Time Of Forgiveness

◦ Prologue ◦

C'est une après-midi bien chaude telle qu'il n'en eut pas encore depuis le début de l'été. L'étoile de midi dans toute sa splendeur trône au pic du ciel d'un bleu uni dénué d'imperfections grisâtres. Mais loin d'être chaleureux, ce soleil s'en trouve imposant. Ses rayons épais répandent cette lourdeur écrasante de canicule, sa brillance fait fléchir les pupilles trop audacieuses. Si le soleil de la veille était enflammé d'une chaleur réconfortante et agréable, celui de l'instant même bouillonne d'orgueil massif et intimidant.

Il semblerait que l'astre estival se soit laisser animer par le rage que cette journée bien claire mais violemment froissée par la calamité inspire. Aux perles de sueur inévitables s'ajoutent les symboles d'un malheur invivable. La température accable, rend inconfortable, mais elle est bien loin d'être la seule tortionnaire du jour.

La sudation abonde et les larmes surabondent, l'été affaibli et l'affliction anéanti, le temps se fait plus long et lourd mais n'égalera jamais ces cœurs rassemblés qui ne purent que succomber au poids du chagrin.

Mais pour lui, tout ceci n'a pas lieu.

Pour lui, il n'y a rien. Rien de plus qu'un silence, qu'un néant, qu'un vide. Ni le soleil souteneur, ni la canicule amicale, ni les larmes compatissantes, ni la main fraternelle sur son épaule – ni le regard persistant sur lui – ne lui importent. Tout a perdu en sens, rien n'a plus d'importance. Ses yeux ne quittent aucunement le nom que ses oreilles ont tant chéri mais ne peuvent plus supporter.

La tête courbée, le menton incliné, les bras ballants le long de son corps crispé sous son costume noir qui dissimule à peine la vivacité de sa chemise orange – parce que c'était sa couleur préférée – les maigres forces qu'il lui reste sont concentrées dans ses jambes tremblantes afin qu'elles ne lâchent pas à leur tour, que son corps ne rejoignent pas son cœur enterré six pieds sous terre. Rester debout, du moins physiquement, c'est la seule chose qu'il est le faible espoir de faire correctement.

Pour une fois qu'il réussi à accomplir une mission.

Alors que son esprit s'est figé dans le temps, que son corps se maintient insensible au monde autour, il n'entend ni les pas être bruyants sur le gravier blanc ni les voix chevrotantes le saluer sincèrement ni les mains tantôt douces tantôt fortes sur ses épaules et son dos en des signes de réconfort.

— Je les prends avec moi. Tu viens les récupérer quand tu veux.

Cette voix-ci, il l'entend. Il ne saisit pas tout ce qu'elle lui chuchote dans le creux de l'oreille, mais il l'entend. Et dès que cette même voix s'en va après avoir exprimé un dernier soupir lasse, il replonge dans le néant de ses pensées, ignorant le regard perçant qui ne l'eut pas quitté une seule fois de toute la journée.

Plus de larmes ou de reniflements qui l'entourent, le voilà de nouveau seul au milieu de cette allée blanche aux bordures verdoyantes, mais de ça non plus, il ne s'en préoccupe guère. La solitude tant présente dans son être abîmé ne laisse plus place à la sensation d'être entouré, mais à l'impression d'être étouffé.

Le retour en arrière est impossible : son âme s'est perdue bien trop profondément dans les sombres abysses de l'apathie et de la prostration. Son esprit ne réfléchit plus, ses pensées sont coincées dans un brouillard d'une nature inconnue. Son cœur est parti, réduit en poussière, ne parvient plus à lui rappeler qu'il est – malheureusement – toujours en vie. Il n'est même plus sûr d'encore le sentir battre.

Le repos lui est interdit, la paix inaccessible, le bonheur introuvable. Il est condamné, ce fameux jour l'a condamné. Ou peut-être l'était-il déjà depuis plus longtemps que ça ? Le voici destiné à être marqué au fer rouge et brûlant par ses erreurs aux conséquences irréversibles.

Ses paupières s'abaissent enfin, couvrent le voile de douleur infinie qui peint les prunelles brunes du vingtenaire. Une inspiration forcée et une expiration longue, ses pupilles réapparaissent et fixent le plafond naturel, admirent la vivacité de la couleur du ciel qu'il ne retrouvera sans doute jamais.

Ses yeux quittent le firmament pour se reposer sur la pierre tombale qui lui fait face. Une énième prise d'air chaud, son torse se levant puis s'abaissant d'un coup, et il parvient à reprendre une partie de ses esprits, ses pensées ne tournent plus qu'autour d'une seule et même certitude.

Pas de seconde chance, aucun renouveau, son avenir est tout tracé.

Et sur cette affirmation interne, il fait lentement demi-tour, gardant ses yeux sur le nom cher à son cœur aussi longtemps qu'il le puisse, avant de complètement tourner le dos à l'emblème de ses lourdes fautes, il fait désormais face aux conséquences désastreuses de ces actes. Et ceci commence par quelques pas lents vers le bar le plus proche.

En cette après-midi caniculaire de fin de juillet, le soleil est d'une cruauté qui contraste avec sa douce chaleureuse de la veille. Comme s'il ne voulait pas que ce pauvre homme soit l'unique à tant souffrir, comme s'il souhaitait que le monde entier soit brûlé par la douleur et l'épuisement. Alors pour aujourd'hui, pour un temps diurne, il se fera astre monstrueux avant de redevenir étoile affectueuse.

Peut-être ce soleil reviendra plus tôt que prévu, peut-être que celui qui l'eut créé reprendra le contrôle sur lui au moment précis où ce sera nécessaire. Peut-être quelqu'un, là-haut, placera de nouveau ses mains sur les rennes du temps pour éclairer ce chemin obscure et sinueuse jusqu'au pardon.

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Bonjour bonjour !! Voici donc le commencement de cette nouvelle aventure que je suis impatiente de vous faire découvrir !

Je vous laisse avec cet avant-goût de l'histoire que nous allons suivre ensemble, tout en espérant que cela vous plaira !

Je vous à dans deux petites semaines pour le premier chapitre ^^

(Et je souhaite une très bonne rentrée à tous les étudiants qui passent par ici !!)

Apsara 🤍