Et après...

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J'ai longuement hésité à écrire une suite à cette OS. J'aimais bien la façon dont ça se finissait, un peu ouvert et plein d'espoir mais où chacun pouvait faire marcher son imagination.
Et puis, alors que j'avais peur que ça vire à l'eau de rose, ça s'est fait tout seul. Je crois qu'il y a des passages que j'aurais aimé développer un peu plus mais finalement ça aurait trop long et je l'aime bien telle quelle. Bref, 2 mois après, bonne lecture pour cette suite pas indispensable mais qui m'a fait plaisir et qui j'espère pourra combler celles qui me l'avaient demandée!

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Quatre mois. Quatre mois qu'ils ne s'étaient pas vus. Ils n'avaient pas voulu rester en contact bien qu'ils en mourraient d'envie tous les deux, ils étaient partis sur l'idée que leur histoire devait rester une parenthèse, sans vraiment se le dire clairement. Il ne devait pas y avoir de suite. Et pourtant l'un comme l'autre ne voulait que ça ...

Pascal avait tenu sa promesse. Chaque semaine.
Il s'était accordé avec un fleuriste d'Annecy et chaque semaine, Florence avait reçu un bouquet de fleurs.
Elle pensait que ça allait s'arrêter avec le temps, mais ce n'était pas le cas. Elle trouvait son attitude touchante. Il lui manquait énormément et ça ne passait pas, même si ni l'un ni l'autre n'avait relancé la conversation sur cette dernière nuit passée ensemble.
Tout lui manquait. Leurs joutes verbales, leurs discussions, leurs engueulades, son sourire, sa présence. Elle avait eu envie de l'appeler des milliers de fois. Elle s'était contentée de sms dans lesquels ils avaient l'un comme l'autre mis un peu de réserve, tentant de paraître un peu détachés, sans trop d'émotions. En réalité, elle avait toujours du mal à cesser les échanges.

Leurs derniers instants avaient été tellement parfaits, elle avait peur de détruire ce sentiment. Il n'était plus là et même si elle avait trouvé les billets d'avion, elle n'était pas sûre. Elle avait peur d'avoir mal. Pourtant elle était certaine de ce qu'elle éprouvait.
Le poste de Pascal était toujours vacant, il n'avait pas été remplacé pour le moment. Elle avait reçu des appels, mais elle avait toujours rejeté les candidatures. En réalité elle cherchait quelqu'un à sa hauteur. Elle voulait un adjoint capable de l'épauler, de la challenger, de la confronter, d'être le poil a gratter. En fait, elle le voulait lui mais c'était pas possible. Alors elle faisait traîner les choses tout en sachant pertinemment qu'elle allait bien finir par devoir choisir a un moment donné.
Elle pensait à tout ça en se rendant au commissariat en ce samedi matin où elle était d'astreinte même si tout était calme, ça lui donnait l'occasion d'avancer dans sa paperasse. Elle se demandait ce qu'il faisait, comment ça se passait.

Pascal de son côté avait découvert le climat breton. Depuis quatre mois il comprenait le fonctionnement de la BRI et honnêtement il s'éclatait. Certes les enquêtes criminelles lui manquaient un peu, ses collègues aussi, mais il adorait son nouveau travail. Ses nouveaux collègues étaient super, il avait une vraie équipe soudée. Son chef de service était franchement bien. Si ce n'avait été ses pensées qui dérivaient vers Florence tous les jours, il n'aurait pas une seule seconde regretté son choix. Mais il ne pouvait pas la sortir de sa tête.

Il repensait sans cesse à leur dernière soirée, à ce bouquet qu'il lui avait laissé, au mot qu'il contenait. Et comme convenu, il envoyait des fleurs chaque semaine, ce qui donnait lieu à quelques échanges par sms à l'issue. Mais pas d'appel. Ni lui ni elle n'avait osé franchir ce cap, comme s'ils avaient peur de gâcher leurs derniers moments. Pourtant il en aurait voulu plus, tellement plus. Il pensait régulièrement à cette intimité qu'ils avaient partagée, le fait de l'avoir serrée dans ses bras, la chaleur de son corps et le contact de sa peau, ses lèvres sur les siennes, ce qu'il avait ressenti. Il se demandait, en commandant le bouquet de la semaine, comment elle gérait tout ça maintenant qu'elle était seule, sans adjoint pour le moment.

Et si Pascal avait accepté le poste Où les histoires vivent. Découvrez maintenant