LGDC , Exilées

Chatpire 8 :

PDV. Cœur de Foudre

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Le soleil perce entre mes paupières closes et je me lève d'un bond. Les branches du buisson où j'avais passé la nuit s'enfoncent dans mon pelage humide de rosée. J'entends un bruit et je sent une odeur nauséabonde. Je met quelques secondes à réaliser que je ne suis pas sur mon lit de mousse dans la tanière des apprentis du clan de l'Ombre mais dans le buisson d'aubépine au bord du chemin du tonnerre , perdue loin de ma famille et de mon clan. Ma sœur, contre laquelle j'étais blottie remue doucement dans son sommeil puis ouvre les yeux. Elle se lève et frotte son pelage au mien en murmurant :

« - On s'éloigne ? » Elle bondit au dessus du corps de Plume et s'étire en baillant.

« - Si je t'attrape t'es une cervelle de souris» je lance en me mettant à courir. Ma sœur démarre l'instant d'après et file entre les épais buissons couvert de l'odeur des bipède ressemblant à un lièvre paniqué mais avec son sourire malicieux et sa queue bien droite filant à travers les touffes d'herbes ressemble plutôt à un chaton découvrant le territoire.

La chatte tachetée ralenti pour se glisser sous "le fil-qui-brule" avec précaution, dans un élan d'adrénaline, je bondis au dessus du fil et la plaque au sol. Elle se cabre en ronronnant, me repousse et reprend sa course folle à travers les champs. Je roule sur le coté et la suis sans laisser le temps aux herbes de se remettre sur son sillage. Lune de Brume s'engouffre entre les nuages-sur-patte, leurs odeurs pestinentielles ne m'empêchent pas de m'engouffrer à mon tour dans ce "lac de nuages". Je vois le pelage brun-roux de ma sœur disparaître au dessus des "moulon".

« Par le clan des étoiles, ma sœur est un génie ».

Je m'agrippe au pelage nuageux du moulon et émerge de la masse puante. Je saute de nuages en nuages tout en gardant un œil sur ma sœur. Je me sens tellement légère , je suis heureuse l'une des premières fois depuis notre exil. Mille pensées désagréable tourbillonne dans ma tête à cette évoquation que j'avais essayé d'oublier. Je revois le visage larmoyant de ma mère , je ne la connaissais pas très bien étant donné qu'elle vivait dans le clan de la rivière mais elle avait l'air sage et battante.

Soudain, un miaulement terrifié, presque inaudible, me sortie de mes sombre pensées, suivit d'une sorte de martèlement irrégulier sur le sol. J'abandonne l'idée de rattraper Lune de Brume et suis la poursuite d'en haut. Les nuages disparaissent soudain sous mes pattes. Je tombe me relève puis court vers un chaton terrifié qui n'est plus qu'à moins d'une longueur de queues de renard. Je bondis sur le chaton et le saisit par la peau du cou. Je pousse mes pattes à courir toujours plus vite, le martèlement des pattes sur ma queue me donne toujours plus d'adrénaline. Soudain Lune de Brume m'apparaît, terrifiée et paralysée à la vue de la masse de rats qui doit me poursuivre. Je me retourne et vois les rats derrière moi suivit de deux chatte , l'une brune et l'autre blanche immaculée qui me paraissent familières , suivies de plusieurs dizaines de petits rongeurs aux petits yeux noirs et vilains.

Je reste quelques secondes de marbre puis bondis deux pas plus loin pour déposer le chaton entre les nuages-sur-pattes.
« - Tu bouges pas. Et tu te caches. Ok ?
- Moui ... »

Je la pousse du museau entre les pelages laineux puis retourne me coller à ma sœur. Elle bondit sur le dos des rats en les broyant entre ses griffes. Leurs petits corps puants s'agrippent à mon pelage , leurs petites dents dans ma chair et leurs griffes acérées. Je les déloge en mordant leurs colonnes vertébrales et en les jetant plus loin. La masse de petits corps poilus ondulant à mes pieds commence à faiblir et je me jette dans la mêlée et plantant mes griffes dans leurs cous chauds. Une vingtaine de petits rongeurs m'agrippe et je tombe. Je grogne de frustration mais sens que quelqu'un les arrache à mon pelage , je me relève d'un bond et fais face à la chatte au pelage blanc comme neige qui se couvre de rouge ; elle n'y prête pas garde.

