Imagines Stray Kids (Fini)

Sorry I love you - Changbin x OC - Partie I

"On se rend compte de la valeur de ce qu'on a qu'une fois qu'on l'a perdu." Seo Changbin détestait cet adage, parce qu'il estimait que seuls les idiots étaient capables de passer à côté de leur bonheur sans même le voir. Lui, se savait chanceux, il connaissait la valeur de tout ce qu'il avait. Il avait une famille aimante, un toit sur la tête, des parents qui gagnaient suffisamment bien leur vie pour qu'il soit à l'abri du besoin, des amis fidèles, une passion, du temps à y consacrer... En bref, il n'était pas à plaindre. Bien sûr, il n'était qu'un homme, et comme tous les hommes, il était aussi parfaitement conscient de ce qu'il n'avait pas, mais il jugeait que même sans avoir tout ce qu'il désirait, il avait assez. Du moins c'était jusqu'à ce qu'elle rentre dans sa vie.

Il se souvenait encore de leur rencontre, y a avait maintenant cinq ans de ça, sur les bancs du lycée. À l'époque, les filles ne l'intéressaient pas plus que ça, et c'était bien réciproque. A l'âge ingrat où les garçons galèrent avec la puberté, il ne faisait pas partie des rares chanceux, au corps légèrement mieux foutu, qui plaisaient à la gente adverse. Comme pour parfaire la situation, cette année, on l'avait placé dans une classe différente de celle de ses deux amis de toujours, Choi Yeonjun et Jang Wooyoung. Lorsque la première heure de cours avait sonné, elle s'était assise à côté de lui, la dernière place libre de la salle. Si son parfum n'était pas venu lui chatouiller les narines, il n'aurait même pas relevé le nez.

Comme la majorité des filles de la classe, ses cheveux noirs étaient relevés en queue de cheval basse, pour satisfaire le code vestimentaire de l'établissement. Elle les avait noué avec un gros chouchou fushia, qui avait l'air d'avoir vécu dix fois la guerre, qui jurait avec les discrets élastiques noir que préféraient ses camarades. Sentant qu'il la scrutait, elle avait tourné la tête vers lui pour croiser son regard. C'est là qu'il l'avait remarquée, cette tâche rosée qui lui couvrait presque tout le côté droit du visage, du bas de la pommette jusqu'à l'arcade sourcilière.

" - Tu veux ma photo ?" Avait-elle maugré en haussant le-dit sourcil

Intimité, il avait bégayé une excuse avant de baisser la tête et planter ses yeux sur sa feuille de cours. Craignant de déclencher de nouveau le courroux de sa voisine, il n'avait plus osé se tourner vers elle de nouveau.

Il en avait été ainsi pendant plusieurs semaines. Yeonjun et Wooyoung, qui avaient rapidement été mis au courant de cette histoire, avaient alors surnommé la jeune fille "la dragonne" pour se moquer de leur ami. En réalité, Changbin avait appris qu'elle s'appelait Dami, mais il devait admettre que ce surnom lui allait bien. Loin de n'impressionner que lui, la jeune fille était ce qu'on pouvait appeler une solitaire. Les autres filles de la classe n'osait pas l'approcher, plus depuis qu'une des leur avait récolté un regard noir après lui avoir demandé (sans aucun tact il fallait bien l'avouer) si elle n'avait pas envie de faire retirer cette "vilaine tâche" au laser, et les garçons ne s'intéressaient à elle que lors des cours de sport où sa grande taille faisait d'elle un bon élément pour leurs équipes.

Parce que oui, comme si être impressionnante n'était pas suffisant, la dragonne était grande. Bien plus grande que Changbin, qu'elle dépassait de dix bons centimètres. Là dessus, Wooyoung ne le charriait pas trop, lui aussi se faisait allègrement dépasser par la jeune fille. Seul Yeonjun pouvait se permettre de se moquer de ses amis du haut de son mètre quatre-vingt.

C'était en février de cette année-là que le vent avait changé entre Changbin et elle. Les examens du premier trimestre étaient enfin terminés et le seul bruit qui résonnait dans la salle de la terminale B était les plaintes des élèves qui recevaient leurs copies corrigées. Le test d'anglais avait été un fiasco total, presque personne n'avait eu la moyenne. Assis sur son siège, droit comme un i, Changbin tentait de respirer le plus sereinement possible. Une inspiration par le nez... une expiration par la bouche... Il croisait les doigts pour avoir une bonne note. Loin d'être mauvais élève, bien au contraire, le garçon était généralement parmi les trois meilleurs de la classe, et ses résultats aux autres tests étaient très satisfaisants. Il fallait dire qu'il les méritait ces notes, il avait passé la quasi entièreté de son temps libre à réviser. Mais le test d'anglais était différent, un résultat "très satisfaisant" ne suffirait pas, il lui fallait la note maximale, car il visait une licence d'anglais dans la meilleure université du pays. Lorsque le professeur avait déposé sa copie sur le bord de son bureau, il avait cru que son estomac allait se retourner.