Chapitre 2

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" La vie est une fête. 

Habille-toi pour ça. „

— Audrey Hepburn


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Elle vérifia l'adresse envoyée, sur son téléphone. Car, l'endroit où elle était arrivée ne ressemblait en rien à une boîte de nuit. 

Au contraire, la façade peinte d'or et d'argent lui faisait clairement comprendre que le lieu de rendez-vous était un restaurant. Un restaurant assez chic. 

Une goutte de sueur glissa contre son visage non-maquillé, elle voyait déjà sa carte bleue se faire refuser au moment de payer. Elle dégluti. 

Elle pensait encore à fuir loin de là, afin de garder son esprit et son portefeuille en paix pour ce soir. 

Néanmoins, son amie a dû prévoir sa réaction car elle se trouvait devant l'entrée du bâtiment, sur son écran, en train de l'attendre. Elle la connaissait bien après tout. Cette dernière leva la tête et son visage s'éclaira quand elle remarqua la brune, et sa position tendue. 

Elle s'approcha d'elle, dans sa robe bleue moulante, faisant voltiger ses longs cheveux blonds qu'elle avait volontairement laissé lâché, ce qu'elle faisait très rarement. 

— Tu es venue, la félicita-t-elle avec un sourire malicieux. 

— Je t'en prie, ne fais pas comme si j'avais eu le choix... 

La belle brune soupira tout en regardant le ciel qui avait arrêté de pleurer, s'armant de courage pour ne pas faire demi-tour, le dilemme la tentant encore. 

Seulement, le fait que son appartement soit à l'opposé d'ici et qu'elle ne voulait pas s'être déplacée pour rien la fit soupirer, espérant tout de même que cette petite soirée ne dure pas longtemps. Elle n'était pas vraiment patiente. 

— En tout cas, tu es magnifique. 

Le compliment de son amie la fit hausser les épaules, elle ne s'était même pas regardé dans le miroir avant de partir. Elle avait juste mit cette robe jaune, à une bretelle qui vieillissait au fond de son placard. Et pour ne pas faire tâche, avait fait un petit chignon pendant le trajet, qui tenait à quelques mèches. 

Alors, de là à dire qu'elle était magnifique, c'était, selon elle, un peu abusée. Mais connaissant la blonde, son commentaire exagéré ne la surprenait pas. 

— Tu aurais pu me dire que nous allions dans un palace, je me serai mieux âpretée, la fusilla la brune du regard, passant ses yeux gris sur le bas de l'habit qui lui arrivait au dessus des genoux. 

— Pour que tu te défiles en me sortant une excuse bidon, non merci. 

Elle appuya sa déclaration en balayant du dos de la main sa belle chevelure. Ses prunelles turquoises dériverent vers le bâtiment illuminé. 

— Bon, les filles nous attendent à l'intérieur alors, allons-y. 

Elle marcha devant, sans attendre de réponse, bien qu'aucune ne lui vint, au final. Herena était bien trop fatiguée et agacée pour rétorquer de manière insolente, comme elle l'aurait fait en temps normal. 

Elle l'a suivi et, en entrant, fut violemment éblouie par la salle et toutes ses lumières, toutes ses dorures et tous ses clients richement habillés. Son nez se pliça, elle détestait vraiment cette odeur. 

Cette foutue odeur d'argent jeté par la fenêtre. 

Ayant été éduquée dans un milieu assez pauvre, elle avait appris à rester modeste, dans ses actes et dans ses achats, même lorsque la situation de sa famille s'était améliorée après un dur labeur qui avait fini par payer. 

Sors de ma tête !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant