Intro

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"Laissez moi seule..." avait murmuré Thora.

Elle s'etait éclipsée à la fin du dîner. Elle avait secrètement suivi son père et son oncle. Elle avait tenu à assister à ses derniers instants sur terre, elle avait tenu à voir son père, cet homme qu'elle aimait et admirait tant, mourir. Avait-ce été une bonne idée ? Elle l'ignorait. Mais ce qu'elle savait, là, maintenant, c'est qu'elle avait besoin de rester seule.

Les luttes de pouvoir au sein de la Nouvelle-Orléans les avaient longtemps privé, sa sœur et elle de la présence de leur père . Lorsqu'il avait enfin pu se libérer du joug de Marcel Gérard, elles avaient pensé que de beaux jours se profilaient à l'horizon, oubliant que les fins heureuses ne faisaient jamais partie du lot des Mikaelson.

Thora avait toujours été plus proche de son père que ne l'avait été sa sœur Hope. Enfant, elle avait toujours été du genre introvertie, et repliée sur elle même. Non, par timidité, mais plus parce qu'elle ne voyait pas vraiment la nécessité de se lier avec les autres; de toute façon elle n'y arrivait pas. Sociabiliser c'était plus le fort de Hope, qui aimait bien plus les contacts humains. Son père était le seul adulte, en plus de sa tante Freya avec lequel elle entretenait des rapports.

La première fois qu'elle l'avait vu, sa sœur et elle ne devaient surement pas encore avoir soufflé leur sixième bougie. Leur mère venait de réveiller toute la famille de leur sommeil de cinq ans et pour la première fois elle voyait Le Klaus Mikaelson. Leur mère leur avait raconté mille et une histoires sur lui. Le présentant comme l'être le plus puissant de la planète, invincible et immuable ; qui chatiait ses ennemis, mais qui donnerait aussi le monde entier pour sa famille et les siens.

"Je t'imaginais beaucoup plus grand..." lui avait-elle dit lors de leur première discussion. Il avait ris, et pour la première fois, elle remarqua que ce que sa mère et sa grand mère Mary disaient était vrai : ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.

Ils étaient dans la jardin, près de la maison. Thora était assise contre un arbre à l'écart.
Klaus se rapprocha d'elle. Peut-être qu'elle l'entendit approcher, peut-être qu'elle ne le fit pas, toujours étant qu'elle ne broncha même pas lorsqu'il lui adressa la parole :

- J'ai vu que ta sœur dessinais...

- Oui, elle a dû tenir ça de toi. Maman m'a dit que tu peignais.

- Oui c'est vrai que je peinds. Mais...est ce que toi tu le fais ?

- Non

- Tu dessines alors...peut-être ?

- Non plus...

- Alors...tu...

Cette fois ci, elle leva la tête et le regarda dans les yeux. Ils étaient identiques que les siens et ceux de sa sœur.

- Je préfère la musique, dit-elle, avant qu'il ne puisse continuer à parler. Je fais du piano. Ça m'apaise.

Elle lui tendit le carnet qu'elle tenait contre elle. C'était un répertoire de partitions.

- Qu'est ce que c'est ? Lui demanda t-il en feuilletant le registre

- Des sonates principalement, mais il y a aussi quelques pièces de jazz.

- C'est toi qui les a écrite ? Fit-il ébahi

- Celles à partir de la page 15, oui. Celles avant, ce sont des pièces d'auteurs célèbres, avec quelques petites modifications. Je t'en jouerai quelques une si tu veux, lorsque nous seront à l'intérieur ; proposa t-elle.

Klaus n'en revenait pas de l'intelligence de sa fille. Elle n'avait que six ans, et déjà elle était une artiste.

- Oui ma chérie, j'aimerai bien que tu me montres. Mais tu ne me joueras que celles que tu auras écrites, d'accord ? Demanda t-il en souriant, tandis qu'il lui remettait son carnet.

Thora MikaelsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant