Chapitre 8

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ELLIA

Après les applaudissements et les critiques constructives de Monsieur Duval, nous avions tous besoin de repos. Mais le répit fut de courte durée. Le lendemain matin, nous étions déjà en route pour notre prochaine destination : Vienne, la capitale de la musique classique et du ballet. L'idée de danser dans une ville si imprégnée d'histoire et de culture nous remplissait d'excitation et de nervosité.

Le vol vers Vienne fut relativement court, mais suffisant pour ressentir une montée d'adrénaline. En débarquant, nous fûmes accueillis par un air frais et vivifiant, une brise douce qui semblait murmurer les échos des grands compositeurs qui avaient autrefois arpenté ces rues. Les bâtiments, avec leurs façades baroques et leurs toits d'ardoise, donnaient à la ville une élégance intemporelle.

Nous arrivâmes à notre hôtel, situé au cœur de la ville, à quelques pas de l'Opéra de Vienne. Le hall, somptueux, était décoré de lustres en cristal et de fresques au plafond. La grandeur du lieu accentuait encore notre appréhension pour les jours à venir.

- C'est incroyable, soufflai-je en regardant autour de moi.

- Ouais, c'est quelque chose, répondit Louis, ses yeux brillants d'une curiosité mêlée de respect.

Pour des raisons de logistique, nous dûmes une fois de plus partager une suite avec deux chambres séparées. C'était devenu une sorte de routine, mais cette fois, l'atmosphère était différente. Le prestige du lieu et la proximité de l'Opéra créaient une ambiance solennelle.

Après avoir déposé nos bagages, nous décidâmes de profiter de l'après-midi pour explorer un peu la ville. Les rues de Vienne étaient animées, les cafés débordant de monde, les notes de musique classique flottant dans l'air. Nous nous promenâmes le long de la Ringstraße, admirant les imposants bâtiments et les statues qui ornaient les places publiques. Un détour par la cathédrale Saint-Étienne nous permit d'apprécier l'architecture gothique imposante et l'atmosphère spirituelle du lieu.

De retour à l'hôtel, nous nous préparâmes pour une soirée tranquille. Mais avant cela, une session de répétition était prévue dans la salle de bal de l'hôtel. La pièce, immense, était ornée de miroirs dorés et de chandeliers étincelants, un cadre digne des plus grands ballets. Nous répétâmes notre chorégraphie, ajustant les détails sous l'œil attentif de Monsieur Duval, qui avait insisté pour nous accompagner.

- Louis, concentre-toi davantage sur tes lignes, ordonna-t-il, sévère mais juste. Ellia, ton expression doit être plus intense, n'oublie pas que le public ne se contentera pas de la perfection technique.

Les remarques de Monsieur Duval étaient parfois difficiles à entendre, mais essentielles. Nous savions que Vienne ne pardonnerait aucune erreur. Après plusieurs heures de travail, épuisés mais satisfaits des progrès réalisés, nous décidâmes de conclure la journée.

De retour dans la suite, une certaine tension restait palpable. Le stress du lendemain et les exigences élevées de notre mentor pesaient lourdement. Mais étrangement, cette pression nous rapprochait. Assis dans le salon commun, un silence confortable s'installa, interrompu seulement par les bruits de la ville en dessous.

- Prête pour demain ? demanda Louis, sa voix douce contrastant avec l'intensité de la journée.

- Autant que possible, répondis-je avec un sourire fatigué. Et toi ?

- On verra bien, dit-il en haussant les épaules. Mais peu importe ce qui se passe, on fera de notre mieux.

Nous nous souhaitâmes bonne nuit, chacun se retirant dans sa chambre. Allongée dans mon lit, je ne pouvais m'empêcher de penser à la grandeur de ce que nous allions vivre. Danser à Vienne, c'était un rêve devenu réalité. Mais plus encore, c'était une opportunité de prouver ce dont nous étions capables, de montrer au monde notre passion pour la danse.

Et peut-être, juste peut-être, de découvrir quelque chose de plus profond entre nous deux, quelque chose qui dépassait la simple chorégraphie.

Danse avec moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant