Chapitre 1

3 0 0
                                    

" Lire des pensées, c'est bien.

Penser, c'est mieux. „

— Nabil Alami

~


Il pleuvait tellement que même son parapluie avait fini par céder. 

Elle s'était pourtant doutée que le vent créant des bourrasques arrachant les branches de leur arbre ; que la pluie qui claquait sur la peau des passants jusqu'à les faire rougir, sans compter les nuages gris, gâchant la bonne humeur de quiconque, auraient raison de lui. 

C'est donc l'une de ses mains sur sa tête, l'autre tenant son objet maintenant inutilisable, qu'elle traversait la rue d'une marche rapide mais prudente afin d'éviter de se ramasser au sol. 

En parlant de cela, ses yeux gris regardèrent ses chaussures, alors qu'elle se pinçait les lèvres pour s'empêcher de lâcher un juron. 

Elle ne savait pas ce qui l'avait poussé à ignorer les conseils du beau présentateur de la météo, le reconnu Kane Ister, et tout de même porter des talons hauts de 14 centimètres. 

Peut-être parce qu'elle complexait encore sur sa petite taille, surtout au boulot où elle passait pour une minuscule crevette comparée à ses autres collègues qui ne cessaient de lui en faire la remarque. 

Et comme par hasard, ce jour là, elle a paru comme la plus grande entre toutes ces jolies femmes car, contrairement à elle, elles avaient toutes chaussées des ballerines ou bien des bottines. 

Ses prunelles se posèrent sur le spot publicitaire devant elle, affichant une photo de l'annonceur du beau et du mauvais temps, affichant un magnifique sourire, de ses dents blanches. 

 Elles l'avaient visiblement écouté. 

Ce ne fut seulement lorsque son visage laissa place à la nouvelle voiture qu'une marque d'automobiles avait sorti qu'elle se rendit compte que l'orage continuait de faire rage et qu'elle devait se dépêcher de s'abriter sous un arrêt de bus, sinon elle serait vite enrhumée. 

Elle y arriva, non sans bousculer quelques personnes et pu enfin jeter son tas de barres de fer et de toile en polyester dans une poubelle adaptée. 

Débarrassée, elle vérifia, maintenant protégée des goutelettes d'eau salée, l'horaire du transport en commun qui la ramènerait le plus tôt possible chez elle. 

L'envie de prendre une douche et de regarder un bon film comique sous sa couette lui tardait tellement qu'elle aurait pu prendre un taxi si le long véhicule n'arrivait pas dans deux minutes. 

Elle profita de cet instant pour sortir son titre de transport et s'énerva légèrement contre son sac et ses doigts qui ne l'aidaient pas à le retrouver. 

Sa frange brune qui se collait sur ses paupières semblait, elle aussi, contre elle. Elle la plaqua contre son front humide et soupira, se rendant à l'évidence. 

Elle avait, encore une fois, oublié sa carte. 

— Vraiment une journée de m*rde, ne put-elle s'empêcher de dire en refermant son sac. 

Cette situation l'agaçait vraiment, surtout que presque la totalité de son énergie venait de s'épuiser entre son arrivée au travail avec une demi-heure de retard et là. 

Ses pupilles s'assombrirent, une idée glissant doucement dans son esprit, de quoi la faire sourire en voyant le bus arriver. 

Ok, elle allait devoir faire preuve de patience et de calme, sinon, elle allait se faire coller une amande. Et son compte en banque ne le supporterait pas. 

Sors de ma tête !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant