Sous les étoiles de Paris

𝐈𝐈. 𝐏𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐚𝐜𝐭

Chloé 

Cet après-midi-là, Amélie et moi avions préparé un atelier de danse pour les ados dans notre studio préféré. C'était notre endroit de prédilection, où nous adorions passer des heures à danser, à rigoler et à partager notre passion. Le soleil brillait à travers les grandes fenêtres, et la lumière se reflétait sur les murs, créant une ambiance magique. Les rires et les conversations des participants remplissaient l'espace d'une énergie joyeuse et contagieuse.

Amélie, toujours aussi gracieuse, dirigeait le groupe avec une facilité naturelle. Je me concentrais sur l'échauffement, mettant "Twisted Fairytales" de Joni Fuller. Cette chanson avait un effet spécial sur moi ; elle me plongeait dans une concentration profonde où chaque mouvement semblait avoir un sens plus important.

C'est alors que je l'ai remarqué. Il se tenait dans un coin de la salle, un peu à l'écart, observant en silence. Ce jeune homme semblait avoir dans la vingtaine, peut-être vingt-trois ans. Il était grand, avec des cheveux noirs attachés en demi-queue et quelques mèches qui tombaient autour de son visage. Ses yeux, d'un brun très foncé, presque noir, scrutaient la salle avec une intensité qui captait l'attention. Il avait une barbe de trois jours et une mâchoire carrée, ce qui lui donnait un air à la fois sérieux et intrigant.

Il portait un jean large et sombre, des baskets usées, un sweat ample et une veste par-dessus. Autour de son cou, une fine chaîne d'argent brillait discrètement, et il avait quelques bagues aux doigts. Il tenait un appareil photo, qu'il utilisait pour capturer les moments dansants, son regard concentré sur l'objectif.

Curieuse, je décidais d'aller lui parler. Entre deux exercices, je me dirigeai vers lui avec un sourire amical, espérant ne pas le surprendre.

— Salut, dis-je doucement. Je suis Chloé. Tu es venu pour la danse ou pour prendre des photos ?

Il leva les yeux de son appareil, visiblement surpris que quelqu'un lui parle. Son regard, à la fois intense et un peu hésitant, sembla évaluer ma question avant de répondre.

— Adrien, dit-il d'une voix basse, presque timide. Juste pour les photos.

Il avait l'air réservé, comme s'il voulait rester en retrait. Mais il y avait quelque chose dans ses yeux qui me disait qu'il n'était pas totalement fermé aux autres.

— Tu as déjà dansé ? demandai-je, essayant de le mettre à l'aise.

Il secoua la tête, son expression se fermant un peu plus. Un petit sourire, presque une grimace, se dessina sur ses lèvres.

— Non, jamais, répondit-il d'un ton sec.

Je ne voulais pas le brusquer, alors je restai douce dans ma réponse.

— Tu devrais essayer, c'est super libérateur. Si ça te tente, tu pourrais te joindre à nous. On est là pour s'amuser et apprendre.

Adrien sembla hésiter. Son regard balaya le groupe qui continuait de danser, et je pouvais voir qu'il était tiraillé entre son désir de rester en retrait et la curiosité qui l'animait. Finalement, il secoua la tête, cette fois avec plus de fermeté.

— Non, merci, dit-il, un peu défiant.

Je respectai sa décision et retournai auprès du groupe. De temps en temps, je jetais des coups d'œil en direction d'Adrien. Il continuait de prendre des photos, capturant chaque mouvement avec une précision impressionnante. Parfois, il esquissait un sourire timide, surtout lorsque nos regards se croisaient dans le miroir. Ses joues prenaient une teinte rosée, et il détournait les yeux comme s'il avait été surpris en train de sourire.