Au revoir, Soldat.

Lisztomania

(by Phoenix)

Après leur étreinte chaleureuse, Thomas se recula légèrement, toujours à contrecœur, il lui demanda quand est-ce qu'elle partait, elle lui répondit que son vol était dans une semaine, mais qu'elle voulait le prévenir en avance. Une légère douleur traversa le cœur de Thomas à cette annonce. Il se sentait soudainement plus conscient de la brièveté de leur temps ensemble.

"Dans une semaine ?" répéta-t-il, un peu abasourdi, plus pour lui qu'autre chose.

"Est-ce que Lucas est dans les parages ? S'il n'est pas trop loin je lui aurais bien fait un petit coucou." demanda-t-elle.

Il commença donc à marcher vers le hangar en lui disant de le suivre, puis la fit entrer. A peine eue-t-elle franchi la porte qu'elle se retrouva face à une dizaine de regards curieux et intrigués. Elle tourna la tête vers Thomas et lui demanda sans perdre son sourire s'ils allaient bien. Cela fit rire Thomas qui demanda à ses camarades de régiment de saluer la jeune femme. Aussitôt, le régiment s'exécuta avec une synchronisation parfaite, levant la main pour un salut militaire impeccablement orchestré. Elle, surprise par ce salut, fit un petit bond en arrière, sa main se posant sur son cœur sous l'effet de la surprise. Lucas s'approcha.

"Rassure-moi tu ne repars pas déjà ?"

"Non, pas tout de suite," en le prenant dans ses bras. "mais je trouvais ça dommage que Thomas profite seul de ma présence." dit-elle avec un sourire.

Son cellulaire vibra dans sa poche. Elle le sortit et vit le message de Jenna : "Je me les gèle ici, tu l'embrasses ou quoi ?!". Elle le rouge qui lui monta au joues, et serra son cellulaire entre ses mains.

"Bon, ce n'est pas tout, mais je dois y aller." elle sourit aux garçons.

Thomas hocha la tête et, sans dire un mot, l'accompagna vers la sortie de la base. Ils marchèrent en silence sur quelques mètres, profitant de l'instant. Arrivés à quelques pas du portail, elle se tourna vers lui avec un petit sourire et agita la main. Il lui rendit le signe de la main. Puis elle fit quelques pas de plus et se re retourna vers lui, elle re agita la main, cette fois plus ample, avec un plus grand sourire. Thomas ne put s'empêcher de sourire avec une pointe d'incompréhension, il entendit alors derrière lui des exclamations d'au revoir. Il se tourna, à son tour, et vit tout son régiment faisant également de grands signes vers eux, leurs sourires éclatants illuminant leur visages. Un léger rire échappa au soldat, mais en revenant vers le hangar, il ne manqua pas de distribuer quelques tapes amicales derrière les têtes des plus enthousiastes.

"Hé, j'ai l'impression que vous n'avez jamais vu une femme de votre vie." lança-t-il, son ton légèrement taquin.

Lucas, qui observait la scène avec un sourire narquois, ne manqua pas de remarquer la note de jalousie dans la voix de Thomas. Ce dernier fit semblant d'ignorer le regard de son ami, mais un sourire discret trahit ses émotions tandis qu'il retournait à ses tâches.

Sur le parking, la jeune femme rejoint Jenna, un voile de tristesse sur son regard. Elle essuie discrètement une larme avant que Jenna ne lui lance un sourire réconfortant.

"Hé, tu ne pars pas maintenant, ni pour toujours, tu sais."

La rousse sourit timidement, hochant la tête en rentrant dans l'habitacle. Elles prirent la direction du centre-ville, décidant de faire un peu de shopping ensemble. Sur la route dans un moment de silence la jeune femme se tourna vers Jenna.

"C'était quoi ce message ?" elle lança sa phrase en tendant son cellulaire vers son amie.

"Chérie, je ne peux pas regarder la route et ton cellulaire," répondit Jenna. "et c'était juste pour te faire réagir et te faire activer, j'ai bien cru mourir de froid là-bas."

"Pardon, pardon." rit-elle.

Les boutiques étaient une distraction bienvenue contre le froid hivernal, et elles y passèrent l'après-midi, à essayer des vêtements, à rire, et à discuter de tout et de rien. Une fois leurs sacs remplis, elles décidèrent de retourner à la voiture. Elles rentrent alors chez Jenna, pour poursuivre leur soirée en soirée chill avec un film. Elles se transforment en véritables architectes de confort, disposant des coussins partout sur le sol, avec des plaids, créant une petite oasis de détente pour leur film. Alors qu'elles s'installent parmi les coussins, elles entendent le bip d'une notification. Jenna, étant la plus proche, attrape le cellulaire de la rousse et lui tend, mais elle eut le temps de voir la notification, provenant d'un certain Ante.

"C'est Ante qui t'envoie un message," indique Jenna en tournant sa tête vers son amie. "qui est Ante ?"

La rousse attrape rapidement, trop rapidement au goût de Jenna, son cellulaire. Elle déverrouille et lit le message, un sourire timide apparait sur son visage. Ce qui intrigua encore plus Jenna qui mit en pose le film, qui venait à peine de débuter.

"Allô ! La terre appelle la lune !" elle fit de grand signe devant la tête de son amie.

"Hein, quoi ?"

"C'est qui ?" s'empressa Jenna. "Allez dit moi, dit moi."

"Un gars, que j'ai rencontré en Thaïlande, il était avec des amis en train de faire des photos, et... de fil en aiguille un de ses potes et venu me demander si je pouvais les prendre en photo, j'ai proposé de le faire avec mon appareil et de leur envoyer, et c'est lui qui s'est proposé pour me donner son contact, pour que je leur envoi." dit-elle, avec désinvolture.

"Ante, Ante, Ante... ce nom est pas commun, ça me dit quelques chose, mais quoi ?" Jenna prit son cellulaire, et chercha sans réel but au début. "Tu n'aurais pas gardé la photo que tu as prise ?"

La jeune femme leva son index, comme pour lui dire d'attendre, réfléchi puis se leva avec un peu de difficulté au vue du nombre de coussin par terre, couru dans la chambre que son amie lui avait passée, revint en courant de plus bel, l'appareil à la main et la sangle autour du cou. Elle s'avachit sur le bout de canapé le plus proche de Jenna et lui montra la photo en question, elle pointa le deuxième blond, le plus à gauche sur la photo. Jenna attrapa l'appareil en s'exclamant vivement.

"Hein ?! Tu te fous de moi ?!" Hurla-t-elle avec un grand sourire, mais avec beaucoup de sévérité dans sa voix.

"Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?" Paniqua larousse.