𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝐈.
In your arms, I'm falling deeper, a prisoner of our pain. You're the fire and I'm the ember, and we're bound to burn again.
Duskmire, État de Westhaven, États-Unis.
𝐄𝐕𝐀𝐍𝐆𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄Le carrelage froid de la salle de bain me glaçait les genoux, chaque contact de ma peau nue avec le sol me ramenant à la réalité.
Mais, je ne bougeais pas pour autant. Il était là, debout, à quelques mètres de moi, et je savais trop bien que tout mouvement serait un prétexte.
Il n'en fallait pas beaucoup à Keith Marsh — mon mari — pour marquer ma peau de traces de la couleur du ciel. Il se nourrissait de ça. De ma terreur et de mon silence.
— Poupée, t'as fini de pleurer ? gronda-t-il, sa voix brisant le silence de la maison.
Je ne répondis pas, mes yeux baissés sur mes mains plaquées au sol. Je venais à peine de rentrer du travail qu'il m'avait sauté dessus, littéralement, et c'était impossible de crier à l'aide dans cette pièce isolée à l'abri des regards.
J'avais appris, durant ces six années, que répondre ne faisait qu'empirer les choses. Pourtant, mon silence aussi l'irritait.
Plus le temps passait, plus je l'irritait entièrement.
Enfaite, il ne méritait même pas de réponse. Quoi que je dise, ce sera mal. Quoi que je fasse, il trouvera une raison de me haïr encore plus.
Pourquoi ?
Cette question revenait sans cesse, mais la réponse restait toujours la même. Parce que je ne suis rien.
Je l'avais aimé, jadis. Ce même homme qui me battait aujourd'hui avait autrefois été celui auquel j'avais confié ma vie.
Mais plus maintenant. Plus jamais je ne confierai ma vie à quelqu'un. Ce putain de poison, j'aimerais qu'il crève.
Il s'approcha, ses mocassins vibrant sur le carrelage. Mon corps se raidit, anticipant le prochain coup.
Le goût métallique du sang envahissait déjà ma bouche, résidu de ses coups de poings précédents, et je pouvais à peine ouvrir un œil à cause du gonflement de ma joue.
La douleur. C'était devenu une habitude. Comme une vieille amie.
Est-ce que je la méritait ? Peut-être.
— Tu m'écoutes, espèce de salope ?
Un autre coup de pied dans le ventre. La douleur me coupa le souffle, mais au fond, je n'étais plus vraiment là.
Je me concentrai sur l'idée que rien n'importait vraiment. Pas Keith, pas ce mariage, pas cet enfer que je vivais au quotidien. Tout était devenu gris et rien ne pouvait percer cette indifférence.
Je haïssais le monde entier.
Pas entièrement. Plutôt une façon de parler. Je n'avais simplement plus rien à perdre, plus rien à donner. Si c'était ça l'amour, je refusais d'en vouloir.
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عاطفية𝐄𝐕𝐀𝐍𝐆𝐄𝐋𝐈𝐍𝐄 Après avoir vécu des années sous le joug d'un mari violent, la liberté que j'ai gagnée est étrange. Ce que je croyais n'être qu'une histoire de stalking sans conséquences s'est révélé être bien plus sombre : un simple rôdeur, en...