Le cœur battant, Kirishima fixa l'horizon, tentant de rassembler son courage. Il entendit les pas de Bakugo derrière lui, lourds et déterminés, mais il ne se retourna pas tout de suite. « Qu'est-ce que tu fous là, Eijiro ? » demanda Bakugo, sa voix légèrement teintée d'agacement. Kirishima prit une grande inspiration, serrant les poings pour se donner du courage. « Je voulais te parler, Katsuki. De quelque chose d'important. » Bakugo haussa un sourcil, intrigué malgré lui par le ton sérieux de Kirishima. Il s'appuya contre la rambarde du toit, les bras croisés. « Quoi, tu veux encore me faire la morale sur mes explosions ? » Kirishima secoua la tête. « Non, ce n'est pas ça. C'est... c'est autre chose. Quelque chose que je porte en moi depuis un moment, et que je ne peux plus garder pour moi. » Bakugo le fixa intensément, sentant son cœur s'accélérer, mais il masqua son trouble sous une expression neutre. « Alors crache le morceau, Eijiro. » Kirishima ferma les yeux un instant, cherchant les bons mots.
Puis, il se lança, le regard déterminé. « Katsuki, je... Je crois que je t'aime. » Le temps sembla s'arrêter un instant. Les mots résonnèrent dans l'air froid du soir, leur poids écrasant Kirishima sous une angoisse qu'il n'avait jamais connue auparavant. Bakugo resta silencieux, son visage figé dans une expression indéchiffrable. Kirishima continua, la voix tremblante mais résolue. « Je sais que c'est fou, que ça va probablement tout gâcher entre nous, mais je ne peux plus continuer comme ça. J'ai essayé d'ignorer ce que je ressens, de le cacher, mais c'est impossible. Ça me détruit de l'intérieur, et je devais te le dire, même si ça signifie que... que tu ne voudras plus jamais me parler. » Bakugo détourna enfin le regard, fixant l'horizon avec une intensité qui cachait son propre tumulte intérieur. Il n'avait jamais pensé entendre de tels mots de la part de Kirishima, et il se sentait pris au piège par ses propres sentiments, ceux qu'il avait si longtemps refoulés. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Lutter contre ses propres émotions lui paraissait encore plus difficile que n'importe quel combat qu'il avait mené jusque-là.
Un long moment de silence s'installa entre eux, un silence lourd, chargé de tout ce qui n'avait jamais été dit. Kirishima sentait son cœur se briser peu à peu, croyant que son aveu avait été une erreur. Il se tourna pour partir, prêt à accepter que sa confession avait ruiné leur amitié. Mais avant qu'il ne puisse faire un pas, Bakugo parla, sa voix basse et hésitante, chose rare chez lui. « Eijiro, attends. » Kirishima se figea, son cœur battant la chamade. Bakugo se passa une main dans les cheveux, visiblement nerveux, avant de continuer. « Putain, t'as vraiment le chic pour tout compliquer...Bakugo soupira profondément, cherchant ses mots comme s'il s'apprêtait à se jeter dans le vide. « Mais merde, t'es tellement... t'es tellement important pour moi, tu sais ? » Sa voix était plus douce qu'elle ne l'avait jamais été, une vulnérabilité qu'il n'avait jamais osé montrer. « Je pensais que c'était juste de l'amitié, ou... je sais pas, du respect. Mais putain, ça me fait flipper parce que je crois que ce que je ressens, c'est bien plus que ça. » Kirishima, stupéfait par ce qu'il entendait, fixa Bakugo, n'osant pas croire que ses sentiments étaient réciproques. Il se rapprocha de lui, chaque mot de Bakugo le réchauffant un peu plus, dissipant peu à peu l'angoisse qui l'avait habité.
Bakugo se détourna légèrement, le regard toujours fixé sur l'horizon, comme s'il ne pouvait affronter les yeux de Kirishima tout de suite. « J'ai toujours pensé que ces conneries de sentiments, c'était une faiblesse. Quelque chose qui te freine, qui te rend vulnérable. Et j'ai pas envie d'être vulnérable, pas même devant toi. » Kirishima posa doucement une main sur l'épaule de Bakugo, sentant la tension dans son corps, un mélange de force et de peur. « Katsuki... tu n'es pas seul dans tout ça. Tu n'as pas à être fort tout le temps. Pas avec moi. » Bakugo resta silencieux un moment, comme s'il pesait les mots de Kirishima, puis il tourna enfin la tête pour le regarder dans les yeux. Ses propres yeux étaient emplis d'émotions contradictoires, une intensité que Kirishima n'avait jamais vue auparavant. « T'es vraiment un idiot, tu le sais ça ? » Kirishima esquissa un sourire, un sourire timide, mais sincère. « Peut-être bien, ouais. Mais je suis ton idiot, et je suis là pour toi, quoi qu'il arrive. »
Bakugo baissa la tête, cachant un sourire qu'il n'arrivait pas à réprimer. « Bordel, tu me compliques vraiment la vie. » Il se redressa, serrant les poings comme pour se donner du courage, puis il lâcha enfin ce qu'il retenait depuis si longtemps. « J'ai essayé de l'ignorer, de me convaincre que ça passerait. Mais ça n'a fait qu'empirer. Alors ouais, je t'aime, Eijiro. Mais ça me fait chier de l'admettre. » Kirishima sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Ces mots, il les avait tant espérés, tant rêvés. Il se rapprocha encore de Bakugo, cette fois assez près pour que leurs souffles se mélangent dans l'air glacé. « Je sais que c'est pas simple pour toi, pour nous. Mais je crois qu'on peut y arriver, ensemble. » Bakugo le regarda, le cœur battant plus vite que jamais. Pour la première fois, il se permit d'admettre qu'être avec Kirishima, même si cela signifiait accepter une partie de lui-même qu'il avait toujours reniée, n'était pas une faiblesse, mais une force. Une force qu'ils pourraient puiser l'un dans l'autre.
Lentement, presque hésitant, Bakugo leva une main et la posa sur la joue de Kirishima. Ce simple geste, chargé de toute la tendresse qu'il avait si longtemps réprimée, suffit à faire chavirer Kirishima. Il ferma les yeux, savourant ce contact, cette connexion qu'il avait tant désirée. Bakugo, sentant l'émotion monter en lui, prit une grande inspiration. Puis, avec une détermination farouche, il se pencha et posa doucement ses lèvres sur celles de Kirishima. Le baiser était timide, maladroit, mais il contenait tout ce qu'ils n'avaient jamais su dire, toute la passion qu'ils avaient refoulée. Kirishima répondit à ce baiser avec toute la douceur dont il était capable, ses mains trouvant naturellement leur place autour de la taille de Bakugo. Le monde autour d'eux semblait s'évanouir, ne laissant plus que le froid mordant et la chaleur de leurs corps pressés l'un contre l'autre. Quand ils se séparèrent enfin, à bout de souffle, leurs regards se croisèrent, et ils se sourirent, un sourire sincère, rempli de promesses pour l'avenir. Ils savaient que rien ne serait facile, que cette nouvelle étape dans leur relation apporterait son lot de défis. Mais pour la première fois, ils étaient prêts à affronter ces défis ensemble, sans plus cacher ce qu'ils ressentaient. Bakugo, toujours légèrement embarrassé par cette nouvelle intimité, recula d'un pas, mais garda la main de Kirishima dans la sienne. « Bon, on va devoir apprendre à gérer ça, hein ? » Kirishima hocha la tête, son sourire s'agrandissant. « Ouais. Mais tant qu'on est ensemble, je suis sûr qu'on y arrivera. » Ils restèrent là, sur ce toit enneigé, leurs mains entrelacées, prêts à affronter tout ce qui se présenterait à eux. Leurs cœurs, autrefois alourdis par la peur et l'incertitude, battaient désormais à l'unisson, portés par la force d'un amour qu'ils n'avaient plus à cacher.
