Ephemeral

III/ Aria

Ma jambe tressaute, la peau autour de mes doigts me brûle tant je la mordille, mon cœur bat anormalement vite.

Cela doit maintenant faire vingt longues et interminables minutes que je suis cloîtrée dans cette salle d'attente, avec Nick, en attendant que quelqu'un daigne venir nous chercher et nous donne des informations nettes et précises.

Nick a réussi à se libérer un samedi après-midi juste pour m'accompagner à l'hôpital attendre les résultats des analyses de Livia. Il m'a supplié d'accepter sa proposition, sous pretexte que j'aurais besoin de compagnie mais également de soutient.

Cela m'a fait tellement chaud au cœur qu'il se soucie tant de moi et Liv que je n'ai pu qu'accepter sa proposition.

-Aria Mancini ? appela un docteur aux cheveux grisés et à la barbe rasée pratiquement à blanc.

Je me levais, imitée par Nick et suivis l'homme jusqu'à ce qu'il tombe nez à nez avec une porte. Il fît demi tour afin de nous faire face, se racla la gorge et commença :

-Mademoiselle DaCosta est dans un état très critique. Plusieurs prises de sang et analyses nous ont fait découvrir certaines choses sur sa santé. En effet, Livia a un taux anormalement bas de sucre, ce qu'on pourrait appeler de l'hypoglycémie ou bien du diabète. A-t-elle déjà eu certains symptômes qui pourraient confirmer nos tests ?

Prise de panique, je hochai la tête positivement. De l'hypoglycémie ? Du diabète ? Je n'avais absolument aucune idée de ce que cela signifiait.

C'est grave ? Elle en a seulement depuis l'accident ? Ou depuis longtemps ?

Perdue dans mes pensées, je n'écoutais plus ce que le docteur disait. Ses dires devenaient des mots incompréhensibles, ma tête commençait à tourner, mes paupières devenaient lourdes.

Qu'est-ce-qu'était cette putain d'hypoglycémie ? Et du diabète ? C'était dangereux ou grave ? Mortel ?

C'est contagieux ? Ou même, il y a un remède pour ça ?

-Livia est dans le coma pendant un temps non définie, nous vous contacterons dès que quelque chose se passe, avez-vous noté vos numéros sur la fiche qu'on vous a donné à l'accueil ?

Nick répondit positivement à la question de l'homme tandis que celui-ci nous ouvrait poliment la porte, signe que la conversation était désormais terminée.

Nous sortions de l'hôpital sous le regard jugeur des personnes âgées dans les salles d'attente. Avaient-ils espéré que nous leur laissions nos places alors que ma meilleure amie était littéralement mourante ? Bien sûr que oui.

Ils n'ont d'yeux que pour leurs personnes et sont tellement fermés d'esprit face à la nouvelle génération qu'ils trouvent le moyen de nous rabaisser et nous critiquer peu importe les circonstances.

J'espère ne pas être comme ça plus tard...

Nous avons continué notre route jusqu'à l'appartement où Olivia avait accepté de me loger. Cette femme était un amour, elle me nourrissait, m'écoutait et répondait à tout mes besoins. Elle était vraiment drôle et je commençais déjà à m'attacher à elle.

Cependant, elle était rarement présente à la maison, très prise par son travail, ce que je comprends totalement. Elle accepte déjà de me loger et de me nourrir, je ne vais pas me plaindre. Mais je n'ai jamais vraiment été habituée à la solitude.

Je passais mes journées entières à faire les quatres cents coups avec Livia, nous n'étions jamais séparées. Mais maintenant je vivais en grande partie seule, je dormais seule dans une pièce, je mangeais seule dans la cuisine, je faisais tout seule.