Je me suis visiblement endormie durant le voyage, et la sensation de mains autour de ma taille me réveille en sursaut.
Je repousse ces mains avant même d'ouvrir les yeux.
"Pour l'amour de Dieu, Silene, cessez de vous débattre, nous somme sur le point d'atterrir."
Je fronce les sourcils puis plisse les yeux en les ouvrant, tant la réverbération du soleil sur la neige est aveuglante à travers les hublots.
J'ouvre pleinement les yeux alors qu'Anton termine de boucler ma ceinture.
"Vous avez dormi pendant le quasi-totalité du voyage, vous deviez avoir besoin de sommeil. Vous dormiez beaucoup lorsque vous viviez dans votre maison familiale, en Italie ?
- J'avais un sommeil assez normal, un peu comme tout le monde je dirais.
- Pourtant vous semblez souffrir de cauchemars."
Je me fige à ses mots.
Qu'est ce qu'il a entendu ?
"Comment ça ?
- Vous n'avez cessé de geindre et de vous débattre environ tous les quarts d'heure.
- Le vol a dû perturber mon sommeil, je dors très bien d'habitude."
Menteuse. Menteuse. Menteuse.
Il hoche la tête, l'air très peu convaincu.
Je me racle la gorge.
"Il neige toujours ici ou il y a une période de l'année où il s'arrête de faire froid ?
- Les étés sont particulièrement courts et chauds, et les hivers sont longs et froids, souvent neigeux ou pluvieux et malheureusement pour vous, vous arrivez à la fin de l'été. Notre mariage aura lieu au beau milieu de l'hiver, probablement sous la neige."
Je hoche la tête.
"Vous savez, je n'ai jamais vu de neige de toute ma vie.
- C'est vrai ? demande-t-il en haussant un sourcil.
- Oui, dans la région où je vis...enfin, vivais, il faisait très chaud la plupart du temps, et en hiver le temps était plutôt doux, ou pluvieux.
- Et bien très chère, vous allez être rassasiée de votre désir de voir de la neige car ici on ne voit que ça, matin, midi, et soir."
Je ris doucement comme il le faisait plus tôt et observe le sol se rapprocher alors que nous atterrissons lentement.
"Vous risquez d'avoir froid, observe-t-il en pointant du doigt ma chemise.
- Vous avez raison, mais nous n'allons pas faire le reste du trajet à pieds rassurez moi ?
- Non bien sûr que non, il rigole comme s'il me traitait intérieurement d'idiote.
- Alors tout va bien.
- Alors vous allez mettre ma veste qui est bien plus adaptée à la température plutôt que votre simple chemise."
Je lève les yeux au ciel alors qu'il me tend sa veste.
Visiblement, ses humeurs sont tout aussi ambivalentes que les miennes, lui qui me détestait au début de notre voyage, le voilà maintenant qui se soucie de savoir si la neige me dérange ou non.
J'enfile sa veste en tentant de garder air renfrogné alors qu'au contraire, l'intrigue fait sa place dans mon esprit.
Pourquoi est-ce qu'il semble jongler entre ses opinions et ses humeurs ?
Je lui adresse un petit sourire en guise de remerciement alors que la porte s'ouvre, laissant entrer une brise légère mais absolument glaciale.
Bien que je tente de le cacher, je suis bien contente qu'il m'ait en quelque sorte obligée à mettre sa veste.
"Vous voyez, je vous avez prévenue. Vous ne tiendrez pas une seule seconde avec vos tenues légères faites pour les étés longs et chauds. C'est pour cette raison qu'une fois que vous serez installée dans notre maison et que vous aurez pris vos marques, je vous emmènerai chercher des vêtements."
Je hausse un sourcil en saisissant la main qu'il me tend pour m'aider à me lever.
Le froid vient me fouetter les joues, et je souris en voyant l'étendue de neige devant moi.
"Vous appréciez la vue принцесса ?"
Le revoilà qui joue les gentlemen. Mais il n'a pas tort, j'apprécie la vue, je l'aime même beaucoup.
"C'est magnifique, je dis en croisant les bras sur ma poitrine.
- J'ai pensé la même chose de l'Italie. Nous avons tous les deux vécu une première aujourd'hui on dirait. Vous avez vu la neige et j'ai vu un soleil aux aspects éternels. C'est comme si nous vivions sur deux planètes totalement opposées."
Je hoche la tête tandis qu'il tend le bras vers une nouvelle voiture noir aux vitres teintées.
Je monte en frissonnant alors qu'il me tend la porte ouverte.
"Nous ne sommes pas si loin de notre point d'arrêt final, déclare-t-il.
- Combien de temps environ ?
- Dix minutes pas plus. A moins que le trafic routier ne soit ralenti par les chutes de neige."
Je hoche lentement la tête alors que la voiture démarre.
"Silene, commence-t-il, je sais que le début de notre voyage en Russie c'est assez mal déroulé, et je me doute que vous gardez en mémoire notre petite altercation, cependant, j'aimerais que les relations entre nous s'apaisent si vous voyez ce que je veux dire. Lorsque la rumeur sur nous se répandra, j'aimerai que nous paraissions aussi unis que possible, autrement, les réseaux qui s'opposent à nous vont vite comprendre la supercherie et tenter de s'en prendre à nous."
Je hoche la tête comme une enfant à qui on apprend une leçon.
"Votre famille...qu'est ce qu'elle va faire ? Elle va nous rendre visite ? Me confronter à un rite de passage ? Me faire passer un interrogatoire ou que sais je encore ?
- Rien de tout cela, je vous rassure, dit il en rigolant. Ma famille se contentera de passer nous voir afin de vous saluer, mais elle ne vous confrontera à aucune épreuve qui ne soit de celles auxquelles vous avez songé. Ils passeront juste de temps en temps sans doute pour nous rappeler l'imminence de mariage, tandis que nous nous appliquerons à gérer les préparatifs de notre mariage qui aura lieu d'ici quelques mois seulement.
- Combien de mois exactement ?
- Quatre mois.
- C'est trop court voyons, nous ne nous connaissons pas, comment est ce que nous allons pouvoir persuader les gens que nous fous amoureux l'un de l'autre ?"
Avant que je ne puisse continuer mes protestations, il pose un doigt sur ma bouche pour m'intimer le silence.
Devant mon air confus, il glisse un regard en coin au chauffeur et hoche la tête lorsqu'il voit que j'ai compris que le chauffeur n'est bien évidemment pas au courant de la supercherie.
Il saisit ma main et entrelace nos doigts en m'adressant un clin d'oeuil.
" J'ai hâte de vous épouser ma très chère Silene."
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Una matina...
RomanceSes parents, ils n'en ont rien à faire d'elle, alors elle n'était même pas étonnée lorsque son père l'a vendue comme épouse au fils aîné d'un mafieux pour un peu d'argent qui pourraient servir à ses activités illégales. Ces trafics, elle a baigné d...