A Westfield Story : Sandy + Nic - Tome 1

Chapitre 1 : Une étincelle inattendue (Sandy)

Le petit café "Colombiano Sips" était niché dans une rue tranquille à mi-chemin entre Westfield et la ville voisine. Je poussai la porte, la clochette tintant doucement au-dessus de ma tête. L'odeur de café fraîchement moulu et de pâtisseries tout juste sorties du four m'enveloppa immédiatement. Je venais souvent ici quand la pression à la maison devenait trop forte.

Je balayai la salle du regard, soulagée de ne reconnaître personne. Ici, je n'étais pas Sandy Allegra, la pom-pom girl parfaite et la sœur de Tyler. J'étais juste... Sandy.

Le café était bondé, mais je réussis à trouver une table près de la fenêtre. Je sortis mon livre de littérature et commençai à lire, savourant le calme et l'anonymat que m'offrait cet endroit.

La clochette de la porte tinta à nouveau. Sans lever les yeux, j'entendis des pas s'approcher du comptoir.

— Un grand latte à emporter, s'il vous plaît, demanda une voix masculine qui me sembla étrangement familière.

Je levai la tête, mon cœur manquant un battement quand je reconnus Nicholas Bennett. Il portait un simple t-shirt bleu qui faisait ressortir ses yeux et un jean délavé. Loin de son uniforme de basketteur, il semblait presque... normal.

Nos regards se croisèrent. Il y eut un moment de tension, puis, contre toute attente, Nic m'adressa un léger sourire.

— Allegra, dit-il avec un hochement de tête.

— Bennett, répondis-je, surprise par l'absence d'hostilité dans sa voix.

Le barista appela sa commande, et Nic se retourna pour prendre son café. Je m'attendais à ce qu'il parte immédiatement, mais il hésita, regardant autour de lui. Le café était toujours aussi bondé, toutes les chaises occupées sauf celle qui me faisait face.

Après un moment d'hésitation, Nic s'approcha de ma table.

— Euh... est-ce que ça te dérange si je m'assieds ici ? Juste le temps de boire mon café, demanda-t-il, une note d'incertitude dans sa voix.

Je clignai des yeux, surprise. J'aurais dû dire non. C'était Nicholas Bennett, après tout. Mais quelque chose dans son expression, une vulnérabilité que je n'avais jamais vue auparavant, me fit hocher la tête.

— Bien sûr, dis-je doucement.

Nic s'assit, un silence gêné s'installant entre nous. Je baissai les yeux vers mon livre, essayant de me concentrer sur les mots, mais trop consciente de sa présence.

— Shakespeare ? demanda-t-il soudainement, brisant le silence.

Je levai les yeux, surprise.

— Oui... pour le cours de Mme McGee.

— Ah, "Roméo et Juliette", dit Nic avec un petit rire. L'histoire des deux amants maudits.

— Tu l'as lu ? demandai-je, intriguée malgré moi.

Nic haussa les épaules.

— Ma mère est fan de Shakespeare. J'ai grandi avec ses sonnets comme berceuses.

Je ne pus m'empêcher de sourire à cette image.

— Ça explique pourquoi tu as toujours d'aussi bonnes notes en littérature.

— Tu as remarqué mes notes ? demanda Nic, un sourire taquin aux lèvres.

Je sentis mes joues s'empourprer légèrement.

— Je... c'est juste que... on est souvent en compétition pour la meilleure note, alors...

Nic rit, un son chaleureux qui fit fondre un peu de la tension entre nous.