Elle me hante (qui es-tu)

Chapitre 1

C'est enfin les vacances. Je vais pouvoir me reposer, aller à la plage, m'amuser. Avec tout ce qu'il s'est passé cette année, je le mérite je pense. Enfin... de mon avis, je ne mérite pas grand chose. Mais je veux quand même penser à autre chose qu'a tout ça. 

Pendant ces vacances, mes parents ont prévu de m'emmener en Italie. Je suis contente, même si l'envie de quitter mon domicile est loin d'être présente. Nous allons voyager en van aménagé. Mon beau père l'a aménagé il y a quelques années de ça. Il a même été cambriolé quand nous passions par Carcassonne ! Je vais donc dormir dans le van, et ma mère et mon beau père, dans un tente. Sauf en cas de problèmes majeur ou ils ont prévu deux places supplémentaires dans la voiture. 

Nous sommes rentré du voyage. C'était magnifique. J'ai plus apprécié que je ne le pensais. Nous sommes passé par Nîmes, le pont du Gard et par chez l'oncle et la tante de Julien, mon beau père. Ensuite, dans le pays du fromage, nous avons pu visiter Lenvanto ainsi que les cinq terres ou cinque terre en italien. Nous sommes évidemment allé à siennes ainsi qu'a livourne. Et à volterra. 

Maintenant, je vais partir pour une semaine chez mes grands parents dans le sud au bord de la mer. J'y vais tous les étés avec mes cousins. Mais cet été, ils ont décidé de travailler. Je suis un petit peu triste, mais c'est bien aussi d'être seule parfois. 

Une fois ma valise préparé, je règle mon réveil avant de sombrer dans un sommeil plutôt court. 

C'est le grand jour. Il est 8h. 

- Je t'emmène à la gare Eva !

- Maman, tu sais que je peux y aller à pieds! 

- Non, j'y tiens je veux te dire au revoir la bas.

- D'accord, comme tu veux!

Elle me sourit avant de prendre son sac. J'attrape ma valise, la met dans le coffre, et m'installe dans notre petite clio. 

Une fois arrivé à la gare, l'excitation du voyage me gagne comme à chaque fois. Après m'avoir rappelé les consignes de sécurité pour la énième fois, ma mère me laisse enfin monter dans mon train. Vint les dernières embrassades avant 1 semaine sans se voir. Une fois tout ça fini, je m'installe confortablement dans mon siège tout en regardant ma mère me faisant de grands gestes de la main. Je souris tristement, puis le train démarre. Je mets mon casque sur les oreilles. Il est 10h01. 

Une fois arrivé à Toulouse, je peux me dégourdir légèrement les jambes avant de m'installer dans StarBucks pour manger mon pique nique composé d'un simple sandwich au jambon et au chedar. 

Ma mère ne me faisait habituellement pas confiance. Mais pour que je me tire de la maison, elle n'avait jamais dit non. Du haut de mes onze ans, j'avais déjà pris le train seule. Elle ne s'inquiétait pas. J'étais débrouillarde, attentive, et un brin trop organisée pour mon âge. Et maintenant, à 14 ans, je continue à prendre le train ou bien le bus sans qu'elle s'inquiète. Cela m'arrange, je peux faire plus de choses. Mais... J'aimerais quand même qu'elle se préoccupe un petit peu de moi... 

Près de moi, une jeune fille s'installe tout en sortant un petit sac débordant de sandwich de chips et de sodas. Je l'observe discrètement. Elle a un ventre rond. De petites jambes quelques peu potelées. Et de petites joues rondes. Elle tourne la tête vers moi et me souris. Je lui rend un sourie discret. Je rassemble alors mes bras autour de mes genoux et pose ma tête sur mes avant-bras. J'observe mon ventre peu caché par mon croc-top. Je suis énorme. Cette phrase que je me répète depuis plusieurs années. Je suis énorme. Est-ce que cette fille complexe comme moi? J'aimerais lui poser la question. Lui demandé si elle se préoccupe de son poids. J'ai déjà essayé de perdre du poids. C'est quelques choses que je souhaites depuis maintenant deux ans. Jamais personne ne s'est moqué de moi. Jamais quelqu'un m'a dit de faire attention à ce que je mangeais. Mes amies ont toujours voulu avoir le même corps que moi. Et pourtant... Heureusement, je suis belle et bien décidé à perdre du poids. Je me suis mesuré et pesé avant de partir. 1m62 et 47kg. Je vise environ les 44 kilos. Histoire de ressembler à toutes ces filles parfaites sans un pète de gras... Je repousse mon sandwich dégoûté par l'odeur de chips qui règne à mes côtés. La jeune fille me regarde bizarrement, alors que je me lève. J'attrape ma valise, et me dirige vers le quai pour prendre mon deuxième train, l'estomac grondant.