Chap 1 : L'aéroport de Presidente Juscelio Kubitschek

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      Najiyah

- Mais celle-là secoue ses fesses à qui ?

Elle va piaffer !

Encore !

1…2… 3…

- Tchuip. Piaffe t-elle sans discrétion.
Je le savais.

Ça c’est Saby tout craché. Melhor amigo (Ma meilleure ami).

Elle a la sale manie de piaffer sur tout ce qu’elle n’aime pas ou n’apprécie pas.

C’est mal je sais mais parfois c’est le seul moyen d’exprimer le sentiment que nous procure certains choses.

Moi j’aimerai piaffer de moi-même.

Cette situation dans laquelle je suis fera piaffer beaucoup d’autres personnes mais Saby ne l’a pas fait. Elle me doit au moins ça, puisque c’est pour elle que je l’ai fais.

Sérieusement Najiyah, tu t’entendais à être à l’aise dans une robe qui t’arrive aux genoux ?

C’est drôle et moche à voir comme quand tu vois un homme en robe d’hôpital qui lui arrive aux genoux.

Cette image drôle aurait pu être mon reflet s’il y avait un miroir devant moi.
Dieu merci qu’il n’y en a pas. Du moins physiquement. Mais dans ma tête il est bien présent.

Alors j’essaie de ne pas paniquer ou stresser en attendant l’heure du départ.

L’aéroport est bondé aujourd’hui. Après tout nous sommes en décembre.

C’est les vacances donc normal qu’il y est beaucoup du monde ici. Depuis que je suis là, je fais que voir des valises trainées de gauche à droite.

Tous ces allers et retours en désordre me donnent des tournures.

Je vais partir dans quelque minute et je serais plus là pour vivre tout ces mouvements trop brusques pour moi qui aime la solitude et le calme.

Mais ils peuvent au moins tirer leurs bagages avec plus de douceur. Les bruits des roulettes de valise sur le carrelage me crève les oreilles.

Pas qu’ils me dérangent, mais le fait que je ne puisse pas contrôler mon environnement, instaurer le calme, m’a toujours mis le cerveau à l’envers.

Pourtant l’esprit tranquille est tout ce que je demande actuellement.

J’ai envie des les crier dessus d’arrêter tout ces boucan. Malheureusement j’en ai pas le courage en plus ils sont tous là à rire et sourire heureux de partir en vacance. Faut pas gâcher ça donc :

Respire… expire

Respire… expire tout doucement.

Tout va très bien, t’es pas drôle, les bruits sont éphémères et tu peux compter sur Saby pour te changer les idées.

- tu l’as vu Naji ?  Me demande t-elle un peu irriter.

J’arrête de fixer me doigt qui tremble légèrement et qui essaie désespérément de prolonger la longueur de la robe pour regarder ma meilleur ami.

- oui je l’ai vu Saby. Mais c’est peut être sa façon de marcher naturellement qui fait que ses fes ….qui fait qu’elle marche comme ça.

Ces câlins de gauche à droit, la voix féminine qui annonce les départs, les selfies, la porte principale de l’aéroport qui reste pas fermer plus une minute complète me mets en colère.

Mon dieu fait que ça s’arrête et que je retrouve ma tranquillité mentale.

- je n’y crois pas. C’est juste pour nous tenter. Elle a de la chance qu’elle soit partie. Elle répond en levant bien la tête pour voir si elle peut toujours repérer cette fille qui secoue ses … bref.

SurvivanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant