A coeur ouvert

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PDV Héléna:

La lumière de la lune traverse les rideaux légèrement tirés, projetant des ombres sur les murs de la chambre d'hôtel. La tournée battait son plein, et chaque jour semblait plus intense que le précédent. Pourtant, à cet instant précis, tout cela paraissait si loin. Je pouvais entendre les murmures des voitures dans la rue en contrebas, les bruits lointains de la ville, mais tout cela disparaissait dès que mon regard se posait sur elle.

Lenie était là, assise à mes côtés sur le bord du lit, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Ses cheveux brun encadraient son visage d'une manière que je trouvais terriblement attirante. À chaque fois que je la regardais, c'était comme si je redécouvrais combien je l'aimais. Chaque détail, chaque sourire, chaque éclat de rire me rappelait pourquoi j'étais tombée amoureuse d'elle. Cela faisait deux mois que nous étions ensemble, deux mois que je me réveillais chaque matin en me demandant comment j'avais pu avoir autant de chance de la rencontrer, d'être celle qui pouvait l'appeler "ma copine".

Je me souviens encore de ce moment où tout avait changé entre nous. Nous avions toujours eu une connexion particulière, mais le jour où elle m'avait embrassée pour la première fois, c'était comme si quelque chose s'était aligné, comme si le monde avait enfin pris tout son sens. Depuis, chaque baiser, chaque moment partagé avait été comme une nouvelle découverte, une nouvelle facette de notre relation qui se dévoilait petit à petit. Mais malgré tout, il y avait une frontière invisible que nous n'avions pas encore franchie.

Je ne savais pas vraiment pourquoi. Peut-être que c'était parce que tout semblait si nouveau pour moi. Être avec Lenie, une autre femme, me faisait me poser des questions auxquelles je n'avais jamais eu à faire face auparavant. Nous nous embrassions souvent, des baisers doux, des moments volés dans les coulisses des concerts, des caresses tendres dans des moments d'intimité. Mais nous n'avions jamais été plus loin que cela, et ce soir, je sentais que les choses allaient changer.

Je pouvais le sentir dans l'air, dans la manière dont Lenie me regardait, dans la manière dont ses doigts effleuraient ma peau. Ce soir, il y avait quelque chose de différent, quelque chose de plus intense. Assises l'une à côté de l'autre sur le lit, nous n'avions pas besoin de mots pour comprendre ce que nous ressentions. L'attraction entre nous était palpable, presque tangible. Ses yeux brillaient d'une lueur que je connaissais bien, une lueur de désir, de tendresse, de quelque chose de plus grand, plus profond.

— Tu es si belle, murmura-t-elle en s'approchant de moi.

Mon cœur se serra dans ma poitrine à ses mots. Elle avait l'habitude de me dire des choses comme ça, mais à chaque fois, cela me faisait le même effet. Je n'étais jamais vraiment à l'aise avec mon apparence. J'avais toujours eu du mal à accepter mon corps, à me sentir belle ou même simplement attirante. Mais avec elle, tout cela semblait différent. Elle avait cette manière de me regarder, comme si j'étais la seule personne au monde, comme si j'étais parfaite à ses yeux.

Elle se pencha vers moi, et je sentis son souffle chaud contre ma peau avant que ses lèvres n'effleurent les miennes. C'était doux, lent, mais plein de promesses. Mes mains, presque instinctivement, se posèrent sur ses hanches, tirant doucement son corps contre le mien. Son baiser devint plus pressant, plus intense, et mon cœur s'emballa. Elle se recula légèrement, plongeant son regard dans le mien, ses yeux remplis de tendresse.

— Je t'aime, murmura-t-elle.

Je sentis mon cœur fondre à ses mots. Je la regardai dans les yeux, mes doigts effleurant son visage.

— Moi aussi, je t'aime, soufflai-je.

Et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit d'autre, ses lèvres étaient à nouveau sur les miennes. Le baiser devint plus profond, plus impatient, et je me sentis emportée dans une vague de sensations que je n'avais jamais ressenties auparavant. Ses mains glissaient sur mes bras, remontant lentement jusqu'à mes épaules, puis sur ma nuque. La chaleur de son contact me faisait frissonner, et je me laissai aller à ses caresses.

