Alors que je prenais mon élan, ma mère ouvrit la porte permettant d'accéder au toit.
-Halia ! Après avoir hurlé mon nom, elle courut vers moi et me serra dans ses bras. Ne me dis pas que tu allais sauter ! Reprit elle, les larmes aux yeux. Voyant que je ne répondais rien, elle s'assit et m'invita à faire de même. Quelques minutes passèrent où le silence régna en maître. Puis j'éclatai en sanglot et racontai tout. Mon harcèlement, mon agression, ma dispute avec Mélania, mon mal être, ma boulimie et tout ce qui n'allait pas chez moi depuis trois semaines.
Une fois mon monologue terminé, elle me fixa horrifiée.
-J'aurai tellement aimé être un appui pour toi, savoir remettre ton père à sa place, pouvoir... Elle se perdait dans ses propres mots tant elle culpabilisait. Après quelques instants d'hésitation, je la pris dans mes bras, sensible à ses émotions. On va porter plainte dès demain ! Contre tous tes camarades t'ayant fait du mal. Reprit-elle en me serrant à son tour, dans un geste protecteur.
-Je... Merci maman. Je lui adressai, pour la première fois depuis longtemps, un sourire sincère. Je savais que c'était en parti naïf de la pardonner si vite mais elle venait de m'empêcher de me suicider et de trouver une bonne solution. Je lui étais reconnaissant.
-Allez... Viens mon chéri. On va aller manger en ville, sans ton père. Il se fera des pâtes hein. Il est assez grand pour faire chauffer de l'eau sans se brûler. Enfin je crois. Et puis comment tu dis déjà ? Ah oui, qu'il aille se faire ! Je pouffai de rire mais surtout j'étais heureux et surpris. Ma mère me genrait enfin comme je le désirais. Et si on invitait ta copine et tes amis ? Ça pourrait te faire du bien de les voir, et, j'avoue avoir envie de les rencontrer. J'acceptai la proposition avec plaisir. Je voulais me rattraper et effacer mes erreurs
Le repas se déroulait bien et je ne pensai pas un instant à aller aux toilettes pour adopter des comportements compensatoires. On dirait une fin clichée me direz-vous. Pourtant pour la première fois depuis longtemps, j'étais réellement heureux.
Le lendemain, nous nous dirigions tous les cinq d'un pas déterminé vers le poste de police. Les officiers nous écoutèrent chacun notre tour et promirent de prendre cette affaire au sérieux. Ayant entendu parler de comment certains d'entre eux pouvaient réagir, j'étais pleinement satisfait de voir que la démarche commençait bien.
Lors des jours suivants, je retournai au lycée. Quelques ricanements étaient toujours présents, mais la majorité se taisaient. Ils s'étaient probablement lassés de toujours s'acharner sur un sujet si peu important pour eux.
Alors que nous traversions l'allée principale, Von posa ses mains sur mes épaules, Ophélia me prit le bras gauche et Célestin : le droit. J'étais entouré des plus belles personnes que je n'avais jamais rencontré. Ma petite amie prit, par ailleurs, un malin plaisir à élever son majeur en passant devant Kali. Mon meilleur ami exécuta le même geste mais fasse à Mélania. On avait la preuve irréfutable qu'il ne l'appréciait pas.
Et puis ouais... Ils avaient raison. Qu'ils aillent tous se faire !
Je sais, ce chapitre est court pour donner une fin clichée (qui me donnerait presque envie de me laver les yeux à l'eau de javel). Cependant, il reste encore un chapitre ;)
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Too Fare Gone
Short Story"Les feuilles commencent à sortir, montrant que l'hiver touche à sa fin...Le cycle recommence, la nature traverse son renouveau annuel, renouveau que tu ne connaitras plus... " Si les teintes or avaient complètement disparues, la vermeille prenait à...