Rédemption Nocturne

8. La Vérité des Cauchemars

TW : Mention de viol

PDV : Nyx

La nuit est tombée, enveloppant la maison d'une obscurité inquiétante. Je me tiens devant le miroir, luttant pour contrôler les tremblements de mes mains. Les mots d'Ace résonnent encore dans ma tête. Ce soir, tout peut changer, et je ne sais toujours pas si je suis prête à affronter ce qui m'attend. Mais au fond, ai-je vraiment le choix ?

Je jette un dernier coup d'œil à mon reflet, décidée à ne pas montrer la moindre faiblesse. Ma tenue est simple, un tee-shirt trop grand pour moi gris avec une veste en cuir, un pantalon en cuir également et des bottines noires. Léo m'a donné un peu de répit, mais ce moment de répit est terminé. Maintenant, je dois jouer le jeu, même si je ne connais pas toutes les règles.

Lorsque je descends les escaliers, Ace m'attend déjà devant la porte. Il a cet air détaché, presque impatient, comme s'il ne voulait pas perdre une seconde de plus. Je sais qu'il me teste, qu'il cherche à voir jusqu'où je peux aller, mais je suis prête à le surprendre.

Il ne dit pas un mot alors qu'il ouvre la porte, me conduisant à l'extérieur. La nuit est fraîche, un vent léger souffle, et l'air a un goût métallique qui me met sur mes gardes. Je vois la moto d'Ace garée devant la maison, son allure imposante trahissant sa puissance. Il se dirige vers elle, me lançant un regard en coin pour voir ma réaction.

Ace : Prête à affronter la route ?

Je hoche la tête sans hésitation, cachant le petit sourire qui tente de percer mes lèvres. Il ne sait pas encore que ce défi est loin de me faire peur.

Je m'installe derrière lui sur la moto, enfilant le casque qu'il me tend. Le moteur rugit sous nous, une promesse de vitesse et de danger, mais c'est un sentiment que je connais bien. Ace démarre en trombe, et je sens immédiatement la poussée de l'accélération. Le paysage nocturne défile autour de nous, les lumières se transformant en traînées floues.

Ace semble déterminé à me pousser à bout, chaque virage est pris avec une agressivité calculée, chaque accélération est un coup de fouet qui semble vouloir me déstabiliser. Mais ce qu'il ignore, c'est que cette sensation de vitesse, cette adrénaline, est ce qui m'apaise le plus. Je me sens vivante, en contrôle, alors que nous nous faufilons à travers les rues sombres.

À chaque virage serré, je m'adapte instinctivement, suivant le mouvement du corps d'Ace sans effort. Il augmente la vitesse, prend des drifts qui auraient effrayé n'importe qui, mais moi, je me sens libre. Je sens son agacement croître à mesure que je reste impassible, à l'aise. Il pensait m'intimider, mais il ne fait que renforcer ce sentiment de puissance que je ressens sur cette moto.

Il prend un virage particulièrement serré, la moto glisse légèrement sur l'asphalte, mais je ne bouge pas, parfaitement synchronisée avec lui. Je sais qu'il espérait un cri, une réaction quelconque, mais tout ce qu'il obtient, c'est mon silence.

Finalement, il ralentit, résigné. Nous approchons de notre destination, une vieille usine désaffectée en périphérie de la ville, où seules quelques lumières vacillantes trahissent la présence d'autres personnes. Ace s'arrête brusquement, coupant le moteur. Il descend de la moto en premier, jetant un regard perplexe vers moi.

Ace : T'es vraiment une emmerdeuse tu le sais ça

Il crache ces mots avec une dureté qui ne cache pas son irritation. Je descends de la moto avec un calme feint, retirant mon casque. Ses paroles sont dures, mais je vois bien qu'il est contrarié de ne pas avoir réussi à me faire peur.

Sans attendre une réponse, il me conduit à l'intérieur de l'usine. L'atmosphère est lourde, chargée d'une tension palpable. Quelques silhouettes se découpent dans la pénombre, mais une en particulier attire mon attention. C'est une jeune femme, à peine plus âgée que moi. Elle se tient droite, ses yeux clairs observant la scène avec une intensité presque inquiétante.