Nos respirations devinrent plus saccadées, et avant que je ne m'en rende compte, je m'étais retrouvée allongée sur le lit, Lenie au-dessus de moi, ses lèvres toujours pressées contre les miennes. Elle s'écarta légèrement, ses yeux cherchant les miens, comme pour s'assurer que tout allait bien. Je lui adressai un sourire rassurant, mes doigts s'enroulant autour de ses cheveux pour l'attirer à nouveau vers moi.

Pourtant, à mesure que les choses devenaient plus sérieuses, je sentis une angoisse monter en moi. Chaque baiser, chaque caresse me faisait frémir, mais au fond de moi, une peur grandissait, sourde et pesante. Mes mains se crispèrent inconsciemment sur ses épaules, et avant que je ne puisse me retenir, je reculai brusquement, rompant le contact entre nous.

Lenie, visiblement surprise, s'écarta immédiatement, me regardant avec une incompréhension totale.

— Héléna ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu vas bien ? J'ai fait quelque chose qui fallait pas?  demanda-t-elle doucement, sa voix pleine d'inquiétude.

Je secouai la tête, incapable de parler. Mon cœur battait à tout rompre, mais ce n'était plus de l'excitation. C'était la peur. Une peur irrationnelle, une peur de ne pas être à la hauteur, de la décevoir. Comment pouvais-je lui expliquer cela ?

Je baissai la tête, fuyant son regard. J'avais honte de cette réaction, honte de ce blocage qui m'envahissait sans raison apparente. Lenie resta silencieuse un instant, puis je sentis sa main se poser délicatement sur la mienne. Son contact était doux, réconfortant.

— Héléna... Tu peux tout me dire, tu le sais, dit-elle, sa voix pleine de tendresse.

Je fermai les yeux, essayant de calmer le tourbillon d'émotions qui me submergeait. J'avais tellement envie de tout lui dire, de lui expliquer ce qui se passait dans ma tête, mais les mots restaient coincés dans ma gorge. Comment pourrais-je lui avouer que je me sentais terriblement mal dans ma peau, que je n'avais jamais fait ça avec une femme auparavant et que j'avais peur de la décevoir ?

— Je... c'est pas toi, Lenie, soufflai-je finalement. C'est moi.

Elle ne répondit pas tout de suite, me laissant le temps de trouver mes mots. Sa patience, sa compréhension me touchaient profondément. Finalement, je pris une grande inspiration et continuai, ma voix tremblante.

— Ce n'est pas que je n'ai pas envie... J'en ai tellement envie. Mais... je n'ai jamais fait ça avec une femme avant. Et j'ai peur de... de mal faire. J'ai peur de te décevoir, Lenie. Et je...

Je sentis ma voix se briser alors que je baissai à nouveau la tête, mes larmes menaçant de couler.

— Je n'aime pas mon corps, finis-je par admettre, ma voix à peine audible. J'ai peur que tu me trouves... moche, ou... trop grosse.

Le silence qui suivit fut assourdissant. J'avais tout déballé, mes peurs, mes insécurités, et maintenant, je craignais sa réaction. Mais au lieu de fuir ou de se moquer, Lénie serra ma main plus fort.

— Oh, Héléna, murmura-t-elle, sa voix pleine de tendresse. Comment pourrais-je te trouver moche ? Tu es la personne la plus belle que j'ai jamais vue. Chaque partie de toi est magnifique, et je t'aime pour tout ce que tu es.

Elle s'approcha de moi, ses doigts effleurant doucement mon visage pour essuyer les larmes qui coulaient sur mes joues.

— Ton corps est parfait tel qu'il est, continua-t-elle. Mais tu n'as pas à te sentir prête. Il n'y a aucune pression, d'accord ? Ce que je veux, c'est que tu te sentes bien, que tu te sentes en sécurité avec moi. On ira à ton rythme, toujours.

Ses mots résonnèrent en moi comme une vague de soulagement. Elle comprenait. Elle m'aimait telle que j'étais, avec toutes mes imperfections et mes doutes. Je lui souris à travers mes larmes, et elle me prit dans ses bras, m'enveloppant dans une étreinte douce et rassurante.

— Merci, murmurai-je contre son épaule.

Et à cet instant, je sus que tout irait bien.







Petit OS tout mignon

L'amour//Receuille De One-Shot HélénieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant