LA SOMBRA [EN COURS]

2 - Mexico

CHARLIE

Mexico, Mexique, 3 juin 

L'air est chaud à Mexico, la capitale du Mexique. 31 degrés. C'est ce qu'a énoncé l'hôtesse avant d'atterrir.

Habillé d'un léger débardeur blanc et d'un legging bleu ciel, je ressemble plus à une adolescente qu'à une criminelle. Je ne m'habille que de noir, sauf lorsque je préfère me fondre dans la masse, en plein jour.

Comme aujourd'hui.

Mon sac cabine sur les épaules, je traverse l'aéroport de Benito en observant les alentours, après avoir passé la douane. C'est la première fois que je foule le sol mexicain, et pour le moment, je ne vois pas de grandes différences avec New York. Un aéroport reste un aéroport, et des centaines de touristes grouillent dans l'immense bâtiment vitré.

Bien que je n'ai pas été invité par Mal à participer à cette mission, m'y glisser sans que personne ne le remarque n'a pas été bien compliqué.

Trouver des billets à la dernière minute, quitte à payer bien plus cher. Faire un sac en prenant uniquement le strict nécessaire. Monter dans l'avion sans se faire repérer, tout en gardant une distance raisonnable avec mes trois collègues.

Knox a un gros défaut : il porte toujours une casquette de baseball rouge enfoncée sur ses cheveux bruns, lui donnant un air d'étudiant inoffensif. Ce qu'il n'est pas. Il n'est donc pas difficile à repérer parmi la foule. Les deux hommes avec qui il bosse, eux, ont un physique plus discret. Ils ressemblent à ce genre de personnes sans histoires que la police ne soupçonnerait pas.

Tous les trois sortent de l'aéroport, rejoignant un taxi prévu à l'avance. J'en ai réservé un avant de monter dans l'avion, ce qui me permet de les suivre à la trace sans attendre.

Pendant le trajet, je profite de la vue, comme si je n'étais qu'une simple touriste. Je m'arrête à quelques kilomètres de la capitale, devant un hôtel assez modeste, en bord de route. Celui dans lequel doivent se rendre mes collègues. Il ne semble pas être le premier choix des touristes, ce qui fait que, même en début d'été, il reste peu fréquenté.

Je récupère les clés de la chambre - elle aussi réservée par mes propres soins - et grimpe à l'étage.

La pièce est petite avec une forte odeur de renfermé, mais je ne m'en formalise pas. Au lieu de ça, je prends quelques minutes pour me coucher, le dos sur le matelas plutôt dur, le regard rivé au plafond. J'ai ouvert la seule fenêtre et l'air chaud de cette fin d'après-midi fait osciller le lustre qui pend au plafond.

Après avoir fermé les yeux un court temps, je retrouve mon sac et me change pour une tenue un peu plus appropriée : un top noir qui moule ma petite poitrine, et une jupe de la même couleur, évasée, qui m'arrive en haut des genoux. J'attache mon holster dessous, mais je n'ai pas encore d'arme à ranger dedans.