Un éclair traverse mon esprit , c'est Nébuleuse du Clan du Sang ! Et l'autre , Écarlate !
Une fourrure crème passe devant moi à toute vitesse et se jette sur quelques rats restants.

Plume ! Fleur de Pétale ! Enfin !
Peu importe, j'attaque sur le flanc de la masse enjambant sur des cadavres striés de marques rouges. Je synchronise mes attaques à celles de Lune de Brume et de Nébuleuse. Les rats couinent sous nos coups , l'un d'eux se redresse , au milieu de la masse , ses petits yeux noirs scrutant la bataille qu'ils allaient bientôt perdre. Puis il pousse un petit cri aigu et la masse s'arrête d'un mouvement.

Un cri de repli ?

Ils quittent le champ en détalant dans tout les sens et je me retourne vers les chattes qui ont lutté avec moi. J'inspire , ma vue troublée par l'adrénaline qui avait empli mes veines. J'expire , fixe autour de moi. Tout est un peu flou mais je vois clairement qu'il y a un corps à terre. Un pelage brun. Lune de Brume ! Non , ce n'est pas son pelage tacheté. Un frémissement empli mon être quand je reconnais le même pelage que la chatonne , c'est sa mère. Je titube vers l'endroit où je l'avait laissée, une traînée de sang derrière moi. Quand elle me vois , ses yeux s'écarquillent et elle recule , tremblante.

« - Rejoins ta mère. Lâchai je d'une voix rauque. Elle a besoin de toi. »

La petite chatte m'évite en faisant un grand écart et rejoins le corps secoué de spasmes. Fleur de Pétale s'agite autour d'elle en tentant de stopper l'hémorragie. La petite chatonne gémis à côté de sa mère et supplie :
« - Maman ... Écarlate ... maman »

Fleur de Pétale ordonne à Lune de Brume d'aller chercher des toiles d'araignées, et demande à Nébuleuse d'aller chercher de la mousse et de l'imbiber d'eau. Elle demande, un peu surprise, à ma demi sœur :

« - Pourquoi te soucie tu autant d'Ecarlate ? Tu ne la connait presque pas, et nous avons en parti participé à votre emprisonnement. Finit elle en baissant la tête.

- Arrête de jacasser, c'est une malade et mon devoir en tant que guérisseuse, son regard s'assombrit, est de soigner tous les chats peut importe qui ils sont et ce qu'ils ont fait, finit elle.

Voyant que Nébuleuse ne bougeait toujours pas , perdue dans ses pensé, elle lui crie :

- Tu veux la sauver oui ou non ?!

Elle bouge enfin et s'engage dans la forêt de l'autre côté du " fil-qui-brule ".
Fleur de Pétale pousse du museau la petite chatte pour qu'elle ne la gêne pas. Mes pattes tressautent, je ne peux rien faire d'autre qu'attendre. Je m'approche alors pour saisir la chatonne et me roule en boule autour d'elle. Elle fait un bond en arrière. Mais je prend une voie très douce à peine plus qu'un murmure qui m'étonne venant de moi.

« - Ça va aller d'accord ? Mon amie est une très bonne guérisseuse qui va soigner ta mère. »

Elle s'écroule, trop fatiguée pour lutter et j'entoure ma queue pour la rapprocher de moi comme le font les reines.

Moi ? Qui m'occupe d'un chaton ? Le monde tourne à l'envers je crois.