Chapitre 1

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Je me souviendrais toujours des derniers jours de vie de mon père. Des disputes avec ma mère. Des disputes, des disputes et encore des disputes.

Il savait qu'il était condamné.

Mon père m'aimait plus que tout, et il connaissait ma mère par coeur. Malgré le fait qu'elle ne me portait qu'un semblant d'amour, elle ne m'aimerait jamais comme lui m'a aimé.

Lui-même le savait.

Il savait que quand il partirait, ma mère sombrerait. Et c'est exactement ce qu'il s'est passé.

Quelques jours avant son décès, la plus grosse de leurs disputes à éclatée, à cause de moi. Je pleurais sans cesse mon père en attendant le jour où il partirait, ma mère ne l'a pas supporté, elle en avait marre. A partir de là, nous nous sommes attaquées verbalement. Je crois ne l'avoir jamais vu autant énervée que cette fois là, ses yeux, habituellement d'un bleu océan, ont pris une teinte noire qui reflétait la colère qu'elle avait envers moi, c'est alors qu'elle ne s'était pas plus retenue et m'avait violemment giflée. Elle n'avait jamais fait ça auparavant. Je l'avait donc fixée quelques secondes en attendant son pardon ou une quelconque réaction, mais son visage n'eut aucune once de peine à mon égard. Elle ne regrettait même pas d'avoir levé la main sur moi.

Ce jour là, j'avais tellement honte que je suis montée dans ma chambre. J'ai fermé ma porte à double tour. Je me suis assise contre cette dernière et j'ai écouté mes parents se fâcher pendant que mon visage s'imbibait de mes chaudes larmes.

" Tu te rends comptes de ce que tu viens de faire Grace ? A chaque fois que tu lui parles, tu lui hurles dessus soit disant pour son bien, tu lui apprends à confondre colère et bienveillance jusqu'à ce qu'elle grandisse et qu'elle te ressemble, mais tout ce que tu fais c'est lui enfoncer des épines dans le coeur, hurla-t-il. Ce n'est pas de l'amour ce que tu fais, non, c'est de la destruction, tu la détruis à petit feu et tu le sais. Je ne serait pas là pour la voir grandir c'est certain, mais j'espère qu'elle ne deviendra jamais la femme que toi tu deviens, parce que ce n'est pas cette femme que j'ai épousé, ce n'est pas cette femme dont j'étais amoureux putain !"

Elle n'avait rien répondu. Je savais qu'elle bouillonnait à l'intérieur, et qu'elle était triste, mais jamais elle ne l'avouerai, elle avait un trop gros égo pour avouer ses torts ne serait-ce qu'une seule fois dans sa vie. Quant à moi, j'ai réalisé.

Comment allais-je vivre quand mon père ne serait plus là ? Cet homme qui m'a donné la vie, qui m'a fait grandir et m'a tout appris...

Cette question trônait dans mon esprit sans arrêt. Ce fut ce jeudi là que tout bascula.

Flashback - 6 mois plus tôt

Le téléphone sonnait une troisième fois avant que je ne sois complètemet réveillée, qui pouvait bien appeler si tôt ? J'avais passer la nuit à réfléchir. Hier, Papa est partit d'urgence à l'hôpital, Maman l'a accompagné, mais elle a refusé que je vienne.

Elle m'a appelée 3 heures plus tard pour m'informer que l'état de papa était stable, qu'il allait bien, mais elle n'est jamais rentrée à la maison, sûrement à cause de notre dispute de l'autre jour. Les paroles de papa l'ont autant chamboulée que moi, elle a due rester auprès de lui.

Je décrocha.

- Ivy Martins ?

- Oui, c'est moi.

- Je suis infirmière au centre hospitalier où votre père à fait toutes ses chimiothérapies. L'état de votre père, James Martins, s'est nettement dégradé,il serait préférable que vous veniez au plus vite...Je suis navrée j'ai essayé de joindre également votre mère, mais elle n'a pas répondu.

À mon tourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant