Prologue

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        -Lina, tu veux bien servir le jeune homme à la table trois s'il te plaît ? me demande Ellie en me tendant une assiette de purée et de crevettes.

Drôle de mélange.

Je la saisis et me dirige vers la table indiquée.

        -Bonjour, voici votre commande. Bon appétit. dis-je poliment.

Je dépose rapidement le plat devant le client et m'apprête à partir, quand il saisit mon poignet.

Je reste d'abord figée, surprise par ce contact inattendu.

Sa main est si douce ...

Je me retourne et nos regards se croisent. Il a des iris couleur bleu ciel, des cheveux noirs ébouriffés et des lèvres roses et pulpeuses.

Je l'ai déjà vu quelque part, murmure la petite voix dans ma tête.

        -Lina... c'est bien toi, Lina Sherre ? murmure t'il.

Voyant que je reste immobile, il ajoute :

        -Tu ne me reconnais pas ? Maxime Anson, ça ne te dis rien ? On était ensemble en cinquième. A l'époque je t'embêtais un peu ...

Mes quelques neurones se connectent enfin et mon cœur fit un bond dans ma poitrine quand je reconnus enfin ce garçon.

        -Tu veux dire ''harcelais'' ? corrige-je sèchement, en fronçant les sourcils.
        -Euh, oui, voilà ...
        -Tu m'excuseras mais je suis au travail, là. Au revoir.

Je part sans me retourner, je n'ai aucune envie de parler à celui qui me traitait de grosse vache, de bigleuse (en référence à mes lunettes) et de mochetée (et j'en passe).

Pendant une année scolaire, j'avais eus droit à ces paroles remplis de malveillances et depuis toujours il avait la sale manie de faire passer ses actes pour de simples plaisanteries.

                                             ***

Je dépose mon tablier portant l'enseigne du restaurant dans le lequel je travaille les jeudis soirs sur le comptoir et vérifie l'heure.

22h23.

C'est tard pour une lycéenne de travailler jusqu'à presque 22h30 au milieu de la semaine ! allez-vous me dire, mais c'est comme ça que j'aime ma vie. J'aime me coucher tard.

Depuis toute petite je vivais la nuit, et bien sûr j'en payais les conséquences le lendemain avec des cernes et des bâillements incessants.

J'apprécie aussi avoir une routine organisée, me faire un emploi du temps bien précis sur une feuille en papier.

En sortant du restaurant, j'aperçois Ellie en train de passer le balai entre les tables et les chaises en fers.

        -Oh, coucou Lina ! Désolé je ne t'avais pas vu.
-Pas de problème.

Je me veux détourner d'elle et continuer mon trajet mais je n'en ai pas le temps car Ellie me ré-interpelle tout de suite.

Je ne serais donc jamais tranquille ! pense-je.

        -Li' attend ! Un garçon, plutôt beau-gosse, m'a demandé de te remettre ça. dit-elle en me tendant un papier plié en quatre.

Je devine, à sa description de ce garçon qu'il doit s'agir de Maxime.

Je lève un sourcil et l'interroge du regard.

        -Je ne l'ai pas lu, je ne sais pas de quoi il s'agit.

Encore heureux qu'elle ne l'a pas lu !

        -D'accord merci. dis-je en saisissant le petit bout de papier qu'elle me tend.
        -Rentre bien !

Je lui adresse un sourire en guise de réponse. Ellie n'ai pas quelqu'un que j'apprécie vraiment. On travaillait ensemble et notre « amitié » ne va pas plus loin que ça.

Je n'ai jamais eut de meilleure amie. Les relations sociales ne sont pas mon point fort, ni même quelque chose de très naturel.

J'ai eus quelques amies, par-ci par-là, mais jamais au delà de ce stade amical (ou même amoureux).

                                                                             ***
J'arrive devant ma maison.

Il doit avoisiner les huit degrés à l'extérieur. L'hiver vient d'arriver. J'espère avoir la chance d'avoir un peu plus de neige que l'année dernière.

J'introduis la clé dans la serrure et la tourne, avant d'entendre un click.

J'ouvre la porte d'entrée de ma maison et essaye de me faufiler discrètement jusqu'à ma chambre pour ne pas réveiller mes parents qui dorme déjà.

Une fois arrivée dedans, je m'avachis sur mon lit, épuisée.

Je saisis le petit bout de papier dans ma poche et m'apprête à me diriger vers la poubelle, quand, ma curiosité se réveille.

Qu'est t'il marqué sur ce papier ?  me questionne-je.

Je jète un coup d'œil au alentours, comme pour m'assurer que personne ne peut me voir, alors que je suis seule dans ma chambre.

Je déplie le message lentement, en plissant les yeux, comme si une créature va en surgir.

06 45 ** ** ** **  lis-je.

C'est un numéro. Sûrement celui de Maxime.

Quel culot !

Il ne croyait quand même pas que je vais lui envoyer un message, ou même l'appeler ?!

Sur les nerfs, je jète le bout de papier dans la corbeille et me re-couche.

J'ai du mal a trouver le sommeil, je m'agite beaucoup. Je n'arrive pas à l'oublier. Lui et son stupide numéro.

𝟣𝟢𝟢𝟢 𝓇𝒶𝒾𝓈𝑜𝓃𝓈 𝒹𝑒 𝓅𝑜𝓊𝓇𝓆𝓊𝑜𝒾 𝓉𝓊 𝓂'𝒶𝒾𝓂𝑒𝓈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant