PDV Lenie :
La nuit avait été courte. J'avais à peine fermé l'œil, me retournant sans cesse dans mon lit. Mes pensées tourbillonnaient, se heurtant les unes aux autres comme des vagues déchaînées. Chaque fois que je fermais les yeux, le visage d'Héléna apparaissait dans mon esprit, pâle et troublé, et je revivais la scène de la veille en boucle.
Comment était-il possible qu'une femme puisse voyager dans le temps? Cette question, aussi absurde qu'elle puisse paraître, refusait de me laisser en paix.
Le soleil filtrait à travers les rideaux de ma chambre, dessinant des motifs lumineux sur le sol. Je m'étirai, ressentant la fatigue peser sur mes épaules, mais la curiosité me poussa à me lever rapidement.
Héléna... Comment se sentait-elle ce matin? Je m'inquiétais pour elle, cette femme perdue dans un monde qui n'était pas le sien. Et, étrangement, je me sentais responsable de son bien-être.
Je sortis de ma chambre en silence, hésitant un instant devant la porte de la chambre d'amis où Héléna dormait. Devais-je la réveiller ou la laisser se reposer encore un peu?
Finalement, je décidai de descendre préparer le petit déjeuner. Peut-être que l'odeur du café et des croissants la sortirait doucement du sommeil.
Dans la cuisine, tout me semblait bizarrement calme.Le contraste entre la tranquillité de la matinée et la tempête de mes pensées était saisissant. Je mis la cafetière en route, puis sortis des croissants que j'avais achetés la veille, les réchauffant au four.
L'arôme du café commença à envahir la pièce, et je sentis mon esprit s'apaiser légèrement.
Je n'avais pas entendu la porte de la chambre d'amis s'ouvrir, mais quand je me retournai, Héléna se tenait dans l'encadrement de la porte de la cuisine, les yeux encore lourds de sommeil.Elle portait les vêtements que je lui avais donnés la veille, un simple t-shirt et un pantalon de jogging, mais ils lui allaient à merveille, malgré la différence évidente de style par rapport à ce qu'elle portait en 1970. Elle semblait fragile, presque enfantine dans cette tenue moderne, et cela me rappela soudain la situation surréaliste dans laquelle nous nous trouvions.
« Bonjour, » dis-je doucement en lui adressant un sourire, essayant de cacher mon trouble.
Elle me répondit d'un faible sourire en retour, ses yeux balayant la pièce avec une curiosité mêlée d'appréhension.« Bonjour... » murmura-t-elle en s'approchant lentement de la table. « Ça sent bon. »
« C'est du café et des croissants, » expliquai-je en désignant les tasses fumantes et les viennoiseries dorées. « Je me suis dit que vous pourriez avoir besoin de quelque chose de familier ce matin. »
Elle s'assit à la table, jetant un regard hésitant à la tasse devant elle. « Merci, Lenie, vraiment. Je ne sais pas comment je ferais sans vous. »
Ses mots me touchèrent plus profondément que je ne l'aurais imaginé. Je m'assis en face d'elle, essayant de trouver les bons mots. « Je suis là pour vous, Héléna. On va trouver un moyen de vous aider, je vous le promets. Mais en attendant, il faut qu'on reste calmes et qu'on réfléchisse à la suite. »
Elle hocha la tête, prenant une gorgée de café avant de relever les yeux vers moi. « Vous savez... hier soir, j'ai beaucoup pensé à Amelia. Elle doit être terrifiée... elle doit se demander ce qui m'est arrivé. »
Amelia. Ce nom résonna en moi, éveillant une pointe de jalousie que je n'avais pas anticipée. Mais je l'ignorai, me concentrant sur Héléna. « Amelia, c'est... c'est votre amie ? » demandai-je prudemment, ne voulant pas paraître indiscrète.
Héléna baissa les yeux, jouant nerveusement avec sa tasse. « C'est plus que ça... Elle est mon amante. » Elle releva les yeux, guettant ma réaction. « En 1970, c'était quelque chose que nous devions garder secret. Personne ne devait savoir. »
Je ressentis une vague d'empathie pour elle. Vivre dans une époque où elle devait cacher une partie si essentielle de son être... cela devait être terriblement oppressant. « Je comprends, » dis-je doucement. « Les choses sont différentes maintenant. Ici, en 2024, vous n'avez pas à cacher qui vous aimez.Bien sur ce n'est pas parfait il y à encore des personnes fermés d'esprit.»
Elle sembla soulagée, comme si un poids avait été levé de ses épaules. « C'est bon de savoir que certaines choses ont changé en bien, » dit-elle avec un petit sourire. « Mais cela ne rend pas la situation plus facile. Amelia... elle me manque tellement. »
Son chagrin me serra le cœur. Je tendis la main par-dessus la table et posai la mienne sur la sienne. « On va trouver un moyen de vous ramener, Héléna. Mais en attendant, sachez que je suis là pour vous. Vous pouvez compter sur moi. »
Elle serra ma main, son regard se plongeant dans le mien. Il y avait quelque chose dans ses yeux, quelque chose qui me troubla profondément, mais je ne parvins pas à l'identifier. Peut-être était-ce le début d'une compréhension mutuelle, ou quelque chose de plus profond... Je n'en savais rien. Tout ce que je savais, c'était que je me sentais inexplicablement attirée par elle, et que je voulais la protéger, quoi qu'il en coûte.
Je repris ma main, sentant mes joues s'empourprer légèrement. « Finissez votre café, Héléna. Ensuite, on commencera à réfléchir à ce qu'on peut faire pour vous aider. Peut-être que Djébril aura des idées, il est assez débrouillard. »
Elle acquiesça, mais je remarquai une lueur de détermination dans son regard qui n'y était pas la veille. Peut-être que l'idée de retrouver Amelia lui donnait une force nouvelle.
Quant à moi, je me promis de tout faire pour l'aider, même si cela signifiait plonger dans l'inconnu à ses côtés.
Mais au fond de moi, une petite voix chuchotait que, d'une certaine manière, je ne voulais pas qu'elle parte. Pas encore.
VOUS LISEZ
Entre deux époques - A Hélénie time travel AU
FanficCover by @GroupedeCoveristes Une fanfiction Helenie dans un univers alternatif Héléna jeune femme de 23ans vivant en 1970 va voir sa vie soudainement basculer quand elle va attérir en 2024 la ou Lenie une jeune femme de 20ans vit cette dernière va...