2-Axel

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Je suis Axel Pendragon, un jeune homme de 20 ans mesurant 1m80 pour 70kg, dont l'objectif est de devenir le meilleur pilote de tous les temps à n'importe quel prix. Mes cheveux sont d'un magnifique noir jais, et mes yeux marron peuvent faire fondre plus d'un cœur.

Je vis encore avec mon père et ma sœur Lili. Les relations ne sont pas mon fort, surtout depuis le jour de l'accident qui a failli coûter la vie à ma sœur et à moi. Je regarde le mur de ma chambre, où des photos de famille et de Pierre Gasly sont accrochées. Ma chambre est petite et peu décorée, je préfère les choses simples. J'entends des bruits venant d'en bas. En tendant l'oreille, je comprends que c'est une dispute entre ma sœur et mon père. Je suppose qu'ils parlent de moi. Il y a une semaine, j'ai réussi à décrocher un entretien pour rouler dans l'écurie Augur. Mon père s'y est opposé, il ne veut plus entendre parler de véhicules motorisés depuis l'accident. Je décide d'enfiler un pantalon et un sweat et de les rejoindre en bas. Plus je me rapproche d'eux, plus les cris deviennent forts.


Je vois ma sœur debout devant mon père. Elle fait 1m67 pour 55 kg, elle porte un short en jean et un top avec écrit « I love Jeff »dans le dos. Mon père est assis, leur regard est dur et je peux sentir la tension qui règne dans la pièce. L'ambiance est lourde et peut exploser à tout moment.


-Il a l'âge de faire ses choix et tu le sais ! Je peux comprendre ton point de vue, mais tu ne pourras pas le retenir ici toute sa vie, et tu le sais ! D'accord, tu as eu peur quand on a eu l'accident, mais ce n'est pas une raison !


Elle lui parle d'une voix tranchante tout en plongeant son regard dans le sien. Jamais je ne l'avais vue s'énerver ainsi contre notre père .Il soutient son regard et se lève du canapé. Je me tiens prêt à intervenir, juste au cas où. Il décide d'opter pour un ton calme mais sévère à la fois.


-Je pense, jeune fille, que tu as oublié à qui tu parles. Je suis ton père et tu me dois le respect, que tu sois majeure ou non, ça ne change rien. Tant que vous vivez sous mon toit, vous respecterez mes règles. Si vous n'êtes pas d'accord, la porte est grande ouverte. Je me suis bien fait comprendre, j'espère ?


Elle ne bouge pas d'un pouce. La connaissant, je sais qu'elle réfléchit à la meilleure manière de le tuer puis de faire disparaître son cadavre. Je décide d'intervenir avant elle. Je la retiens par le bras et lui dis d'une voix douce.


-Ça ne sert à rien de s'énerver, petite sœur.  Laisse le parler. Tu sais bien que, dans tous les cas, ça finira mal. Vous allez finir par en venir aux mains et je vais devoir vous séparer, chose que je n'ai pas envie de faire maintenant, d'accord ?

Elle se calme un peu et me regarde dans les yeux.


-Je veux juste que tu réalises ton rêve, je ne veux pas que ce stupide accident t'empêche de le mener à bien.


À ses mots, je revis l'accident dans ma tête. C'était il y a un mois. J'avais emmené ma sœur avec moi sur un circuit pour lui montrer ce que ma voiture, une magnifique Nissan Skyline R34 GT-R, avait dans le ventre. Une voiture a tenté de nous dépasser dans un virage serré, elle nous a touchés et nous avons fini par faire des tonneaux et taper la barrière de sécurité. Nous avons été transportés à l'hôpital. Heureusement pour nous, nous nous en sommes sortis assez bien, juste des côtes cassées. Mais les médecins ont dit à notre père que si l'angle à laquelle nous avions tapé avait été légèrement différent, nous y serions restés. Il n'a pas supporté l'idée qu'il aurait pu nous perdre comme il a perdu maman quand nous étions encore jeunes. Elle est partie avec un autre, d'après mon père, en nous abandonnant tous les trois.


-Je comprends ce que tu veux dire, mais je le comprends aussi. Il aurait pu nous perdre, c'est une épreuve traumatisante qu'il a vécue...


Je les regarde tour à tour et attends de voir leur réaction. C'est mon père qui s'exprime en premier.


-Merci, Axel, de comprendre mon point de vue. Surtout que je viens de trouver non pas une, non pas deux, mais trois convocations. Une pour toi Axel, et deux, accroche-toi bien, au nom de madame Pendragon Lili.


Il insiste bien sur le nom et prénom de ma sœur à la fin de sa phrase. Je la regarde sans comprendre. Elle ne m'avait absolument pas prévenu qu'elle comptait, elle aussi, postuler, ni même qu'elle était intéressée par le fait de devenir pilote de course. Les yeux de Lili virent au rouge et elle lui jette d'un ton froid et glacial.


-Depuis quand tu lis mes courriers, en fait ? Oui, j'ai postulé et alors ?Je suis majeure et vaccinée donc je fais ce que je veux.


Je comprends son point de vue, mais je ne la vois pas conduire de telles voitures. Je lui dis donc d'une voix calme et posée.


-Déjà, pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ? Je suis ton frère, quand même. Et puis, je ne te vois pas conduire de telles voitures. Tu es une femme, tu ne pourras pas les contrôler. Soit tu finiras dans la barrière, soit au fond du classement. Ce n'est pas une discipline pour les femmes.


Tous les deux me regardent comme si j'avais dit une chose horrible. Mon père prend la parole pour acquiescer.


-Je suis d'accord avec Axel. Ce n'est pas pour toi Lili. Tu ne réussiras pas. Je vous interdis tous les deux d'aller à ces entretiens et de prendre part à des courses. J'ai été clair ?



Lili les regarde tour à tour avec un regard qui en dit long sur ce qu'elle pense. Elle s'éclaircit la voix et opte pour une voix amère.


-Je vous demande pardon à tous les deux ? Vous vous entendez parler ?Des vrais machos en puissance. Depuis quand une femme est-elle inférieure ? Vous savez quoi ? Laissez tomber. Je ne rejoindrai effectivement pas l'écurie d'Axel, mais une concurrente, afin de l'écraser, de le pulvériser et de l'humilier à un point où il me suppliera de ralentir pour qu'il puisse suivre la cadence. Ce ne sont pas des paroles en l'air.


Elle récupère ses lettres qui se trouvent sur la table. Elle prend ses clés de voiture ainsi que ses papiers, puis elle sort en claquant la porte. Elle monte dans une Chevrolet Camaro Z28 de couleur rouge, avec des sièges en cuir sur lesquels est brodé « Jeff à la vie à la mort ». J'essaye de la rattraper, mais elle est déjà au bout de l'allée. Je reviens donc sur mes pas, puis je regarde mon père et lui dis.


-Je crois qu'on l'a énervée, mais je ne suis pas sûr. Mais on a raison et elle s'en rendra vite compte qu'elle ne possède pas le niveau. Quant à moi, je vais récupérer ma lettre et me rendre à cette convocation, que tu le veuilles ou non.


Je ne lui laisse pas le temps de répondre et récupère ma lettre qui était posée elle aussi sur la table. Mon père me répond d'une voix vide et sans émotion.


-Faites ce que vous voulez, dans tous les cas je m'en fous de ce qui peut vous arriver. Si vous voulez vous tuer, c'est votre problème et non le mien.


Je ne lui réponds pas, je sais qu'au fond de lui, il ne le pense pas. Je remonte dans ma chambre, je m'en veux d'avoir énervé ma sœur. Je prends mon téléphone et essaye de l'appeler. Je tombe directement sur son répondeur. Je m'allonge sur mon lit. Elle m'en veut, mais je ne sais pas pourquoi. Après tout, je n'ai dit que la vérité. Je ferme les yeux et m'endors doucement.


Mon père, lui, se noya dans l'alcool, tandis que Lili décida de passer des nuits à l'hôtel à côté de l'écurie Oracle jusqu'à son rendez-vous.



Fast and RivalsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant