"Bon, il va falloir y aller, j'ai mon débat très important dans 1h30 donc il faut que je me bouge"

Le jeune ne voulait pas vraiment aller débattre, il n'était pas vraiment d'humeur, puis, il savait que son "ennemi" allait lui faire des reproches car il n'avait pas imprimer les documents ni même jeter un petit coup d'œil.

Son maquillage était enfin terminé, le démarrage sur le plateau se faisait dans 20 minutes et il fallait y être 4 minutes à l'avance.

"Monsieur Attal, excusez-moi moi de vous déranger mais monsieur Bardella vous cherche depuis tout à l'heure, pouvez-vous aller dans sa loge voir s'il y est s'il vous plaît ?"

"Bien sûr."

"Merci."

Gabriel se leva de son canapé, sortit de sa loge et partit à la recherche de Jordan. Il toqua à la porte. Personne ne répondait, il rétorqua mais aucune réponse. Il ouvrit alors la porte, l'homme se tenait adossé sur un mur, les écouteurs aux oreilles mais surtout la chemise déboutonnée.
Gabriel Attal décida donc de se mettre en face du plus jeune afin de lui faire remarquer sa présence.

"Bonjour, vous me cherchiez ?"

"Oui, tout à fait, pourquoi n'avez-vous pas mes documents monsieur le premier ministre ?"
Il disait cela en refermant sa chemise délicatement. Elle était assez serrée et lui moulait légèrement le torse.

"À vrai dire, je ne suis pas allé à mon bureau ce matin, je devais me reposer."

"Oui, surtout vous préparez à ce que je vous ridiculise devant la France."
Sa voix était moqueuse, ce qui énerva légèrement l'homme en face.

"Vous pouvez rêver monsieur."
Gabriel était assez agacé de voir le comportement enfantin de l'homme.

Le débat commença,
Jordan avait un air hautain, ce qui énervé vraiment son adversaire, mais Gabriel décida de prendre ça pour un jeu, le débat n'était pas très long et ça avait frustré le ministre d'ailleurs.

"C'était court, mais, on se reverra !"

"Avec plaisir monsieur Attal, suivez-moi d'ailleurs."

Le plus âgé décida de le suivre, ils allaient en direction de sa loge. Il ne comprenait pas pourquoi et surtout comment le président du RN avait su où se trouvait la loge de Gabriel.

"Bien, je dois vous féliciter pour ce débat. Mais je pense vous avoir battu. Donc vous me devez quelque chose."

"Vous pouvez vous foutre le doigt dans l'œil. J'ai gagné, ne le voyez-vous pas ?"
Il avait légèrement haussé le ton car il était évident pour lui qu'il était supérieur à Jordan.

"Très bien, disons que nous sommes à égalité, mais à chaque fois que je gagne vous me devez quelque chose et inversement..."
Le cadet avait réussi à rester calme malgré l'agressivité de l'homme.

"Vous risquez de souvent perdre alors monsieur Bardella... je vais vous ruiner."
Il prit un ton beaucoup plus doux et sarcastique.

Jordan sortit de la loge et alla dehors. Tandis que Gabriel prit sa cigarette électronique et fumait.
Il appela son chauffeur et se décida à ranger ses affaires pour attendre sur le parking.
Il faisait froid, il devait être assez tard car la lune était très présente, elle était ronde et belle.

"Putain je me les gèle..!"

"Et bien voyons, restez élégant monsieur Attal."

Gabriel sursauta et regarda son adversaire droit dans les yeux.

"Vous ne savez pas à quel point il fait froid ! Vous êtes avec votre manteau les mains dans les poches et votre écharpe donc évidemment que vous ne comprenez pas à quel point j'ai froid."
Sa voix était agressive et ses phrases sèches.

"Ce n'est pas de ma faute si vous ne vous habillez pas convenablement selon la température, moi j'ai juste utilisé mon cerveau."

Il y eu un silence de quelques secondes, Jordan commençait à faire apparaître un léger sourire en coin.

"Mais bon, on voit que vous agissez comme durant vos débats, votre cerveau n'est pas très efficace."

Attal était choqué d'entendre de tels propos aussi méprisant. Mais après tout l'homme avait une réputation d'être un sacré connard.

Le plus vieux se retourna et attendit sa voiture mais malgré sa fierté il n'arrivait pas à s'empêcher de grelotter.

"Tenez."

Gabriel tourna légèrement la tête, le plus grand s'était mis à côté de lui, il lui tendait sa veste. Gabriel ne comprenait pas. L'adversaire haussa les sourcils pour lui faire comprendre de récupérer la veste.

"Que voulez-vous ?"

"Disons que je vais pouvoir comprendre à quel point il fait froid."
Le plus petit prit la veste.

"Merci."

"Je vous en prie..."
Cette phrase fut dite presque en murmurant.
Gabriel eut un frisson qui parcourut son corps. Il ne savait pas quoi en penser, c'était tellement une situation gênante et ridicule. Puis plus aucune phrase ne sortit de leur bouche. Le chauffeur de Bardella arriva en premier et Attal dû attendre de nouveau 30 minutes son chauffeur.
Il y avait encore l'odeur de l'homme sur le manteau.
Il reconnut d'ailleurs instantanément Sauvage de Dior, un parfum populaire et simple, ce qui allait parfaitement avec la personnalité de l'homme.

La voiture fut enfin arrivée, il s'installa à côté du conducteur et le salua.

Le trajet dura une quarantaine de minutes mais le passager n'arrivait quand même pas à s'endormir, il n'aime pas dormir assis, il préfère être couché dans son lit douillet.
Une fois chez lui, il se déchaussa, se décoiffa et alla dans la salle de bain. Il commença à se faire couler un bain le temps de se déshabiller. Il était au ralenti et commença à se laver. L'eau était chaude, il y avait de la vapeur en apesanteur. Il resta une bonne vingtaine de minutes dans ce bain et se décida à sortir de cette baignoire car celle-ci refroidissait.
Il enfila un boxer en guise de pyjama et un t-shirt large.
Il mit la veste de l'homme sur la table du salon, il regarda l'heure sur son horloge.

"00:03, il est tard, entre la nuit blanche d'hier et ce soir, je sens que le réveil va être brutal."

Il alla dans sa chambre, il éteignit la lumière et s'installa confortablement dans son lit.

Toc toc toc

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