she was my first love

le magicien

Message WhatsApp avec Jason Grace (aka Jaja ou Jazz pour les intimes)

"Je t'avoue que marcher quarante minutes sous la pluie pour rejoindre un bar miteux et boire une bière chaude (et mauvaise en plus de ça) ne m'enchante pas de fou.

— On va s'éclater.

— Tu ne m'as pas convaincu du tout. C'est mort je ne bouge pas de chez moi.

— Percy. On va aller dans ce bar, écouter des jams de jazz et boire des coups. On va être heureux de le faire et même peut-être rencontrer des gens cool.

— Le jazz : OK. Rencontrer des gens : pas OK.

— T'es asocial.

— Apprends-moi quelque chose que je ne sais pas déjà.

— Y'a une ville au Texas qui s'appelle Ding Dong.

— C'est vrai ?

— Le potentiel de blague là-bas est infini.

— Mais c'est vrai ?

— Oui.

— Je viens de chercher sur Google, je n'en reviens pas.

— Du coup, tu viens ce soir ?

— Non.

— Mais Percy !!!

— Il pleut comme pas permis, je vais arriver trempé avec les chaussures qui font "floc floc".

— Ahah.

— Quoi ?

— "Ding dong" "floc floc"

— Tu me fatigues Jason.

— Peu importe. Nico a dit qu'il venait.

— Nico dit toujours qu'il vient et finalement il ne vient jamais.

— Il va venir, Will a dit qu'il venait.

— Hum.

— Y'aura Nico, Will, peut-être Rachel si elle veut bien se rappeler qu'elle a un téléphone et qu'elle peut éventuellement y répondre de temps en temps, Léo, toi et moi.

— Ta sœur ne vient pas ?

— Elle est avec Clarisse et Silena, mon instinct de survie me dit que les interrompre est une mauvaise idée.

— Wow. Je ne savais pas que tu avais un instinct.

— Va chier.

— Non merci.

— Du coup rendez-vous à neuf heures ce soir.

— Je n'ai pas dit oui.

— À ce soir :)"

Laissant tomber son téléphone sur le canapé, Percy souffla, fatigué d'avance par le trajet et cette soirée catastrophique qui s'annonçait. Jason était depuis peu passionné de jazz — et personne n'en connaissait la réelle raison — et il les obligeait à le suivre dans des bars louches pour profiter des talents musicaux d'inconnus. Le jazz ne le dérangeait pas en soit, les musiciens non plus d'ailleurs tant qu'ils restaient loin de lui... mais les bars dans les sous-sols de la ville puant la bière, la transpiration et les égouts commençaient à le crisper légèrement.

C'était déjà la troisième fois ce mois-ci que Jason trouvait un bar étrange. Il avait pu y échapper les deux premières fois — merci à sa maman — mais même la météo catastrophique ne ferait pas reculer son ami cette fois. Il devait y aller... sinon Jason viendrait le hanter jusqu'à sa mort.