Chapitre 14 : Les ombres de la politique

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La nuit enveloppait Paris d'une brume scintillante alors que l'Élysée, magnifiquement décoré pour l'occasion, se préparait à accueillir une soirée de gala en l'honneur des élections législatives à venir. Le palais, illuminé par des milliers de lumières, resplendissait de mille feux, chaque recoin du jardin et chaque pièce du palais ornés avec un soin méticuleux pour créer une atmosphère de luxe et de prestige. Les invités, allant des politiciens influents aux membres de l'élite parisienne, se mêlaient dans cette ambiance à la fois opulente et intimidante. Les lumières dorées, les arrangements floraux exquis et les conversations feutrées contribuaient à une soirée où le glamour et le pouvoir se côtoyaient.

Jordan, en costume sombre parfaitement ajusté, se tenait aux portes du palais, entouré des membres de son parti, le Rassemblement National. Ce soir-là, il était là pour représenter son équipe politique dans ce cadre prestigieux. Chaque sourire échangé, chaque poignée de main était une opportunité pour faire avancer les intérêts de son parti et tisser des liens cruciaux. Malgré la formalité de l'événement, Jordan était déterminé à se montrer sous son meilleur jour.

Alors qu'il se déplaçait dans la salle de réception, en pleine discussion avec un député influent, un détail inattendu attira son attention. Gabriel, vêtu d'un élégant costume sombre, se tenait près du buffet en compagnie de Michael, qui resplendissait dans une robe de soirée scintillante. Le couple était entouré de plusieurs invités, visiblement en pleine conversation et à l'aise dans cette ambiance sophistiquée. La vue de Gabriel, si proche et si complice avec Michael, fit l'effet d'un choc électrique sur Jordan.

Le choc fut immédiat. Jordan sentit une montée d'émotions tumultueuses : surprise, colère, frustration. La vue de Gabriel avec Michael raviva des souvenirs douloureux et exacerba la mélancolie qu'il tentait de maîtriser. Les souvenirs de leur relation, les moments partagés, maintenant teintés de douleur par la rupture et la jalousie, se précipitèrent dans son esprit. La colère, telle une vague déchaînée, envahit ses pensées, contrastant fortement avec le cadre chic et serein de la soirée.

Jordan, submergé par ce tourbillon émotionnel, se dirigea rapidement vers le bar, se servant un verre de champagne avec une agitation palpable. Il but une gorgée, mais le liquide pétillant ne parvenait pas à apaiser la tempête intérieure qui le déstabilisait. Ses mains tremblaient légèrement alors qu'il tenait le verre, et il essaya de respirer profondément, mais la situation semblait hors de contrôle.

Se rendant compte qu'il avait besoin de se reprendre en main, Jordan décida de quitter temporairement la réception pour se rendre aux toilettes de l'Élysée, espérant que la solitude et le calme de cet endroit lui offriraient un moment de répit.

Il traversa les couloirs somptueux, le bruit de la fête s'estompant peu à peu à mesure qu'il s'éloignait. Les toilettes étaient discrètes, décorées avec le même souci du détail que le reste du palais : des murs en marbre blanc, des lavabos en acier poli, et des fleurs fraîches disposées avec élégance. Jordan entra dans une cabine, se dévisageant dans le miroir au-dessus du lavabo. Son reflet lui renvoya une image troublée, les traits marqués par la colère et la tristesse, les yeux rougis par l'émotion.

Il prit quelques instants pour respirer profondément, posant le verre de champagne qu'il avait emporté avec lui sur le lavabo. Il se passa de l'eau froide sur le visage, espérant que ce geste simple aiderait à apaiser son esprit. Jordan savait qu'il devait retrouver son calme pour ne pas laisser ses émotions nuire à sa représentation politique. La pensée de la soirée, des enjeux importants pour son parti, se mêlait aux souvenirs douloureux et à la colère persistante.

Les pensées tournaient en boucle dans son esprit : la rupture avec Gabriel, les souvenirs heureux maintenant teintés de douleur, et le fait de voir Gabriel avec quelqu'un d'autre dans un contexte aussi prestigieux. Tout cela créait une pression énorme sur ses épaules. Il murmura à lui-même, « Calme-toi, Jordan. Tu ne peux pas te laisser aller ici. Pas ce soir. Pas devant tout le monde. »

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