Thora Mikaelson

1

"Apprends-moi !" Lui avait-elle dit, d'une voix calme, mais autoritaire.

Cela faisait déjà cinq ans qu'ils étaient allés s'installer à Londres en Angleterre. Thora venait d'avoir 11 ans.

Sa sœur lui manquait. Il ne se passait pas une seule journée sans qu'elle ne pense à elle. Et plus le temps passait, plus elle réalisait à quel point sa décision avait été égoïste et impulsive. En voulant à tout prix combler le vide causé par l'absence de son père, elle avait créé un vide en l'absence de sa jumelle. Combler un vide en en créant un autre. C'était un peu bête, mais petite déjà, elle avait dû apprendre que tous les choix que l'on pose ont et/ou auront toujours des conséquences. Toutefois, elle ne regrettait rien. Cette relation parent/enfant qu'elle n'avait pas pu avoir avec sa mère, elle l'avait enfin trouvée avec son père. Il l'a comprenait, même dans les silences, et savait aussi lui donner de l'espace quand il le fallait. Mais elle sentait toujours que quelque chose lui manquait.
Elle grandissait bien, et sans aucun doute Hope aussi. Elle devait sûrement avoir grandi en puissance aussi. Bien évidemment ! Quand on a Freya Mikaelson comme professeure, et des aptitudes naturelles hors-normes comment ne pas ?
Enfant, elle ne pouvait déjà pas rivaliser avec elle, maintenant la situation devait sûrement s'être empirée. Thora ne progressait pas, et pour elle, c'était un véritable problème. Là il ne s'agissait pas de magie. Biensur que non ! Si elle avait voulu des cours de magie, Klaus n'aurait clairement pas été la personne indiquée pour l'aider. Non ! Elle voulait une puissance d'un tout autre genre. Jeter des sorts et concocter des potions magiques dans un chaudron ne l'avait jamais vraiment intéressé. Elle préférait nettement mieux les champs de batailles sanglants et les combats épiques. Était-ce malsain ? Peut-être. N'empêche qu'elle aimait ça, et qu'elle en avait marre de toujours se sentir inférieure par rapport à Hope. Alors cette nuit là, elle se leva de son lit, sorti de sa chambre et se dirigea dans celle de son père. Elle le trouva debout face à une toile blanche posée sur son chevalet. Elle referma la porte et alla se tenir devant lui et prononça ces deux mots sorti de nulle part : "Apprends-moi !"

- Quoi ?! Fit-il intrigué, dans l'incompréhension totale.

- Apprends-moi !

- T'apprendre quoi ? A peindre ?

- Non ! Fit-elle en secouant frénétiquement la tête de gauche à droite. Elle marcha vers le lit et s'assit sur le rebord, repris son souffle avant de continuer... "Apprends-moi à être forte..."

- T'apprendre à être forte ?! Mais chérie tu es forte...

Ça se voyait qu'il ne comprenait toujours pas où est ce qu'elle voulait en venir. Alors elle se décida enfin à se montrer plus explicite.

- Apprends-moi à me battre. Entraîne-moi ; rends-moi invincible, comme toi-meme tu l'es...

Comme souvent dans ces moments là, lorsque comme à son habitude, sa fille le prenait de court, Klaus ouvrit et referma la bouche plusieurs fois, à la manière des poissons rouges, cherchant ses mots. Mais il connaissait sa fille. Elle n'était pas à lâcher ce genre de chose au hasard. Si elle le faisait, c'est qu'elle était résolue à atteindre ses objectifs.

"Lève-toi demain à cinq heure trente. Si tu ne le fais pas, ne compte plus jamais sur moi pour quelque chose du genre." Finit-il enfin par répondre.

Elle baissa la tête, puis la releva, le regarda  et lui sourit. "C'est compris." Répondit-elle. Elle embrassa son père et lui souhaita un doux sommeil avant de prendre congé de lui.

Les premières semaines avaient été les plus difficiles. Il ne s'agissait pas de simples exercices physiques de remise en forme. Non, c'était un entraînement de guerrier. Son père lui racontait quelques fois des épisodes de son enfance viking. Comment les jeunes enfants étaient formés dès leur bas âge afin de devenir plus tard de grands soldats. Elle trouvait sa motivation dans ces récits, et surtout dans le regard plein de fierté que lui adressait son père à chaque fois qu'elle repoussait ses limites. Elle s'entraînait sans relâche, redoublant d'effort à chaque fois, languissant du jour où elle pourrait vraiment jouir de son plein potentiel.