Chapitre 4

0 0 0
                                    

L’été s’étirait, chaque jour un peu plus long et un peu plus chaud, comme si le soleil s’était mis en tête de presser chaque goutte de lumière avant l’arrivée de l’automne. Le camp continuait de vibrer au rythme des rires des enfants, des éclats de voix des animateurs et des activités qui se succédaient, mais entre Jeong-in et Minho, une étrange routine s’était installée.

PDV extérieur

Depuis un peu plus d’une semaine, Jeong-in restait distant pendant la journée, refusant poliment mais fermement toutes les tentatives de Minho pour engager la conversation ou proposer de passer du temps ensemble. Il se mêlait aux autres campeurs, participait aux jeux et aux ateliers, mais son regard restait souvent perdu au loin, comme s’il cherchait quelque chose que personne d’autre ne pouvait voir.

Minho, de son côté, observait cette distance avec un mélange de frustration et de compréhension. Il savait que Jeong-in portait en lui des blessures que le temps seul pouvait guérir. Pourtant, chaque jour où il voyait le garçon se fermer un peu plus, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe d’inquiétude. Mais il savait aussi que forcer les choses ne servirait à rien. Alors, il continuait de lui offrir un sourire à chaque fois qu’il croisait son regard, espérant que, petit à petit, cette barrière invisible finirait par céder.

Cependant, la nuit racontait une autre histoire. Chaque soir, une fois les lumières du camp éteintes et le calme revenu, Jeong-in se dirigeait vers leur petit coin isolé près du lac, là où la plage de sable se mêlait doucement à l’eau. Minho le rejoignait souvent, gardant une distance respectueuse jusqu’à ce qu’il sente que Jeong-in était prêt à parler, ou à ne rien dire du tout. Ces moments, partagés dans le silence ou dans la douceur des mots chuchotés, étaient devenus un rituel, un espace où Jeong-in semblait se permettre d’être un peu plus lui-même.

PDV Minho

Minho profitait de ces instants. Le soir, Jeong-in se révélait un peu plus, se relâchait. Mais cette ambivalence restait un mystère pour Minho. Pourquoi ce garçon si réservé pendant la journée semblait-il chercher sa compagnie le soir venu ? Cette question le taraudait.

Une journée comme les autres s’acheva, une journée tranquille où la baignade et les promenades autour du lac avaient occupé les campeurs. La chaleur était lourde, et après le dîner, Jeong-in s’était éclipsé, comme d’habitude, vers leur endroit préféré. Minho le suivit, déterminé à tenter, ce soir, de franchir cette barrière. Peut-être que c’était le moment de poser les questions qui le hantaient.

Quand il arriva près du lac, Jeong-in était déjà assis sur le sable, le regard perdu dans la danse des reflets argentés de la lune sur l’eau. Minho prit place à ses côtés, sans un mot. Le silence s’étira, mais il n’était pas inconfortable. Il était rempli de tout ce qu’ils avaient encore à dire.

Après un moment, Minho se décida. « Tu sais, » commença-t-il doucement, « je me demande pourquoi tu viens ici chaque soir, alors que tu restes si distant pendant la journée. »

Jeong-in tourna légèrement la tête, ses yeux cherchant ceux de Minho. Il y avait une lueur de surprise, mais aussi quelque chose d’autre, peut-être une forme de résignation. « C’est plus facile la nuit, » répondit-il finalement. « Moins de monde, moins de... bruit. »

Minho acquiesça, tentant de décoder ce que Jeong-in ne disait pas. « Tu veux dire... moins de gens pour te voir ? Pour te juger ? » demanda-t-il doucement.

Jeong-in resta silencieux un moment, puis hocha la tête. « Quelque chose comme ça. »

Minho hésita, cherchant ses mots. « Tu sais, je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit, Jeong-in. Mais j’aimerais comprendre. Comprendre pourquoi tu as besoin de cette distance. »

Un été sous les pins // Jeong-in x Minho Où les histoires vivent. Découvrez maintenant