Chapitre 8 : L'astre de ma vie

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JAXEN

Quand on aime, on le sait. Pas besoin de se poser la question. C'est une évidence, que peu peuvent prétendre avoir. Et moi je le sais...mon cœur est amoureux de son plus douloureux tourment.

Elle a tellement changé, que j'aurais pu ne pas la reconnaître, si je n'avais pas tant admiré des photos d'elle, par le passé. Elle est toujours aussi magnifique, elle l'a toujours été...mais là, c'est devenu presque indécent. Ses yeux sont toujours aussi profonds, et emportent encore mon cœur sur un nuage. Même si aujourd'hui, la douleur est de la partie. Bon sang, cette femme a toujours été un danger pour mon système, mais aujourd'hui, plus que n'importe quand. Ses piques assassines, la pointe de défi dans son attitude, et l'amertume de son regard, ne me laisse pas de marbre. Mais, c'est moi qui devrait me montrer plein d'animosité. C'est elle qui est partie ! Je ne voulais que l'aimer. A aucun moment, j'ai envisagé ma vie sans elle, malheureusement, c'est ce qui s'est passé. Et aujourd'hui, je suis dégoûté, autant que rassuré, de voir que mes sentiments, n'ont pas complètement disparu.,.

Un long soupir s'échappe, alors que je cale ma tête sur mon bras, les yeux rivés sur le plafond. J'aurais dû saisir une occasion pour lui parler. Mais non, dès qu'elle me regardait...je voyais tant de distance, que cela me clouait sur place. Si elle savait combien je peux la détester moi aussi ! C'est si viscéral, que je suis certain que mon cœur brûle et renaît de ses cendres, constamment, en son contact. Elle s'est montrée sans appel à l'époque. Si froide, détaché, et cela a été destructeur. Putain, mon chagrin d'amour, causé par elle, je m'en suis difficilement relevé. Maintenant qu'elle est si proche...je me rends compte que je n'ai pas encore complètement guéri. C'est hallucinant, après tout ce temps, mon corps est encore sensible à elle.

"Tu es mon passé, nullement mon avenir Jaxen."

Parfait, elle est également mon passé. Je suis satisfait de voir que m'avoir lâché sur le bas-côté ne l'empêche pas de dormir la nuit ! Putain, cette femme...qu'est-ce que je peux la détester !

Mon cœur se met à battre douloureusement dans ma poitrine, mais je ne sais pas si c'est dû à ma colère, ou à ma tristesse...

Je décide de me lever, pour aller boire un verre d'eau. L'appartement est plongé dans la pénombre, ce qui me laisse croire qu'elle dort. Je fais quelques pas, avant de me figer.

Elle est assise au bord de sa fenêtre, les yeux rivés sur le ciel. C'est compliqué de bien distinguer l'environnement, au vu de l'heure avancée de la nuit, mais son visage, lui, est illuminé par les rayons de la lune. Elle pleure. Ses larmes glissent doucement sur ses joues, et scintillent grâce à l'astre de la nuit. Mon cœur se serre. J'aimerais la prendre dans mes bras, lui assurer que tout ira bien, qu'elle est l'être le plus fort que je connaisse. Mais je ne connais pas la raison de sa tristesse, et au fond de moi, je m'interdis de penser que c'est de ma faute. Pour moi, la possibilité qu'elle puisse souffrir de la même façon que moi, m'est complètement exclu. Elle ne m'aimait pas...pas comme moi je l'ai fait, et le fait encore.

Mes dents s'entrechoquent, alors qu'une certaine colère m'envahit. Elle n'a pas le droit, si c'est ça. Je trouve cela bien hypocrite, quand on sait que c'est elle qui est partie ! Elle a été tellement blessante, quand elle a mis fin à nous...encore aujourd'hui, ça me hante. On oublie difficilement son premier amour, surtout si celui-ci s'est montré plus que destructeur !

Je repars dans ma chambre, ou du moins celle de Nuccia, et m'allonge. La soif me tiraille, mais tant pis, j'attendrai ! Je ne veux pas la croiser, encore moins faire face à son regard, humide de larmes. Elle n'aura pas ma pitié. Encore moins ma compassion. J'ai assez donné avec elle, et cela s'est soldé par un échec. On ne m'y reprendra pas deux fois. Je prends une profonde inspiration, sauf que quelque chose me pousse à me relever. Quand j'ouvre la porte, elle se tient devant la sienne, et sursaute. Nous nous toisons un instant, j'aimerais lui dire quelque chose, n'importe quoi...mais je constate que son masque de froideur se place doucement sur ses traits. Ce constat me fige. Elle entre dans la chambre, me laissant pantois.

I LOVE YOU, I'M SORRYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant