Alex déambulait dans les rues du Xème arrondissement, la guitare en bandoulière et les pensées ailleurs. La journée avait été longue, ponctuée de répétitions interminables avec son groupe, d'accords ratés, et de cette sensation persistante qu'il manquait quelque chose. Il aimait la musique, elle était son refuge, mais parfois, elle semblait aussi lui échapper, comme un souvenir lointain qu'il n'arrivait pas à capturer pleinement.
Alors ce soir, comme tous les précédents, Alex marchait seul, la nuit parisienne s'étendant autour de lui comme une couverture sombre parsemée de lumières lointaines. Ses pas résonnaient doucement sur les pavés, chaque écho semblant réveiller des pensées enfouies qu'il préférait laisser dans l'ombre. La ville, dans son calme nocturne, lui offrait un refuge temporaire, un endroit où il pouvait fuir ce qui le rongeait intérieurement.
Il glissa une main dans la poche de son manteau et en sortit un petit carnet usé, celui dans lequel il griffonnait des idées de chansons, des phrases qui lui venaient à l'esprit au gré de ses errances nocturnes. Ce carnet était son confident silencieux, témoin des mots qu'il n'osait jamais prononcer à voix haute.
Sous un réverbère, la lumière douce et dorée dessinait des ombres diffuses autour de lui. Alex ouvrit le carnet à une page vide, cherchant à y déposer ce qui pesait sur son cœur. Mais les mots ne venaient pas. Pas ce soir.
Un soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'il refermait le carnet. Ses pensées dérivèrent vers Max. Ce prénom était toujours présent dans son esprit, toujours à la frontière de ses nuits solitaires. Alex leva les yeux vers le ciel étoilé, comme s'il cherchait une réponse parmi les constellations, une direction, un signe. « Max... » murmura-t-il, presque pour lui-même. Ce nom contenait tant de souvenirs, de non-dits, de regrets.
Il sortit son téléphone, hésitant un instant avant de composer le numéro de Max. Il le faisait souvent, presque par réflexe. Le téléphone sonna une fois, deux fois, puis le répondeur prit le relais. La voix familière de Max résonna à travers l'appareil : « Salut, c'est Max ! Laisse un message, je te rappelle dès que je peux. »
Alex resta silencieux un moment, écoutant cette voix qui semblait si proche et pourtant si lointaine. Que dirait-il cette fois ? Il n'en était jamais sûr. « Tu me manques, tu sais... J'aurais aimé que... » Il s'interrompit, les mots se perdant dans le vide. Pourquoi continuait-il à appeler ? À espérer une réponse qui ne venait jamais ?
Il finit par raccrocher, gardant le téléphone dans sa main un instant de plus, comme s'il s'accrochait à quelque chose d'intangible. Peut-être que Max était là, quelque part, écoutant ses messages silencieux. Ou peut-être que Max avait choisi de ne plus répondre, de ne plus être là pour lui.
Il reprit sa marche le long du canal Saint-Martin, ses pensées toujours tournées vers Max. Alex se demandait parfois ce qu'il ferait si Max décidait de répondre un jour. Est-ce qu'ils riraient de toutes ces nuits passées à monologuer dans le vide ? Ou est-ce qu'ils reprendraient la conversation là où elle s'était interrompue, il y a tant de temps ?
Mais ces questions restaient sans réponse, suspendues dans l'air comme les notes d'une chanson inachevée. Les étoiles au-dessus de lui brillaient faiblement, témoins indifférentes de ses doutes et de ses espoirs silencieux.
Cette nuit encore, Paris gardait ses secrets, et Alex, avec ses appels muets, continuait de chercher quelque chose qui lui échappait toujours. Peut-être que Max entendait. Peut-être pas. Mais cela n'avait plus vraiment d'importance. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il ne pouvait pas s'arrêter d'essayer.
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NEXUS
RomanceNexus : un lien invisible, un point de rencontre où passé et présent se rejoignent. C'est l'écho des souvenirs, la résonance des âmes qui se cherchent à travers le temps.