𝙈𝙀𝙏𝘼𝙉𝙊𝙄𝘼 ; 変容

(003) : café et cannelle

Je me réveille ce matin avec une énergie nouvelle. Aujourd'hui, je ne travaille pas et l'idée de surprendre Jeongguk me traverse l'esprit. Hier soir, j'ai ressenti quelque chose de différent, comme si un lien invisible mais palpable se tissait entre nous, plus fort, plus profond. 

Je reste un moment allongé dans mon lit, les yeux fixés sur le plafond, le souvenir de notre dernière conversation flottant encore dans l'air.

Finalement, je me décide à me lever, poussé par cette idée soudaine. Je me dirige vers la salle de bain et passe rapidement sous la douche, laissant l'eau chaude couler sur ma peau et apaiser mes muscles tendus. Alors que je me sèche, je réfléchis à ce que je vais porter. Je veux être à la fois décontracté et présentable. 

Je choisis alors une chemise à rayures qui souligne discrètement mes épaules, et un short mi-cuisse confortable, assez décontracté pour ne pas paraître trop habillé, mais assez élégant pour montrer que j'y ai mis un peu d'effort.

Je m'observe dans le miroir, arrangeant rapidement mes cheveux. Je ne veux pas en faire trop, mais je suis satisfait de mon apparence, alors je récupère mes affaires et sors de l'appartement, une légère nervosité se mêlant à mon excitation.

Le soleil est déjà haut dans le ciel lorsque j'arrive au café où je travaille. Le bruit de la ville est omniprésent, mais il a quelque chose de rassurant, de familier, même si un sentiment d'angoisse persiste toujours. Je pousse la porte du café et l'arôme de graine fraîchement moulues m'accueille immédiatement, me rappelant pourquoi j'aime tant cet endroit.

Je m'approche du comptoir et commande un Iced Americano, une boisson qui j'espère plaira au plus vieux. Pendant que j'attends, je ne peux m'empêcher de me demander comment il réagira en me voyant apparaître à son bureau sans prévenir. Secrètement, j'espère qu'il sera contant de me voir. 

La barista m'appelle, me tendant le gobelet rempli de glace et de café noir. Je la remercie d'un sourire avant de prendre le chemin du bureau de Jeongguk, mon cœur battant un peu plus vite à chaque pas.

Lorsque j'arrive devant le bâtiment, l'imposante façade de verre reflète le ciel bleu sans nuages. J'inspire profondément avant d'entrer. À l'intérieur, l'atmosphère est beaucoup plus froide, professionnelle. Les gens passent d'un côté à l'autre, plongés dans leurs tâches respectives. J'avance vers le comptoir de l'accueil, mon sourire déjà prêt sur mes lèvres.

― Bonjour, je viens voir Monsieur Jeon, dis-je à la réceptionniste, un sentiment quelque peu étrange m'envahissant en m'entendant l'appeler ainsi.

La femme derrière le comptoir, une jeune femme aux cheveux tirés en arrière et aux lèvres pincées, lève les yeux vers moi. Son expression est impassible, presque sévère.

― Vous avez un rendez-vous ? demande-t-elle d'un ton sec.

Je secoue doucement la tête, essayant de garder mon sourire.

― Non, mais c'est un... ami. Je viens lui rendre visite. 

Les mots qui passent la barrière de mes lèvres me semblent tellement bizarres qu'une grimace s'est installée sur mon visage à la fin de ma phrase. 

Elle me regarde avec suspicion, comme si j'étais une sorte d'intrus.

― Désolé, monsieur, mais sans rendez-vous, je ne peux pas vous laisser entrer. Ce sont les règles, dit-elle, l'air de plus en plus désagréable.

Je sens mon sourire se faner légèrement. J'essaie de rester calme, mais une pointe de frustration commence à monter en moi.

― Écoutez, ça ne prendra qu'une minute. Vous pouvez peut-être juste l'appeler et lui dire que je suis là ?