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"Bonjour je suis Elizabeth Saltzman, mais tu peux m'appeler Lizzie." Avait déclaré la blonde en face d'elle.

"Moi c'est Josette Saltzman. Ou Josie, si tu préfères." Déclara à son tour la brunette qui se trouvait près de la première fille.

"Nous sommes jumelles." Avaient-elles terminées en coeur. Avant de poursuivre :

"Fausse jumelles...évidemment !" Avec un ton enjoué et des sourires d'hôtesses de l'air.

Thora s'était demandée combien de fois est-ce qu'elles avaient répété leur présentation pour qu'elles soient aussi synchronisées. Elle trouvait ça mignon. Et se demandait si la complicité entre les deux sœurs étaient la même tous les jours ou si c'était juste pour faire bonne impression auprès de ceux à qui elles devaient faire visiter l'école.

Ses deux parents étant décédés, il fut décidé par le reste des membres de la famille que Thora serait inscrite à l'école Salvatore. Ça allait être la première fois de sa vie que Thora fréquenterait une école pour êtres surnaturels. Dans d'autres circonstances elle aurait peut-être abordé cette nouvelle situation comme quelque chose d'intéressant ou comme une nouvelle aventure. Mais là, elle était juste blasée. Elle n'avait pas de motivation particulière. Qu'elle vive ou qu'elle meurt ne l'affectait plus tant que ça. Elle était juste vide. La mort de son père lui avait fait perdre tous ses repères.
Hope avait pleuré toutes les larmes de son corps et plus les jours passaient, plus on aurait dit qu'elle essayait de se relever et de continuer d'avancer même si la douleur était toujours présente. Thora, elle, n'arrivait juste pas à extérioriser.

Que devait-elle faire ? Pleurer ? Elle n'y arrivait pas.

Crier ? Elle n'y arrivait pas non plus.

Se perdre dans la musique ? Ça non plus ne réussissait pas à l'apaiser.

Elle avait même passé des jours et des jours à courir dans le Bayou sous sa forme de loup pour essayer d'évacuer toute cette douleur, mais jusque là rien n'allait.

Mais cette soirée là, alors qu'elle se trouvait dans sa chambre, derrière son clavier, interprétant la six-cent-vingt sixième œuvre de Wolfgang Amadeus Mozart dans le catalogue Köchel ( K.626 ), sa sœur vint la trouver, s'assit tout près d'elle et resta là jusqu'à ce qu'elle eut terminé.

"J'en peux plus grande sœur..." Avait-elle avoué à sa sœur. Hope prit sa tête et la posa contre elle, juste à l'emplacement de son cœur, comme elle le faisait souvent quand elle était enfant et que Thora n'arrivait pas à dormir la nuit.

C'était lourd à gérer pour toutes les deux. Leurs parents leur avaient été enlevés beaucoup trop tôt. Il y avait eut bien trop de manquements. Hope n'avait pas eu de père et Thora n'avait pas eu de mère. Et Thora avait réalisé, un peu trop tard hélas, que l'amour d'une mère ça n'avait pas de prix.

"Je m'en veut tellement grande sœur..." confessa t-elle, une fois qu'elle eut retrouvé ses larmes.

Elle lui raconta tout. Elle lui avoua des choses qu'elle même ne se savait pas ressentir. Hope était là pour elle. Elle n'était pas toute seule. La mort de Klaus ne signifiait pas la fin de tout, puisqu'elle avait toujours sa jumelle avec elle. Ce serait peut-être le moment pour elle de racheter le temps perdu. De se rattraper après ces années d'absence. Elle qui avait toujours cru au destin, voyait finalement en cette perte un nouveau départ. Elles avaient passé cette soirée et les jours d'après à se raconter mutuellement leurs vies et les moments marquants de la vie l'une de l'autre. Elles virent à quel point le temps était passé et réalisèrent véritablement pour la première fois qu'elles ne s'étaient pas vues grandir.

"Promets-moi !" Avait lâché l'aîné.

"Promets-moi qu'on sera toujours là l'une pour l'autre. Promets-moi de ne plus jamais t'en allé comme tu l'as fait auparavant. Promets-moi qu'on affrontera toujours tout et tout le monde. Toi et moi, envers et contre tous. Promets le moi !"

Thora MikaelsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant