Un medecin

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CREDIT : Dans mon histoire, la chanson "I Found You" avec les paroles "I found you, girl, I like being around you" fera son apparition.

Le néon clignotant de la clinique projetait une lumière vacillante sur la rue sombre. À l'intérieur, j'ajustais mes lunettes, les yeux fatigués parcourant le dossier médical de mon dernier patient. Presque neuf heures du soir. Une seule envie : rentrer chez moi, m'enfoncer dans un bon livre, oublier la journée éreintante.

La cloche de la porte d'entrée retentit, brisant le silence relatif de la clinique. Je levai les yeux, une pointe d'irritation traversant mon regard. Qui pouvait bien entrer si tard ?

— Bonsoir, j'ai besoin d'un médecin, dit une voix rauque, brisée.

Un homme se tenait devant moi. Grand, musclé, des tatouages couvrant ses bras et son cou. Un sourire arrogant aux lèvres, du sang frais maculant son blouson en cuir noir.

— Vous êtes blessé ? demandai-je, tentant de garder mon calme professionnel face à l'urgence apparente.

— Pas exactement. J'ai besoin que vous regardiez ça, grogna l'homme en désignant son bras gauche, où un tatouage récent saignait abondamment.

Je réprimai un soupir. Ce genre de cas, malheureusement, était fréquent. Les amateurs de tatouages qui finissaient par mal soigner leurs œuvres d'art. Mais ici, l'infection semblait grave, la peau autour de l'encre gonflée et rouge. Je fis signe à l'homme de s'asseoir et commençai à examiner la plaie, notant les éclats de douleur dans ses yeux.

Je remarquai que l'encre avait commencé à se mêler au sang, créant des traînées noires et rouges sur sa peau. Les contours du tatouage étaient enflammés, suintant de pus. Il y avait de petites cloques autour des bords, signe que l'infection s'était propagée plus profondément.

— Ça va piquer un peu, prévins-je en appliquant un désinfectant, mes mouvements plus brusques que d'habitude.

L'homme grimaça de douleur mais ne dit rien, se contentant de me fixer avec une intensité presque dérangeante. Je ne pus m'empêcher de noter les détails des tatouages malgré l'urgence. Magnifiquement réalisés. Chaque trait précis, chaque ombrage parfait. Le tatoueur devait être un véritable artiste, mais là, le sang brouillait l'art.

— Votre tatoueur a du talent, commentai-je, ma voix trahissant un mélange d'admiration et de préoccupation.

L'homme haussa un sourcil, amusé malgré la douleur.

— Je suis le tatoueur, dit-il, un sourire en coin malgré la situation.

Un frisson me traversa. Je m'efforçai de rester concentré sur mon travail, nettoyant le sang avec des gestes précis et rapides, sans douceur.

— Et vous ne savez pas comment éviter les infections ? lançai-je, mi-sarcastique, mi-curieux, en frottant un peu trop fort la zone enflammée.

— Je m'appelle Ash, répondit l'homme en ignorant ma question, ses yeux perçant les miens. Ash Parker.

Je haussai un sourcil, un demi-sourire aux lèvres.

— Je sais, c'est écrit sur mon dossier, répliquai-je.

Ash me regarda avec une intensité troublante, ses yeux flamboyant d'une lueur indéchiffrable, presque haineuse. Je sentais sa rancune, un feu sombre brûlant derrière ses pupilles.

— Merci, docteur. Vous avez des mains de fée, dit-il d'un ton moqueur, mais avec une lueur d'admiration malgré la douleur évidente.

Je rougis légèrement, me maudissant intérieurement pour cette réaction déplacée. Je n'étais pas du genre à me laisser déstabiliser par un patient, encore moins par un tatoueur arrogant et blessé. Pourtant, ma journée avait été longue, et ma patience s'amenuisait.

— Revenez si ça ne s'améliore pas, dis-je, tentant de reprendre mon air détaché.

— Oh, je reviendrai, répondit Ash avec un sourire énigmatique, une promesse étrange dans la voix, avant de quitter la clinique en laissant des gouttes de sang sur son passage.

Je le regardai partir, mon esprit en ébullition. Jamais je n'avais rencontré quelqu'un comme Ash.

Je soupirai, fermai la clinique, et enfilai mon casque de musique avant de sortir. Les premières notes d'une mélodie apaisante résonnèrent à mes oreilles alors que je descendais la rue. La lune se levait, baignant la ville d'une lueur argentée. Fredonnant doucement, je marchai vers chez moi, essayant de chasser l'image d'Ash de mon esprit, mais son visage ensanglanté continuait de me hanter.

En passant devant un parc, je m'arrêtai, continuant de chanter à voix haute. « I found you... » Ma voix résonnait dans la nuit, étrangement proche de celle du chanteur. Les paroles de la chanson flottaient dans l'air nocturne :

"I found you, girl, I like being around youFeel like I am bound to, shawty if you down, I'm down tooYeah, I found you, girl, I like being around youFeel like I am bound to, shawty if you down, I'm down too"

Je me laissai emporter par la musique, mes yeux fermés. Quand je me redressai, je heurtai quelque chose de dur. Ou plutôt, quelqu'un. Je relevai la tête, surpris.

— Doc, fais gaffe, dit une voix familière.

Je clignai des yeux et vis Ash, fumant une cigarette, une main tenant son menton où je l'avais frappé. Il me regardait avec un mélange de surprise et d'amusement.

Je reculai d'un pas, méfiant.

— Pourquoi tu me suis ? demandai-je, ma voix plus acérée que je ne l'aurais voulu.

Ash expira une bouffée de fumée, un sourire en coin.

— Tu chantes bien pour un grincheux, dit-il, ses yeux brillant d'une lueur moqueuse.

Je serrai les dents, sentant ma patience s'effilocher encore un peu plus.

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Piquer à Vif  [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant