Tengu No Shùgeki [ L'Assaut des Tengu]

Du sang

La pluie tombait encore plus fort. Les gouttes s'écrasaient contre le sol boueux, rendant chaque mouvement plus difficile . Mon cœur battait à tout rompre alors que je glissais, tentant désespérément de me raccrocher à ce qui restait de la pente.

En essayant de me stabiliser, je m'accrochais à une roche qui se dressait au milieu de la boue. La roche était rugueuse et froide sous mes mains trempées, et je tentais de me hisser avec toute la force qu'il me restait. Mon kimono, pourtant solide, se déchirait sous l'effort et les débris. La panique montait en moi alors que je réalisais que le tissu était en train de lâcher, me laissant à la merci de la falaise et de la pluie incessante.

Je sentis la roche se fissurer sous mes mains, le poids de mon corps et la force de la pluie augmentant la pression. La roche craqua , et je perdis ma prise. Le sol semblait se dérober sous moi, et la vue du vide sous mes pieds me fit frémir de panique.

Je me jetai désespérément pour tenter de m'accrocher à quelque chose, mais en vain. Ma chute se poursuivit, les éclairs illuminant fugacement le ciel pour révéler la profondeur de la falaise.

Soudain, je percutai une autre roche plus bas, une pierre tranchante qui se planta directement dans mon bras. La douleur était instantanée et atroce, un feu brûlant qui traversa mon membre. Je hurlais de douleur. Le sabre que je tenais toujours dans mes mains se fit sentir, comme un poids supplémentaire.

La roche pointue exerça une pression insupportable sur mon bras, me clouant en place. Le sang commença à couler, se mêlant à la boue qui m'entourait. Chaque mouvement était une torture, la douleur et la terreur se combinant en une expérience atroce. La pluie continuait de s'abattre, créant des torrents d'eau qui coulaient le long de la falaise et augmentaient encore la difficulté de la situation.

Mon esprit était envahi par un tourbillon de pensées désespérées alors que je tentais de trouver un moyen de me libérer. Le sabre, toujours fermement serré dans ma main, était ma seule ancre dans cette tempête .

Je savais que chaque seconde comptait, et malgré la douleur lancinante dans mon bras et la pluie incessante, je luttais pour trouver une solution. La falaise semblait s'étirer à l'infini. Mon souffle était court, mes mouvements lents et pénibles.

La pluie cessa soudainement, laissant place à une nuit silencieuse et oppressante. L'air était encore lourd de l'odeur de la boue et du sang. Je me levai avec difficulté, le bras blessé me lançant terriblement. La douleur était intense, mais l'adrénaline me poussait à continuer.

Le silence de la nuit ne faisait qu'accentuer mon angoisse. Chaque bruissement de feuilles, chaque craquement de branche résonnait dans l'obscurité. Je savais qu'un Tengu pouvait surgir à tout moment, et cette pensée me terrifiait. Je devais me déplacer rapidement. Je repérai un petit sentier qui montait à flanc de colline et décidai de m'y aventurer.

Je serrais les dents, tenant le sabre dans ma main valide et essayant de maintenir mon bras blessé immobile. La montée était difficile.

Soudain, un bruit derrière moi me fit sursauter. Je me retournai, le souffle court, mes yeux cherchant désespérément à percer l'obscurité. La nuit semblait vivante, remplie de murmures et de formes indistinctes. Mon corps tout entier tremblait de peur.

Je me mis à courir, le sabre maintenant tenu fermement dans ma bouche. La douleur dans mon bras était insupportable, mais je ne pouvais pas m'arrêter. Mes pas résonnaient dans le silence, chaque mouvement devenant une épreuve. Le cri strident d'un Tengu perça la nuit, résonnant comme un présage de mort. Mon cœur s'arrêta un instant, et je sus que j'étais en grand danger.

Je jetai un coup d'œil derrière moi et vis le Tengu me poursuivre, ses yeux rouges brillant dans l'obscurité. Sa silhouette était sinistre, ses ailes se déployant comme celles d'un démon. La terreur s'empara de moi, mais je continuai de courir, luttant contre la douleur et la peur.

Je pris le sabre dans ma main valide, prêt à me défendre. Mon bras blessé pendait à mon côté, inutilisable. Le Tengu se rapprochait, et chaque seconde me semblait une éternité. La montée devenait de plus en plus raide, mais je ne pouvais pas m'arrêter.

Le cri du Tengu se rapprochait, et je savais que le combat était inévitable. Mon souffle était court, et chaque muscle de mon corps hurlait de fatigue et de douleur.

Le Tengu était presque sur moi, ses griffes prêtes à frapper.

 Soudain, une vision surgit dans mon esprit, une image de mon grand-père assis près du feu, me racontant les légendes des tengu. Je me souvenais de ses paroles sages et de ses récits effrayants. Il m'avait dit qu'il fallait couper les tengu en deux au niveau du bassin pour les tuer.

Cette pensée me donna une lueur d'espoir et une détermination renouvelée. Le cri du tengu résonnait dans mes oreilles, mais je me concentrai sur les instructions de mon grand-père. Je savais ce que je devais faire pour survivre.

 Je rassemblai toutes mes forces, malgré la douleur insupportable dans mon bras blessé. Le sabre semblait plus léger. Le temps ralentit alors que je levai l'arme, visant précisément le bassin de la créature.

Avec un cri de rage et de peur, je tranchai de toutes mes forces. La lame tranche la chair et les os du tengu avec une résistance effroyable. Un instant plus tard, le corps du tengu se scinda en deux, une gerbe de sang obscur jaillissant dans l'air.

La créature s'effondra au sol, ses deux moitiés tombant lourdement dans la boue. Le silence retomba brusquement, seulement interrompu par le bruit de la pluie sur les feuilles. Mon cœur battait à tout rompre, et une nausée soudaine s'empara de moi. La vision du sang et des entrailles du tengu me donna envie de vomir, mais je me forçai à rester debout.

La douleur dans mon bras, combinée à l'épuisement et au choc, menaçait de me faire tomber.Je regardai autour de moi, cherchant d'autres dangers.

Je pris une profonde inspiration, essayant de calmer les tremblements qui secouaient mon corps. Le sabre, maintenant souillé par le sang du tengu, me semblait plus lourd.