Chapitre 7 : Ambitions (Mark)

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Le silence qui suivit le clic d'arrêt de l'intercom était assourdissant. Je fixai le proviseur Escalus, un sourire narquois aux lèvres, savourant la panique qui traversait son regard. Mme McGee, quant à elle, semblait sur le point d'exploser.

— Monsieur le proviseur, commença-t-elle, la voix tremblante de colère, vous ne pouvez pas laisser passer ça ! Cet élève a—

— Silence ! coupa sèchement Escalus. Mme McGee, je vous prierai de garder votre calme.

Je m'enfonçai confortablement dans mon siège, croisant les bras. C'était exactement la réaction que j'espérais.

Escalus se tourna vers moi, son expression un mélange de résignation et d'irritation.

— M. Guevara, commença-t-il prudemment, votre comportement en classe aujourd'hui était... inapproprié.

Je haussai un sourcil, feignant l'innocence.

— Vraiment, Monsieur ? Je ne faisais que participer activement au cours.

Mme McGee laissa échapper un son étranglé d'indignation, mais un regard d'avertissement d'Escalus la fit taire.

— Mark, reprit le proviseur, utilisant mon prénom dans une tentative évidente de créer une connexion, vous devez comprendre que vos actions ont des conséquences.

Je me penchai en avant, plongeant mon regard dans le sien.

— Oh, mais je comprends parfaitement, Monsieur. Tout comme je suis sûr que vous comprenez les conséquences que pourraient aussi avoir certaines... décisions de votre part.

— Je... je vois, dit-il finalement. Peut-être pourrions-nous trouver un arrangement qui satisferait tout le monde ?

Ses yeux se posèrent brièvement sur une photo encadrée sur son bureau, où on le voyait serrer la main de mon père lors de la dernière levée de fonds pour l'école. Le message était clair : il savait exactement à qui il avait affaire. Mon père, George Guevara, homme d'affaires redoutable et pilier de la communauté de Westfield.

Je souris, savourant ma victoire.

— Je suis tout ouïe, Monsieur le proviseur.

La suite de la conversation fut une danse délicate, Escalus essayant de sauver la face tout en cédant à chacune de mes exigences à peine voilées. Quand je quittai finalement le bureau, c'était avec l'assurance que non seulement rien ne serait inscrit dans mon dossier scolaire, mais qu'une mention spéciale pour "contribution à l'amélioration de la qualité pédagogique" y serait ajoutée. Mme McGee, quant à elle, recevrait un "avertissement" pour sa gestion de classe "discutable".

Je ne pus m'empêcher de savourer l'ironie de la situation. Ce qui aurait dû être une réprimande s'était transformée en une reconnaissance de mon "engagement" envers l'école. C'était le genre de tour de force qui faisait la fierté des Guevara.

Alors que je traversais les couloirs déserts, mon esprit se tournait déjà vers l'avenir. Cette petite victoire n'était qu'un début. Il était temps de passer aux choses sérieuses.

J'avais tellement de colère contenue et de plans de vengeance, mais ce n'est qu'une fois rentré chez moi, enfermé dans ma chambre, que je pus enfin laisser libre cours à mes pensées.

Je m'assis à mon bureau, sortant mon carnet de stratégies. Les pages étaient couvertes de plans méticuleusement élaborés, chaque aspect de ma vie soigneusement analysé et planifié : mes performances scolaires, mes exploits sportifs, mes relations sociales... et bien sûr, ma conquête de Sandy Allegra. Mais aujourd'hui, tout semblait remis en question.

A Westfield Story : Sandy + Nic - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant