Une journée

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Je pris une profonde inspiration, essayant de contenir ma frustration. Le souvenir de la nuit précédente était encore vif dans mon esprit, et la présence d'Ash ne faisait que raviver cette tension.

— Assieds-toi, dis-je finalement, laissant tomber le masque de froideur pour adopter un ton plus professionnel. Je vais vérifier ta blessure.

Ash retira son blouson en cuir et me tendit son bras. La plaie semblait effectivement s'être aggravée, le tatouage enflammé suintant légèrement. Je réprimai un soupir, rassemblant le nécessaire pour nettoyer et soigner la blessure.

— Pourquoi tu me suis, Ash ? demandai-je en désinfectant sa plaie avec des gestes précis et fermes, cette fois sans douceur.

— Je t'ai dit que je reviendrais, répondit-il simplement, son sourire énigmatique toujours présent.

— Tu as aussi dit que tu me connaissais, répliquai-je, mon regard se durcissant. Comment tu connais mon prénom ?

Ash me regarda, ses yeux brillant d'une lueur mystérieuse.

— J'ai mes sources, murmura-t-il. Et puis, tu es intéressant, Sam.

Le fait qu'il utilise mon prénom me fit frissonner. Il y avait quelque chose de plus sombre et de plus complexe derrière cet homme, quelque chose que je ne comprenais pas encore. Mais une chose était sûre : il n'allait pas disparaître de ma vie de sitôt.

Je terminai de soigner sa plaie, le silence entre nous chargé de non-dits. Je n'avais aucune envie de lui donner plus d'informations sur moi, mais je savais que je ne pouvais pas le contrôler. Ash était une énigme, une ombre qui planait sur ma vie, et je devais trouver un moyen de naviguer dans cette nouvelle réalité.

— Voilà, c'est fait, dis-je en bandant son bras. Essaie de ne pas aggraver ça encore une fois.

— À vos ordres, Doc, répondit-il avec un sourire moqueur.

Alors qu'il se dirigeait vers la porte, il s'arrêta, la main sur la poignée, et se tourna vers moi.

— Et ta joue, Sam ? Tu soignes les gens mais pas toi-même. Ce petit garçon était si désagréable, surtout sa mère.

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Puis il sortit, me laissant seul dans la pièce. Mon corps était figé, l'esprit tourbillonnant. Soudain, la douleur de ma joue se fit plus vive, comme si ses mots avaient éveillé la blessure. Je grognai de frustration, arrachant le pansement sans ménagement. Ma joue était remplie de sang, la plaie béante et enflammée.

— Quelle journée de merde, murmurai-je en m'appuyant contre le bureau, le goût amer du sang et de l'épuisement dans la bouche.

Je savais que cette rencontre avec Ash n'était que le début de quelque chose de bien plus complexe. Un pressentiment que cette énigme allait me mener sur des chemins sombres et tortueux.

J'étais si fatigué. Je n'avais rien mangé et pas dormi, et cela se voyait. Mon visage était pâle, mes mains tremblantes. Mais je ne fis rien pour remédier à cet état. Ma secrétaire entra pour me dire au revoir, un sourire forcé sur le visage.

— Bonne soirée, docteur, dit-elle.

Je lui rendis son salut avec un hochement de tête, incapable de répondre verbalement. Une fois seul, je m'assis et me décidais enfin à désinfecter ma plaie. C'était plus profond que prévu, une douleur sourde émanant de la déchirure. Je nettoyai la blessure avec soin, appliquant un nouveau pansement, cette fois correctement.

Je soupirai en m'appuyant contre le dossier de ma chaise, fermant les yeux un instant.

Le crépuscule tombait lentement sur la ville, plongeant les rues dans une lumière dorée. Je sortis de mon cabinet en éteignant les lumières, le sentiment d'une journée éreintante encore frais dans mon esprit. Chaque pas que je faisais me semblait lourd, chaque mouvement, une lutte contre la fatigue accumulée.

Je pris un moment pour faire le tour de mon bureau, vérifiant que tout était en ordre avant de quitter les lieux. Les dossiers étaient rangés, les équipements soigneusement nettoyés. Enfin, je verrouillai la porte derrière moi et descendis les escaliers du bâtiment médical.

Le contraste entre le calme du cabinet et l'agitation extérieure était frappant. Les rues étaient animées, les passants marchaient d'un pas rapide, et le bruit des voitures et des motos résonnait autour de moi. J'avançais avec une détermination mêlée de lassitude vers ma moto garée au bout de la rue.

Une fois arrivé à ma machine, je sortis les clés de ma poche et les glissai dans la serrure du casque. La sensation du cuir de ma veste de motard contre ma peau me réconforta légèrement. En quelques gestes habituels, je mis mon casque et ajustai mes gants avant de monter sur la moto.

Le moteur rugit sous moi, me procurant un soulagement instantané. Il y avait quelque chose de thérapeutique dans le ronronnement du moteur et le vent frais sur mon visage. Je fermai les yeux un instant en accélérant, me laissant porter par la puissance de la moto, et me laissai emporter par le rythme de la route.

La ville défilait rapidement autour de moi, les lumières des bâtiments se mêlant aux étoiles qui commençaient à briller dans le ciel. Je me dirigeais vers la périphérie, loin des zones urbanisées et de leurs distractions. Je cherchais un endroit où réfléchir, où échapper à la pression constante de la journée.




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⏰ Dernière mise à jour : Aug 06 ⏰

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