Les échos de la rupture

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Shirley sentit son cœur s'alourdir en voyant l'expression de Marion changer. Le café, avec son ambiance chaleureuse, semblait soudainement trop lumineux, trop bruyant. Elle prit une profonde inspiration, déterminée à ne pas reculer, même si chaque mot qu'elle s'apprêtait à prononcer pesait des tonnes.

"Marion," continua-t-elle, "je... j'ai beaucoup réfléchi ces dernières semaines, et je me rends compte que je ne peux plus ignorer mes sentiments. J'ai une relation avec Lili et Alex, et je tiens à elles plus que je ne peux l'exprimer." Elle marqua une pause, observant la réaction de Marion. Les yeux de cette dernière se plissèrent légèrement, une ombre de compréhension traversant son regard.

"Mais... il y a quelque chose que je ne t'ai pas dit," ajouta Shirley, sa voix tremblante. "J'ai développé des sentiments pour toi aussi, et ça me rend confuse. Je ne veux pas blesser qui que ce soit, mais je ressens que je ne peux pas continuer dans cette situation sans être honnête."

Le silence s'installa entre elles, lourd et tendu. Marion, qui avait toujours été la source de lumière dans la vie de Shirley, semblait maintenant perdue dans ses pensées. "Je... je ne sais pas quoi dire," finit-elle par murmurer. "J'ai toujours cru que ce que nous avions était spécial. Mais maintenant, tu me dis que tu es impliquée avec d'autres personnes. Qu'est-ce que cela signifie pour nous ?"

Shirley sentit une boule se former dans sa gorge. "Je ne veux pas que tu penses que je te considère comme une option parmi d'autres. Ce n'est pas ça. Mais je dois être honnête avec mes sentiments. Lili et Alex sont importantes pour moi, et je ne peux pas... je ne peux pas être celle qui les trahit en même temps."

Marion détourna le regard, jouant avec sa tasse de café. "Tu sais, je pensais que notre relation était plus forte que ça. Je pensais que nous avions quelque chose de réel. Mais là, j'ai l'impression d'être un obstacle dans ta vie, comme si je te retenais de ce que tu veux vraiment."

Les mots de Marion percèrent le cœur de Shirley comme une flèche. "Non, ce n'est pas ça ! Je tiens à toi, vraiment. Mais je ne peux pas continuer à jongler avec tout cela sans être honnête. Je veux que tu sois heureuse, même si cela signifie que je ne peux pas être avec toi de la manière dont je le souhaitais."

Marion hocha la tête, des larmes commençant à briller dans ses yeux. "Je comprends que tu essaies d'être honnête avec toi-même, mais cela ne change pas le fait que je suis blessée. Je pensais que nous avions une chance, mais je vois maintenant que tu es partagée entre plusieurs personnes. C'est trop pour moi."

Le cœur lourd, Shirley sentit une vague de désespoir l'envahir. "Je ne voulais pas que cela se termine comme ça. Je suis désolée." Les mots lui semblaient vides, incapables de réparer ce qui était déjà brisé.

"Je pense qu'il vaut mieux que nous prenions du recul," répondit Marion, sa voix brisée. "Je ne peux pas être dans une relation où je ne suis pas la priorité. Ça fait mal, Shirley, mais je ne peux pas continuer à espérer quelque chose qui n'est peut-être pas réel."

Les larmes de Marion coulaient doucement sur ses joues, et Shirley se sentit impuissante. Elle voulait la réconforter, mais elle savait que chaque geste ne ferait qu'aggraver la situation. "Je comprends," murmura-t-elle, la voix tremblante. "Je ne voulais pas que ça se termine ainsi. Tu comptes tellement pour moi."

Marion se leva lentement, essuyant ses larmes avec un mouchoir. "Prends soin de toi, Shirley. Je te souhaite le meilleur, vraiment." Puis, sans un autre mot, elle tourna les talons et quitta le café.

Shirley resta là, figée, le regard perdu dans le vide. Le bruit du café continuait autour d'elle, mais elle se sentait déconnectée, comme si le monde avait cessé de tourner. Elle avait essayé d'être honnête, mais à quel prix ? La douleur de la rupture se mêlait à la culpabilité, et elle savait que les conséquences de cette conversation la hanteraient longtemps.

S'asseyant seule à cette table, elle réalisa qu'elle avait non seulement perdu Marion, mais aussi une partie d'elle-même. La solitude s'installait, et l'idée de reconstruire ce qui avait été détruit semblait désormais insurmontable.

voilà le dernier chapitre je vous aimes demain je sors la prochaine chronique ❤️

Le trouple lesbienne Où les histoires vivent. Découvrez maintenant