*La première chose qui me réveille sont les filets de soleil qui coule un peu partout dans ma chambre. Je me redresse avec un mal de tête et les yeux qui piquent. La soirée d'hier me revient, les mots de ma mère me reviennent. Je plisse les yeux et regarde l'heure. Midi quarante deux. Après un douche et une cigarette, je descends les rejoindre sur la terrasse. Ils font un barbecue. Les voisins sont là. Je salut tout le monde et mon père me présente à eux. Je souris légèrement et aperçois au loin un garçon qui fume allongé sur le banc en bois. Il se redresse sûrement à la recherche d'un briquet. Je viens vers lui et lui tends.
Il me sourit et allume sa cigarette avec, son regard se mélange au mien. Et je crois que je n'ai jamais vu des yeux comme les siens. D'un bleu azur, d'un bleu où le soleil s'y serait baigner. Il est beau. Très beau et c'est peut-être pour ça que je me retourne pour le fuir.
« Tu compte ne jamais récupérer ton briquet ? »
Je souris presque en riant et je fais demi-tour.
« Disons que je cherchais à te fuir. Mais oui tu as raison, je préfère le récupérer.
— Me fuir ? Pourquoi ?
— Ça, ça restera secret.
— Frustrant.
— Tes yeux.
— Mmh ?
— J'ai l'impression que c'est un mélange du soleil et de la mer. »Il sourit en coin et ça me retourne déjà l'estomac.
« J'aime ta façon de parler.
— Et moi je ne connais toujours pas ton prénom.
— Louis, enchanté et toi c'est Harry c'est ça ?
— C'est ça.
— Et bien, laisse moi te dire que tu as les yeux verts les plus intimidants que je n'ai jamais vu. Comme de l'émeraude, comme si on y avait mis un univers dedans.
— J'aime ta façon de parler. »On rit un peu et il m'invite à ses côtés sur le banc. Je n'hésite pas et je me grille une cigarette, je tire dessus et lui tends. Il l'attrape et nos doigts se frôle à peine que je ressens une légère électricité sous ma peau. Je le hais déjà. Je le hais je le hais je le hais.
« Tu es ici en vacances comme moi ?
— Ouais, on habite à Londres de base et toi ?
— Pareil. »Et on fume dans un silence qui ne fait pas mal. On contempler nos proches qui rit aux éclats mêlés à leurs conversations. Et une fois la cigarette fini on les rejoins.
Sa prestance et son côté cool commence à m'intimider. Je ne veux pas m'ancrer dans tout ça alors tout le long je reste avec ma sœur et mon père. On se lance quelques regards appuyer. Il me sourit avec charme et c'est officiel je le déteste. Parce que je ne peux pas être connecté à quelqu'un comme ça, si vite. Comme une évidence. Et je sais déjà que je ne veux pas être son ami. Et c'est peut-être parce que je le regarde un peu rire avec son petit frère, il est magnifique. Le genre de visage que je rêverais de dessiner si je le pouvais.
Le genre que je ne suis pas prêt à oublier.
Le barbecue se termine en fin d'après-midi et je ne viens toujours pas à lui alors c'est lui qui le fait.
« Viens, je vais te montrer un truc sympa. »
Je le regarde droit dans les yeux et il y'a cette lueur dans ces yeux, de défi, de rébellion.
« Sympa comment ?
— Tu verras. »Et c'est comme qu'on se retrouve assis sur son toit avec une vue sublime sur la mer, il me tend une bouteille de bières et une cigarette. Je souris et le remercie, il hausse les épaules. Je bois une gorgée et allume la cigarette.
« J'ai trouvé un joli moyen d'accéder au toit, plutôt cool nan ?
— Plutôt ouais. »On se sourit timidement et le silence est briser par sa question.
« Qu'est-ce qui te rend vivant ? C'est quoi ton truc pour t'échapper de ce monde bordélique ?
— L'écriture et toi ?
— La photographie et la musique.
— Tu joues d'un instrument ?
— De la guitare, j'ai appris très jeune avec ma grand-mère.
— Aurais-je l'honneur de t'entendre un jour ?
— Évidemment. »Et j'ai comme la sensation d'être dans une bulle avec lui. Comme si le monde continuer tourner et sur nous étions coincé dans un univers parallèle.
« Louis ?
— Mmh ?
— Tu as déjà eu envie d'être invisible ? De disparaître ?
— Oui. »Nos regards se croisent et son regard est différent.
J'y vois de la morosité. Du brouillard.
Et je m'en veux déjà d'avoir poser ces fichues questions.« Désolé, je n'aurais pas dû.
— C'est rien, je suppose que tout le monde passe un peu par là.
— Je suppose, oui.
— Tu restes combien de temps ici Harry ?
— Encore deux semaines.
— Ça me laisse le temps d'en apprendre sur toi.
— Crois-moi, tu préférais ne rien savoir. »Il me pousse de son épaule contre la mienne et me réponds.
« Tu me raconteras tout ce qui te conviendras.
— Parfait. Et moi je peux en apprendre sur toi, Louis ?
— Ça ne me dérange pas, donc oui. »On se tourne vers la mer et le coucher de soleil. Il se retourne et attrape son appareil photo, il capture la mer et mon regard le capture, lui.
Pour ne pas jamais effacer ces moments qui arrête le temps et tout le reste. Il me montre sa photo et je suis émerveillé. C'est sublime, sa photo est incroyable.
« C'est impressionnant, ta photo est magnifique.
— Merci Harry. »Et on passe une heure ou deux sur ce toit à se laisser bercer par le bruit de l'eau un tangue légèrement.
Comme si nous étions les roi du monde.
Comme si rien ne pouvait nous arrêter.Je ne m'étais jamais senti comme ça en la présence de quelqu'un avant lui.
Et même si ça peut paraître un peu brusque, rien ne l'est.
Au contraire, il me fait un peu oublier le chaos qui s'agrandit partout sous ma cage thoracique.
« Je vais devoir descendre, ma sœur vient de m'écrire. J'espère à demain, Louis ?
— À demain, Harry. »Et étrangement j'ai déjà hâte demain.
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La mer et le soleil.
FanfictionUn regard hésitant. Une pluie d'été et une main tendue, comme si sa paume détenait les étoiles. C'était comme sortir de son corps de sa peau. Comme si j'étais perdu dans un rêve. Ce soir-là j'ai dansé avec un inconnu face à la mer qui nous souria...