Chapitre 1

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Le coeur du père faillit faire un bond quand il entendit "mauvaise nouvelle". 

- Que voulez-vous dire par mauvaise et bonne nouvelles ? Soyez plus précis, je vous en prie !! s'exclama-t-il, tandis que le restaurateur tentait tant bien que mal de faire en sorte qu'il ne saute pas à la gorge du médecin.

- La bonne nouvelle est que votre fils rentrera dans quelques jours avec quelques égratignures aux niveaux de ses bras et de ses jambes. La mauvaise nouvelle, hésita le médecin, concerne son visage.

Le coeur de Mr Sharp, palpitait, qu'est-ce que ces gens avaient fait au visage de son fils adoptif, il regarda le docteur, attendant que la nouvelle tombe. 

- Avant de continuer, je vais vous demander de vous asseoir, s'il vous plaît. 

Plutôt réticent à l'idée, ce fut une nouvelle fois Mr Hillman qui insista pour que l'homme s'asseye. 

Le docteur, le chevelure grisée, prit les vêtements qui avaient été abîmés par cette soudaine attaque dans la rue, on pouvait y voir l'uniforme du collège Raimon qui contenait de nombreux trous, suite aux attaques avec un objet pointu, ainsi que de la boue à d'autres endroits, signe qu'il avait été roué de coups. Et ses lunettes, qui avaient elles aussi été enlevées et abîmées, seulement ce n'était pas tout, il regarda le père du jeune homme et prit une grande inspiration avant d'expliquer la mauvaise nouvelle au père.

- Alors, les auteurs de cet acte atroce, s'en sont pris à votre fils et ont enlevé ses lunettes, et un oeil a été directement touché, tandis que l'autre oeil, bien qu'il n'ait pas été touché, ils sont parvenus à créer des dommages au nerf optique.

Le silence se fut long, il devait assimiler toutes ses informations, le médecin savait ce qui l'attendait à l'annonce de chaque mauvaise nouvelle. Ayant saisi, l'entièreté le père se leva en pleurs, en rage, qui donc pouvait bien en vouloir autant à son fils ? Il se leva d'un pas énervé, questionnant le médecin sur ce qu'il voulait dire, être plus précis au niveau de ses yeux.

- Je comprends ce que vous me demandez, cependant, je suis incapable de vous donner le moindre détail à présent, concernant sa vision, répondit l'homme. Il y a bien trop d'hypothèses possibles, surtout que votre fils est en salle de repos et qu'on ne peut pas lui demander maintenant, et que cela peut aussi dépendre avec le temps. Cependant vous devriez être prêt au pire.

- Au pire ? s'exclama le père. Comment ça ? Car on est déjà bien proche de l'horreur, ici.

- Mr Sharp ! reprenez-vous, insista Mr Hillman.

Le père regarde le vieil homme, lui lança un regard noir et tenta de se calmer malgré les nombreuses informations qu'il venait d'avoir, sachant que d'autres, pouvaient encore arriver.

- Le pire, répéta le docteur, c'est qu'en se réveillant, votre fils pourrait se trouver dans plusieurs situations possibles, l'une d'entre elles seraient qu'il pourrait voir flou ou double, une vison tunnel ou avoir une diminution de vision, voire une cécité partielle ou complète pour l'un de ses yeux, et l'autre oeil ayant été plus grandement touché pourrait également amener à une cécité partielle ou complète...

Mr Sharp eut l'impression d'avoir le souffle coupé. 

- Cela dépend également des parties touchées et si c'était profond ou non. Mais comme ce sont les yeux, ce sont des zones sensibles, donc nous devons faire attention au moindre détail et voir l'état du principal concerné.

L'homme, d'environ une quarantaine d'années s'effondra par terre, qui diable avait donc osé poser la main sur son fils. Il regrettait tout ce temps passé à travailler plutôt que de s'occuper de lui, son coeur battait à un tel rythme qu'il pensait qu'il allait sortir de la poitrine. Ses idées n'étaient plus claires, tout se mélangea dans sa tête, il prévint les deux hommes qu'il avait besoin d'air et sortit de l'hôpital, s'asseyant sur un banc, regardant le ciel étoilé. Il mit ses mains sur sa tête, qui regardait ses pieds, il ne voulait pas être vu comme ça, ses émotions l'avaient submergés à tel point que des larmes coulaient sur ses joues. 

Il ignorait combien de temps il était resté là, à pleurer sur le sort que son fils allait subir, mais lorsqu'il reprit ses esprits, il vit une couverture ainsi qu'un certain restaurateur à ses côtés.

- Si vous avez besoin de parler, je suis là, si vous ne voulez pas, c'est votre choix et je le comprends, mais faites attention à vous, Jude va sûrement avoir besoin de vous ces prochains jours.

Il soupira. Il composa un numéro et expliqua quelques informations à son patron, lui demandant s'il pouvait prendre congé pour les 2 prochaines semaines. 

- Vous avez raison, Jude va avoir besoin de moi, autant que je me prépare, dit-il, sortant une cigarette, tout en regardant le petit parc situé à côté de l'hôpital. Même si je ne vous connais pas plus que ça, je tenais quand même à vous remercier pour vous être occupé de lui, en attendant les secours.

Mr Hillman ne dit rien et se contenta d'un léger sourire en retour, refusant poliment la cigarette que Mr Sharp lui tendait.


- Le ciel s'assombrit, vous feriez mieux d'attendre son réveil. Je vais vous laisser en famille, est-il possible néanmoins d'avoir de ses nouvelles ?

L'homme acquiesça.

Le restaurateur de nouilles partit, après avoir appelé un taxi, cela ne le laissa pas indifférent, un de ses anciens protégés s'étaient fait violemment attaquer, il décida d'en informer l'entraîneur Travis, afin de protéger au mieux ses anciens joueurs.

Mr Sharp se leva et se força à entrer à nouveau dans les long couloirs blancs, il était fatigué, il avait la tête qui tournait, il dût s'appuyer sur un mur avant d'avancer. Il inspira, expira et recommença l'action avant d'appeler l'ascenseur, les secrétaires à l'accueil, lui avaient donné le numéro de chambre de son fils. Au troisième étage, chambre 314, dans le couloir, à gauche en sortant de l'ascenseur. Il sortit et vu plusieurs adolescents à cet étage, de nombreux dessins et affiches étaient accrochés au mur. Il mit sa main sur son coeur, il avait peur, il n'avait pas encore vu son fils. Devant la porte blanche, indiquant le numéro 314, il prit une grande inspiration, ferma les yeux, posa sa mais sur la poignée et entra dans la chambre.

Il crut ne pas reconnaître son fils et tomba sur le sol, s'adossant au mur, s'apitoyant de ne pas avoir pu le protéger.





La nuit intérieure [fanfic IE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant