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Quatre heures du matin ? Déjà...
J'étais tellement à fond dans ma série que je n'avais — encore une fois — pas vu l'heure. Je regardais Euphoria, sans doute pour la vingtième fois ? Je ne sais pas pourquoi je l'aime autant cette série. Enfin, si, j'ai menti, je sais. Dans Euphoria, chaque personnage est en lutte avec sa propre identité, ce qui provoque le plus souvent le chaos. Ça me rassure et me fascine à la fois.
Je reçois une notification, très étrange à cette heure-là. Putain, c'est encore le mec de ce matin.

@tsaarnoir :
Ça joue ou pas ?

Je ne dis rien. La seule chose que je ne refuserais jamais de faire, c'est de jouer. Son ton était beaucoup moins formel qu'à sa première approche, ce qui me fait moins stresser.

@nibiruu :
Chaud à quoi ?

@tsaarnoir :
Dead by Daylight ?

Mais c'est qui ce mec ? Il connaît la planète Nibiru et mon jeu préféré ? Je sais bien que ce n'est pas si spécial que ça en a l'air pour moi, mais je me sens tellement seule et incomprise que ça me décroche un léger sourire. Je dis bien un très léger.
Je me redresse, ajuste mon casque et lance le jeu. La musique stressante en fond m'excite déjà. J'aime trop ce jeu. Il m'appelle au même moment.

— Dépêche-toi de te connecter là.

Je souffle en avalant une part de pizza froide qui traînait là depuis ce midi.

— Doucement, je suis là, c'est juste un jeu, hein.

J'hausse un sourcil. Il a une voix tranquille et très nonchalante qui ne me plaît pas trop. J'ai l'habitude de jouer avec des mecs, mais à la première chose qui ne me plaît pas, je bloque. J'ai déjà assez de problèmes comme ça.

— Oui, c'est un jeu, mais si tu joues comme une merde, je te laisse crever, je réponds sèchement. Un pas de travers et il dégage, celui-là.

— Dinguerie, j'viens de trouver l'aigri originel. J'espère que t'es pas toujours comme ça, rétorque-t-il d'un ton sarcastique.

Il se fout de ma gueule, en plus.
Je ne lui réponds pas. La partie finit par se lancer, et un silence s'installe entre nous. Le jeu est simple : on est un groupe de 5, 1 joueur est le tueur et les 4 autres sont là pour lui échapper. Pour gagner, il faut rallumer les générateurs pour ouvrir la porte. Si le tueur attrape l'un des joueurs, les autres peuvent soit lui venir en aide, soit se cacher en attendant que les autres réussissent à ouvrir la porte.

— Bon, l'aigri, tu veux raconter pourquoi t'es froide ou tu préfères qu'on reste deux inconnus qui jouent ensemble ? Il me lance sur un ton léger.

Rares sont les fois où on s'intéresse à moi. J'ai l'habitude de souvent passer inaperçue.

— Deux inconnus qui jouent, ça me va, je réponds de manière un peu moins sèche.

— Comme tu veux, Nibiru. Mais si tu veux me dire ce qui va pas chez toi, j'suis là. À part si tu te fais attraper en première, là tu perdrais toute ta crédibilité, dit-il en souriant dans sa voix. Bon, il a pas l'air si méchant que ça.

Même si je le trouve un peu trop à l'aise, je crois que d'habitude je lui aurais insulté toute sa descendance avant de le bloquer. Mais je crois que son désintérêt et sa nonchalance ont un côté... reposant ? Pas de pression, pas d'attente, juste deux âmes errant dans un jeu où personne n'a besoin de savoir qui je suis.

— Je rêve ou t'es déjà en train de fuir comme un malade ?

— Faut bien que le boss vienne vous sauver la vie. C'est pas en te cachant qu'on va gagner. T'es nulle.

Aïe, mon ego.

— Mais ferme-la, c'est juste le temps d'analyser où est le tueur, en fait.

— Oui, oui. Assume que t'as peur, c'est tout. T'inquiète, je viens à ta rescousse.

Il raconte n'importe quoi, c'est fou. Je ne lui réponds même pas.

— Alors, tu cours ou tu te caches, Nibiru ?

Cette question résonne en moi, comme s'il me la demandait à moi, Kalii. C'est vrai que j'ai l'impression de me cacher actuellement, comme je l'ai toujours fait, alors que je pourrais courir. Courir et réussir à m'échapper de cet enfer qu'est ma vie.
Sans répondre à sa question, je sors de ma cachette et réussis à redémarrer un générateur sans me faire attraper.

— Tu t'appelles comment, Tsaarnoir ?

— Appelle-moi Osirus ou Osi, comme tu veux.

— Ok Osi, explique-moi pourquoi je te vois plus courir ? je demande enjouée.

Il a été attrapé. Bien fait.

— Dépêche-toi de venir m'aider là.

— Je sais pas si tu mérites. Après tout, les autres ont presque fini de tout redémarrer, donc...

— Si tu m'aides, je t'enverrai une photo de moi, dit-il très sûr de lui.

J'explose de rire. Ça fait une éternité que ça ne m'était pas arrivé d'ailleurs.

— Je vais faire quoi avec une photo de toi ? T'es con ou quoi ?

Il rigole avec moi.

— Je pense que t'as pas capté que tu parlais avec un bête de mec, Nibiru.

— Bon, allez, je te détache, ça t'évitera de continuer à dire des conneries, là.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 23 ⏰

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Nibiru ft Osirus JackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant