Éphémère

Chapitre 1: First Day

“Il y a des pluies de printemps délicieuses où le ciel a l’air de pleurer de joie.” 

-Paul-Jean Toulet-

Depuis que j’étais petit, je n’avais jamais réellement aimé la pluie. Je préférais le soleil et ses rayons chaleureux, et de loin. De toutes les saisons, le printemps était ma préférée. Elle représentait le renouveau de la vie: les arbres qui retrouvaient de leur force et de leur superbe, les fleurs qui revivaient pour colorer notre monde de leur mille et une couleurs. 

J’aimais beaucoup me balader et contempler le ciel d’un bleu éclatant. Le bleu était ma couleur préférée. Allongé dans l’herbe, je pouvais passer des heures à m’imaginer des formes amusantes dans les nuages. 

On ne prenait plus assez le temps d’observer notre environnement, la nature. Elle était si belle pourtant, et si surprenante. 

A l’époque, les enfants profitaient des jours d’été pour jouer dehors, se cacher au sommet des arbres ou encore faire des courses à vélo. Aujourd’hui, la technologie régnait sur le monde et nous retirait toute l'innocence d’être un enfant. 

La pluie, en revanche, rendait tout beaucoup plus terne, lugubre et froid. Bien sûr, l’eau était nécessaire à la survie des plantes et de tout ce qui nous entourait, mais pourquoi cela rendait-il tout si triste ? 

Voilà la question que je me posais encore maintenant, allongé dans mon lit, j’entendis l’averse battre contre les carreaux de ma fenêtre. Un violent frisson me fit ouvrir les yeux. Un fin rai de lumière grisâtre filtra à travers mes rideaux mal tirés, et un peu bancals, je l’avoue. Soulevant une paupière, je le refermais rapidement, trop peu habitué à la clarté un peu sombre de la pièce. Je jetais un œil à mon réveil et constatais qu’il ne me restait que dix minutes avant de devoir me lever. 

Un grognement quitta mes lèvres et je rabattis la couverture par-dessus mon visage. Je me recroquevillai pour gagner un peu de chaleur mais finis par retirer la couette de mon corps d’un coup sec. Si je ne me levais pas maintenant, je ne quitterai jamais mon lit douillet. 

Je sortis de mes draps, excité pour mon premier jour de travail au sein de l’entreprise Kim Service. Cependant, je mentirais si j’affirmais ne pas être un peu nerveux aussi. 

Je manquais de peu de m’étaler au sol quand mon pied s'entortila dans la literie bleue. J’haletai et me rattrapai rapidement à ma table de nuit. J’expirai bruyamment, le cœur battant à tout rompre. Délicatement, je retirais mon pied des draps et frissonnais à nouveau en sentant le parquet froid. Je rejoignais la salle de bain attenante à ma chambre afin de prendre une douche brûlante. 

Du genre frileux, j’expirai de contentement en sentant l’eau chaude couler sur mon corps. Je me savonnais distraitement, en repensant à ma rencontre avec mon nouveau chef d’équipe, Kim Namjoon. 

Quelques jours plus tôt, nous nous étions rencontrés et avions longuement discuté de mon parcours, ainsi que des raisons qui m’avaient poussé à m’engager dans cette voie. 

En réalité, cette étape n’avait pas été des plus agréables pour moi. Cela m’avait propulsé plusieurs années en arrière, à des souvenirs que je désirais oublier. 

Adolescent, j’avais pris conscience de mon attirance pour les hommes. Jamais je n’avais eu de petit-copain, et n’avais même jamais expérimenté quoi que ce soit avec un autre garçon mais je le sentais au plus profond de moi. 

Au début, je n’avais pas su comment réagir face à cette découverte, puis, à seize ans j’avais pris mon courage à deux mains et l'avais avoué à mes parents.