Chapitre 25

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L’année à Poudlard continuait, mais l’atmosphère était devenue plus lourde. Les Détraqueurs, ces sombres créatures gardiennes d'Azkaban, patrouillaient désormais autour de l’école, plongeant tous ceux qu’ils croisaient dans un désespoir glacial. Pour Harry, leur présence était plus qu'une simple menace : elle semblait être dirigée contre lui. Chaque fois qu'un Détraqueur s'approchait, il ressentait une terreur indicible, des souvenirs douloureux remontant à la surface.

Un soir, après un dîner agité dans la Grande Salle, Harry se rendit au bureau du professeur Lupin. Sirius l’attendait déjà, sous sa forme d'animagus, un grand chien noir, pour éviter d'être vu.

"Salut, Harry," dit Lupin en lui souriant doucement. "Sirius et moi avons discuté, et il est temps que tu apprennes un sort très spécial."

"Un sortilège qui te protégera des Détraqueurs," ajouta Sirius en reprenant sa forme humaine. "Le Patronus."

Harry hocha la tête. Il savait qu'il devait cacher son véritable pouvoir et ses connaissances aux deux hommes qui se tenaient devant lui. Il leur devait tellement, et pourtant, il ne pouvait pas leur révéler la vérité sur son voyage dans le temps.

"Je suis prêt," répondit-il, feignant une certaine appréhension pour ne pas éveiller les soupçons.

Lupin et Sirius échangèrent un regard, puis Lupin prit la parole. "Le Patronus est une forme de magie très avancée. Il faut une grande concentration et une force mentale exceptionnelle pour le produire. Le sortilège s’appelle *Expecto Patronum*. Il fait appel à un souvenir heureux, le plus puissant que tu puisses invoquer."

Sirius hocha la tête en signe d’approbation. "Un Patronus est l’incarnation de ce souvenir, une sorte de bouclier lumineux qui repousse les Détraqueurs."

Harry savait déjà tout cela. Il se rappelait parfaitement de la première fois qu'il avait lancé ce sort dans sa timeline originale, mais il fit comme s'il découvrait ces informations pour la première fois.

"Je vais essayer," dit Harry, tenant fermement sa baguette.

"Prends ton temps," conseilla Lupin. "Pense à un souvenir vraiment heureux. Ensuite, prononce l'incantation."

Harry ferma les yeux, se concentrant. Mais contrairement à ce que Lupin et Sirius pouvaient imaginer, il n'avait pas besoin de chercher bien loin. La puissance de ses souvenirs, renforcée par les connaissances accumulées lors de son voyage dans le temps, était déjà à portée de main.

Il inspira profondément et, après un bref instant, ouvrit les yeux, déterminé. "Expecto Patronum!"

Un rayon de lumière argentée jaillit de sa baguette, formant immédiatement un Patronus complet. Un majestueux cerf se matérialisa, lumineuse et imposante, galopant autour de la pièce avant de s’immobiliser, brillante d'une lumière pure. C'était le Patronus de son père , James.

Lupin et Sirius restèrent bouche bée, stupéfaits par ce qu'ils venaient de voir.

"Harry... c'est incroyable," murmura Lupin, sa voix pleine d'admiration. "Un Patronus corporel du premier coup... Je n'ai jamais vu ça."

Sirius, lui, semblait sur le point de verser des larmes. "James... c'est le Patronus de ton père."

Harry acquiesça, l'émotion en lui étant bien réelle cette fois-ci. Voir ce Patronus, celui de son père , ravivait en lui un mélange de tristesse et de réconfort. Il se sentait proche de lui, même si il n'était plus là.

"Je me suis concentré sur le souvenir de mes parents," expliqua Harry, feignant la surprise d’avoir réussi si rapidement. "Je suppose que ça a fonctionné."

"Plus que ça," dit Lupin en souriant, ses yeux brillants. "C'est le signe d'une force intérieure immense, Harry. Tu as réussi là où beaucoup d’adultes échouent."

Sirius posa une main sur l'épaule de Harry. "Tu es vraiment incroyable, Harry. Ta mère et ton père seraient si fiers de toi."

Harry ressentit un pincement au cœur, mais il sourit en retour. "Merci, Sirius. Et merci à toi aussi, Lupin. Sans vous deux, je n'y serais jamais arrivé."

Les jours suivants, Harry continua à perfectionner son Patronus sous la supervision de Lupin et Sirius. Chaque fois, le cerf apparaissait plus fort et plus lumineux, repoussant les ténèbres qui semblaient s'accumuler autour de Poudlard.

Cependant, les Détraqueurs semblaient de plus en plus intéressés par Harry, comme attirés par sa présence. Lors des matchs de Quidditch, ou même lors des sorties à Pré-au-Lard, il ressentait leur influence croissante. Mais grâce au sortilège du Patronus, il parvenait toujours à les repousser.

Un jour, après une séance particulièrement intense d'entraînement au Patronus, Hermione s'approcha de Harry.

"Harry, tu es vraiment incroyable avec ce sortilège. C'est... presque comme si tu avais déjà su comment le faire."

Harry sourit légèrement, sachant que Hermione était la plus proche de deviner la vérité. "C'est juste... Je suppose que je suis motivé. Les Détraqueurs... ils me rappellent des choses que je veux garder loin de moi."

Hermione hocha la tête, comprenant en partie ce que Harry voulait dire. "Si jamais tu veux en parler... je suis là."

"Merci, Hermione," répondit Harry avec sincérité. "Ça compte beaucoup."

Mais, malgré sa maîtrise du Patronus, Harry savait que le véritable défi restait de protéger ses amis, Sirius et Lupin, tout en menant à bien sa mission de voyage dans le temps. Il devait rester vigilant, car chaque pas qu'il faisait dans cette nouvelle timeline risquait de provoquer des conséquences imprévisibles.

Et tandis que les ombres s'épaississaient autour de Poudlard, Harry se préparait pour les défis à venir, toujours un coup d'avance sur ses ennemis, mais conscient que la bataille ne faisait que commencer.

Contrecarrer les Fils du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant