Danse avec moi

Chapitre 9

                                                                     ELLIA

Le lendemain matin, après une nuit de sommeil agité, je me réveillai avec une étrange sensation. Le stress du spectacle de la veille commençait à s'évanouir, laissant place à une sorte d'excitation. Nous étions à Vienne, une ville où chaque coin de rue semblait imprégné d'histoire, d'art, et de culture. C'était l'occasion parfaite pour sortir et explorer, et peut-être aussi pour enfin briser la glace avec Louis.En bas, dans le hall de l'hôtel, je trouvai Louis en train de boire un café. Il avait l'air détendu, presque content, ce qui me surprit.

— Bien dormi ? demandai-je en m'asseyant en face de lui.

— Comme un bébé, répondit-il en souriant. Et toi ?

— Ça va. Je pensais qu'on pourrait profiter de notre journée libre pour explorer un peu. On est à Vienne après tout.Il sembla réfléchir un instant avant d'acquiescer.

— Excellente idée. Il serait dommage de ne pas découvrir la ville. Où veux-tu commencer ?

— Peut-être le château de Schönbrunn1 ? C'est un peu touristique, mais je pense que ça vaut le coup d'œil.

1Le château de Schönbrunn est un élément significatif de la culture autrichienne. Depuis les années 1960, c'est l'un des sites touristiques les plus visités de Vienne.

— Parfait, alors c'est parti pour Schönbrunn, dit-il en finissant son café.Nous quittâmes l'hôtel et prîmes un taxi pour le château. Le trajet fut court, mais nous permit de traverser quelques quartiers pittoresques de Vienne. Une fois sur place, je fus frappée par la grandeur du palais. Les jardins parfaitement entretenus, les fontaines majestueuses, tout semblait sorti d'un conte de fées.Nous passâmes la matinée à nous promener dans les vastes jardins, à admirer les statues et les parterres de fleurs. Peu à peu, la conversation s'engagea naturellement, les silences devenant moins gênants.

— C'est magnifique, non ? dit Louis en regardant les jardins.

— Oui, c'est incroyable. Vienne a vraiment une aura unique.

— Tu sais, j'étais un peu nerveux à l'idée de cette tournée, avoua-t-il. Je ne savais pas comment ça se passerait entre nous, surtout après notre première rencontre... disons, mouvementée.Je ris doucement, repensant à nos débuts difficiles.

— Oui, moi aussi. Mais je pense qu'on commence à trouver notre rythme. C'est pas si mal de travailler ensemble, finalement.

— J'apprécie vraiment le fait que tu sois sérieuse et dédiée. Ça m'aide à me concentrer, même si je fais souvent des pauses.Je souris, touchée par son honnêteté.

— Et toi, tu as ce côté détendu qui me rappelle de respirer un peu. On se complète bien, je pense.Un léger silence s'installa, mais cette fois, il était plus confortable, presque agréable.

                                                                      LOUIS

C'était étrange de se promener ici avec Ellia. Nous étions si concentrés sur la danse, sur la perfection, que nous avions à peine eu le temps de vraiment apprendre à nous connaître. Mais aujourd'hui, c'était différent. Il n'y avait pas de pression, pas de Monsieur Duval pour nous surveiller, juste nous deux et cette ville magnifique.Après avoir exploré le château, nous décidâmes de nous rendre dans le quartier de Stephansplatz, en plein cœur de Vienne. Les rues pavées étaient bordées de cafés et de boutiques charmantes. L'atmosphère était détendue, propice à la flânerie.

— Une glace ? proposai-je en désignant un petit stand de glaces artisanales.

— Avec plaisir, répondit-elle.Nous commandâmes chacun une glace, moi chocolat et vanille, et elle framboise et citron. Nous continuâmes de marcher, dégustant nos glaces en silence.

— C'est la meilleure glace que j'aie jamais mangée, dis-je en savourant chaque bouchée.

— Moi aussi, c'est délicieux.Après un moment, je pris une grande inspiration, prêt à aborder un sujet plus personnel.

— Ellia, je voulais te dire... je suis content qu'on ait cette chance de mieux se connaître. J'avais un peu peur qu'on ne s'entende pas, mais... je commence à vraiment apprécier ta compagnie.Elle me regarda, surprise, avant de sourire doucement.

— Moi aussi, Louis. Je pensais que tu serais insupportable, avec ton côté social et tout, mais en fait, tu es plutôt agréable à fréquenter.Je ne pus m'empêcher de rire.

— Insupportable, vraiment ?

— Un peu, au début, répondit-elle en riant aussi. Mais maintenant, je trouve que ça a son charme.

                                                                         ELLIA

Je sentais mon cœur battre un peu plus vite alors que Louis parlait. Ses compliments étaient sincères, et je réalisais que quelque chose en lui commençait à vraiment m'attirer. Sa gentillesse, sa manière de détendre l'atmosphère, tout cela contrastait avec mon propre sérieux, et c'était... rafraîchissant.Nous continuâmes de marcher, discutant de nos vies en dehors de la danse, de nos familles, de nos amis. Louis me parla de Noah, son meilleur ami, qui lui manquait un peu malgré tout. Moi, je lui racontai comment je m'étais plongée dans la danse dès mon plus jeune âge, et comment cela avait façonné qui j'étais aujourd'hui.À mesure que la journée avançait, je me surpris à apprécier de plus en plus sa compagnie. Il y avait quelque chose de naturel entre nous, quelque chose qui n'était pas forcé. Le fait de pouvoir rire ensemble, partager des moments simples, sans pression, était incroyablement agréable.

— Tu sais, je crois que cette tournée va être plus intéressante que je ne le pensais, dis-je en le regardant.

— Oui, moi aussi. On commence à bien se connaître, et je pense que ça va se voir sur scène.Il me sourit, et je sentis un léger frisson parcourir mon dos. C'était étrange, mais agréable.

— Prête à rentrer ? demanda-t-il finalement.

— Oui, mais c'était une bonne journée. Merci pour ça.

— Merci à toi, Ellia. Je pense que ce n'est que le début.Sur le chemin du retour vers l'hôtel, je réalisai que quelque chose avait changé en moi. J'avais toujours vu Louis comme un simple partenaire de danse, mais maintenant, c'était différent. Une attirance commençait à naître, subtile mais indéniable. Et à mesure que nous approchions de l'hôtel, je me demandai où tout cela nous mènerait.