Tout là-bas, dans mes plus profondes pensées, réside un rêve intime et persistant. Le rêve d'échapper à tout, oublier mes responsabilités, laisser les attentes derrière moi et partir, peu importe où.
Ne pas dépendre de la société. Etre libre de dire ce que je veux, quand je veux, parce que personne ne sera là pour me juger. Etre libre d'être moi-même sans avoir peur pour ma vie, pour celle de ceux que j'aime. Vivre avec passion, avec enthousiasme, découvrir le monde et des gens que je n'aurai jamais connu autrement et qui changeront ma façon de penser mille fois, et mille fois encore.
Là où le carcan social ne m'étouffera pas, ne me forcera pas à vivre une vie qui me tue à petit feu. Où l'air aura le goût le plus pur, où le ciel arborera l'entièreté de ses étoiles, où les relations seront réelles et les conversations profondes.
J'emmènerai parfois des amis, mais je pourrai être seul aussi, à parcourir le pays dans tous ses recoins les plus intéressants, à traverser les frontières pour trouver des secrets inspirants.
Une vie libre. Où tous mes soucis me paraîtront minuscules, et les mauvais souvenirs n'auront plus aucune emprise. Où j'oublierai les visages froncés et les voix déçues pour les remplacer par le chant des oiseaux et les rivières rapides.
Une vie telle que nous l'avons mérité, mais que nous avons oublié. Une vraie vie humaine, pleine de poésie, d'aventures et d'amour, de fête et de bons petits plats, de découverte et de réinvention de soi.
Ce rêve, je le garde tel un secret au fond de mon cœur, mais parfois je l'entends. Il murmure au creux de mon oreille, me presse de m'échapper de cette belle cage dorée, m'appelle. Et je ne peux m'empêcher de l'écouter.
J'arrive.
