III.

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Le monde s'est arrêté à ton réveil. Une de plus qui ne va nul part. Si tu parles d'abord, ils ne peuvent qu'avoir tort. Et si tu parles plus fort, ils ont moins de valeur. Si tu avais écouté, tu ne serais jamais devenue la fugitive.

Noyer. Dans leurs cris. Car ce n'est pas de ta faute, et que ça ne le sera jamais.

Tu es la victime puisque tu n'as rien à te reprocher. Et tu fuis ceux que tu as blâmé. Je ne t'ai jamais vu courir, mais je t'ai vu t'arrêter. Tu as couru pendant bien trop longtemps, c'est normal qu'il faille te reposer.

Tu es la fugitive, car rien n'est de ta faute. Car tu les hais, et qu'à cause du monde que tu te détestes.

Alors, tu as pris la fuite.

En espérant que des épines te déchireraient assez fort pour amoindrir les cris.

Moi, j'ai des épines et je peux les utiliser. Tu diras sûrement que c'est de ma faute, mais il est inutile de m'en vouloir. Tu ne peux pas me blâmer, et tu ne te blâmeras jamais. Tu ne comprends pas car ils expliquent mal, ils ne te comprennent pas car ils choisissent l'ignorance . S'ils expliquent mal, c'est qu'ils ne veulent pas du mieux, et de toutes les façons, personne ne t'a jamais compris. Tu veux t'en persuader. Prendre sur soi, ça n'est pas ça. Quelqu'un devrait te le dire.

Et moi, je ne suis qu'une rose. Alors les choses resteront ainsi.

Je sais que tu ne m'entends pas, et que tu es incapable d'écouter. Je sais que tu espères t'éteindre avant d'être arrivée. Et à chaque pas que tu fais, tu espères que ton heure se rapproche. Arrête de courir, tu n'as pas à disparaître. Ça n'est pas de ta faute, mais ça n'est pas de la mienne non plus.

Et quand je flétrirai, tu m'accuseras de l'avoir voulu. Mais toutes les fleurs fanent.

Ça n'a rien a voir avec moi.


RosenwaldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant