Chapitre 7 :

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PDV. Fleur de pétale

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« - C'était écris. Vous ne pouvez pas lutter contre ce qui est écris.
- On devait tuer Plume Filante ? Notre destin était de tuer un chat ?
- Votre destin était de vous reconstruire ailleurs. De reconstruire une vie loin des clans. »

La silhouette ondule , comme une goutte qui tombe à la surface de l'eau.

« - Attendez ! » M'ecriai je

Mais déjà , la chatte blanche disparaît dans un soupir las. Ses yeux verts brillent encore dans l'aube naissante quand j'ouvre les yeux. Le ciel est gris , le vent souffle au dessus de nos tête. L'odeur de la pluie me pique les narines , mon pelage est trempé et couvert de crasse. Je hérisse mes poils et commence à me lécher en encrant les souvenirs de ma vision dans ma mémoire.

Se reconstruire loin des clans ! Nous allons donc pouvoir vivre en paix ailleurs !

Je jette un regard au pelages de mes camarades de voyage, soulevés par des souffles réguliers. Lune de Brume et sa sœur son blotties l'une contre l'autre , la queue panachée de Cœur de Foudre sur la truffe brune de Lune de Brume. A travers les nuages trop foncés à mon goût , je ne vois pas le soleil , mais je devine qu'il est déjà assez tôt pour que le gibier me remplisse l'estomac. Je quitte notre petit abris sous les buissons pour m'étirer les pattes à l'air libre.

Le chemin du tonnerre gronde , l'air et lourd , mais j'entends aussi des petits rongeurs dans les bosquets qui suivent. Les monstres ne sont pas lève-tôt, il n'y en a que peu qui foncent sur la surface sombre. Une odeur de proie en décomposition me fais frémir ; un énorme rat gis sur la plaque noire du chemin du tonnerre. Ecrabouillé cents fois par des monstres , ne ressemblant plus à rien. Un merle dodu picore le cadavre , s'envolant à l'arrivée d'un monstre. Je jette un coup d'œil à mes pattes , sors et rentre mes griffes, j'hésite un instant, puis bondis sur le chemin du tonnerre. L'oiseau babille , se débat vigoureusement, il m'échappe des pattes. Je bondis pour faire une nouvelle tentative maladroite et désespérée, mes griffes dérapent sur le corps glissant et plein de plumes mais heureusement mes griffes arrivent tant bien que mal à s'enfoncer profondément dans la chair de l'oiseau. Puis, je l'achève d'un coup de croc précis. Je pose ma patte sur le corps sans vie de l'animal. Et dis d'un ton solennel :

« - Ô, clan des étoiles, merci de m'avoir permis d'attraper ce gibier. »

Je tire ma proie jusqu'à l'abri des buissons tout en entendant le bruit d'un monstre. Ma peur retombée, je traine l'oiseau jusqu'à notre abri de fortune. Plume est réveillée , elle lèche son pelage. Quand elle me voit , elle cesse de se laver.

« - Tu es là.
- Oui ?
- Je croyais que c'était toi qui faisait du bruit là bas. » dit elle en désignant l'exact opposé de la "route" comme elle l'appelle. »

Sans un mot de plus , nous réveillons les deux dernières et quittons le camps dans la précipitation, sous les grognements de Coeur de Foudre.
« - On aurait pu aller voir. Et puis le merle ! J'ai trooop faim moi ! »

Personne ne lui répond, elle continue à ronchonner dans ses moustaches sous le soupir exaspéré de sa sœur. Quand enfin , elle se lasse de dire que ça sentait la pouponnière , elle se décide à se chercher un nouveau repas. Nous ne nous arrêtons pas , elle se contente d'attraper une musaraigne bien trop maigre entre deux chemins du tonnerre.

• • •

J'avance prudemment entre les boule-de-nuage tout en évitant leurs pattes malhabiles.

« - Les deux-pattes appellent ces trucs les moulon. Ou un mot dans ce genre. On les dirai tombés du ciel.
- Ils puent. S'étouffe Lune de Brume en se faisant écraser entre deux pelages touffus.
- Autant que la tanière des anciens. Soupire Cœur de Foudre.
- Je rêverais de dormir dans un de ses nuage-sur-patte... M'enthousiasmai je en sautillant
- Bonne chance pour leur arracher leur pelage. Je suis sure qu'ils vont adorer ton attention. Ricane Lune de Brume
- Les deux-pattes font ça. J'ai déjà vu des moulon sans fourrure , et les apprentis deux-patte portent des pelage en moulon.
- Beurk ! Ils se recouvrent de nuages ! »

Nous nous aplatissons à terre pour passer sous un fil tout fin.

« - Quelle idée de mettre des fils partout » Souffle Cœur de Foudre en secouant son pelage tacheté.

Un cri rompt la fin de sa phrase. Plume s'est écroulée à terre , secouée de spasmes violents. Cœur de Foudre , la seule de l'autre côté , la tire par la peau du cou et bloque ses membres. La chatte continue de trembler de tout son corps en poussant de petits cris effrayés.

« - Le fil ... aaah ... le fil brûle...
- Fleur de Pétale ! Passe dessous sans toucher le fil. » Je m'exécute et rejoins la souffrante. Je ne peux rien faire , ses tremblements semblent s'atténuer. Elle se relève lentement et inspire à grandes bouffées.

« - J'avais déjà entendu une histoire, un chaton qui serait mort sur le coup en touchant ça. Mais ... pourquoi ?
- Peut-être que ça empêche les nuages-sur-patte de partir de la plaine ? Suggère Cœur de Foudre
- Non , sinon ils serait tous morts. » Réplique sa sœur.
- Ça n'a pas tué Plume.
- On peut peut-être s'écarter non ... Je commence doucement.
- Oh oui ! Dégageons de la ! » S'écrie Lune de Brume qui fixait toujours le fil d'un air inquiet.

Elle file devant , Cœur de Foudre la suis , ses omoplates saillantes sous son pelage tacheté. Plume reste à mes côtés , on marche comme cela pendant la moitié de la journée encore jusqu'à ce que le soleil disparaisse derrière un tas de tanières bipèdes. Mes pattes commençaient à me piquer sérieusement. a
Ah si seulement j'avais du mille-feuilles, je pourrais en extraire les onguent. Cœur de Foudre ne parlait même plus , chose rare. Plume , qui avait galopé gaiement sur les premiers temps , heureuse de découvrir de nouveaux territoires, traînait maintenant les pattes.

Le champ est bizarrement encerclé de tiges de bois argentée, et des marques blanches couvrent l'herbe régulièrement. Les premières étoiles font leur apparition et une horde de monstre déboule soudainement dans les champ. Je prends ma queue entre mes pattes et cours rejoindre l'abri des buissons sur le côté, mais à cause des barrières, nous ne pouvons pas sortir. Je respire bruyamment, les monstres s'endorment en ligne en émettant de drôle de bruits , comme s'ils criaient de colère. Puis un gigantesque monstre s'endort à son tour et commençe à crier à tue tête. Les bipèdes remuent , crient et frappent de leurs mains sans poils. La seule solution pour nous est de rejoindre l'entrée par laquelle passent les monstres mais personne n'ose le dire à voix haute. Bien sûr , c'est Cœur de Foudre qui craque la première et brise le silence. On longe les barres argentées tout en surveillant les bipèdes du coin de l'œil. Quand nous arrivons devant l'entrée ou les monstres se ruent sauvagement, leurs grand yeux étincelant d'une lueur mauvaise , je me met à trembler.

Le passage n'est plus gros que les monstre seulement de quelques longueurs de queues , nous allons devoir les frôler. Le flot est continu , il n'y a pas un seul espace entre les monstres rugissants, à l'intérieur , les bipèdes appuient en rythme sur un bouton qui produit un son qui me redresse l'échine à chaque fois.

« - Alors ? Demande Plume
- On tente ?
- On a pas le choix. »

Nous nous faufilons les unes derrière les autres pour frôler les monstres qui ne dérivent pas de leurs trajectoires. Certains petits bipèdes collent leurs grosses pattes sur la parois transparente et écrasent leurs truffes en nous suivant du regard. Devant , le pas accélère et nous parvenons à nous glisser dans un buisson d'aubépines. Nous avançons prudemment tout en restant dans les buissons touffus jusqu'au bout du chemin du tonnerre. Celui ci n'est pas comme les autres, on aurait plutôt dit un énorme passage d'animaux, large de 2 ou 3 blaireau, en poussière de pierre beige. Au centre il y a une sorte de chemin d'herbe sur lequel nous marchons dès que les monstres disparaissent.

« - On devrait se trouver un coin calme pour la nuit. Fait remarquer la femelle au pelage brun tacheté
- Oui ... ça commence à puer la pluie ... je sens que je vais ENCORE être trempée... Feule Cœur de Foudre
- Dites ... il est bien ce buisson non. Soupirai je , lasse de marcher
- Bof , pourquoi pas. Et puis autant s'arrêter maintenant, nous ne pourrons pas nous rappeler du chemin que nous avons pris de nuit. Dit Plume en haussant les épaules.

Je traverse les aubépines sur le bord du chemin pour venir me blottir contre les racines d'un buisson au feuilles douce et au parfum enivrant. Je commence à ronronner doucement et Lune de Brume se roule en boule à moins d'une queue de chat de moi ce qui m'apporte un peu plus de chaleur.

« - Que le clan des étoiles protège votre sommeil des mauvais rêves. » Soupirai je ne sentant mes yeux se fermer.

LGDC , ExiléesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant