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Is it okay to be together ? (7)

Nous nous mettons en route vers la maison de notre amie et nous arrivons plus ou moins tôt. Je regarde la fenêtre de sa chambre et baisse la tête.

(Ky)- Miss ! Tu rentres ?

Je souris et suis malaisément les filles. Nous saluons les parents de Toru et nous nous retrouvons devant sa chambre. Momo toque trois fois et après avoir reçu l'autorisation nous y entrons. Toru nous regarde en souriant, elle ouvre la bouche puis me voyant, elle se tait —surement dans le choque— et reprend son sourire les yeux plein des larmes qu'elle peine à retenir.

(To)- Bienvenue ! Chuchote-t-elle avant d'écarter ses bras pour que nous puissions toutes nous y mettre.

Les filles sautent sans hésitation mais je reste là debout ne me sentant pas forcément méritante de ce trop plein d'affection. —Parce qu'après tout, tout ça c'est à cause de moi. Et je ne fais qu'empirer les choses, au lieu de la réconforter je ne fais que m'enfuir— Malgré tout, Toru me sourit et hoche la tête, me délivrant de toute culpabilité sur le moment. Alors à mon tour je saute dans ses bras et je peux sentir qu'elle m'agrippe avec toute ses force comme si elle m'empêchait d'aller quelque part, ou comme si j'allais disparaître. Pendant un court instant je perds la notion du temps mais elle desserre son emprise et je recule. Elle s'essuie les yeux et reprend son air malicieux.

(To)- Je suis contente que cette fois-ci, tu n'as pas décidé de ne pas venir, poule mouillée !

Je lui souris légèrement et baisse un peu ma tête car je sais très bien que je l'ai bléssée, et j'en suis horriblement désolée. Je sais aussi qu'elle sait très bien pourquoi j'ai fait ça, je sais qu'elle sait tout.

Depuis que nous étions petite, Toru savait tout, elle se débrouillait toujours pour tout savoir, qu'importe le sujet elle était toujours à jour sur les nouveautés. Une de ses particularités était —en général— qu'être amie avec elle était comme une partie de cache-cache; impossible de savoir où la trouver, peu importe où l'on regardait. En revanche, elle était étrangement toujours là. Toujours présente à toute les occasions. Très contradictoire et pourtant vrai. Elle était très sûrement ma meilleure amie —car elle était surtout la seule— et étant aussi, de loin, la meilleure en tout, elle était meilleure que moi. Elle me lançait toujours des défis plus ou moins idiots que je n'arrivais jamais jamais à relever.

Je sors de mes pensées et secouant si légèrement ma tête que je ne l'ai certainement fait qu 'imaginairement et nous finissons la soirée chez Toru. Je rentre chez moi tourmentée et songeuse, mais l'heure est tardive je dois dormir.

[...]

Je suis assise à côté de d'une petite Toru, dans l'herbe qui pique, asséchée par la chaleur. Je la regarde puis elle me sourit fièrement, la tête levée et le regard impassible, celui qu'elle avait lorsqu'elle relevait un défi qu'elle nous lançait à toutes les deux et que je n'arrivais jamais à réaliser. Mais, malgré ma défaite, je garde la tête haute, répondant tant bien que mal à ses signaux. Finalement, elle se relâche et éclate de rire.

(To)- Hahaha ! Ta tête !

Elle rigole beaucoup mais pour moi, être avec Toru était comme une constante compétition contre la meilleure. C'était pénible mais j'étais sans doute la seule à le ressentir de cette manière. Voyant désespoir et incompréhension à mon travers, elle décide de se reprendre et elle dit en faussant une expression sérieuse.

(To)- Ok, Ēlle ! Puisque que tu ne gagnes jamais... Non, pas beaucoup mes défis, je te lance l'ultime défi. Si tu le gagnes, je ne déciderai plus jamais des défis !

Une lueur d'espoir s'illumine dans mes yeux, ce qui donne le sourire à Toru puis elle continue :

(To)- Tu dois aller jusqu'au bout de la route avant moi et j'ai un handicap de 5 secondes, prête ?