𝟓. 𝐒𝐨𝐮𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫𝐬 𝐛𝐫𝐢𝐬𝐞́𝐬

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PDV : ALVARO

Je referme la porte derrière moi, laissant échapper un soupir. Adriana est là, sur le lit, inconsciente. Je l'ai kidnappée, et pourtant, en la voyant comme ça, je me demande si j'ai bien fait. Mais je n'avais pas le choix. Il fallait que je suive les ordres, que je la ramène ici, quoi qu'il en coûte. Elle était trop proche, trop curieuse, trop dangereuse, peut-être.

Elle est encore jeune, sûrement plus jeune que je ne l'aurais cru.

Je passe une main sur mon visage, sentant la fatigue s'accumuler. Brooke a provoqué ce chaos en se battant avec elle. Une erreur, ou peut-être un instinct protecteur. Mais ce qui est sûr, c'est que les choses ne vont pas se simplifier.

Je me recule un peu, les bras croisés, et je murmure presque pour moi-même : Qui es-tu vraiment, Adriana ?

Je m'approche d'elle, attrapant une chaise que je tire près du lit. Je m'assieds, fixant son visage toujours paisible. Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qui se cache derrière ce masque. Qui est Adriana, vraiment ?

Je soupire et attrape une bouteille d'eau sur la table de chevet. J'imbibe un chiffon et commence à nettoyer doucement la coupure sur sa lèvre. Elle frémit légèrement, un gémissement à peine audible s'échappe de ses lèvres. Elle commence à revenir à elle. Je reste immobile, attentif, attendant de voir comment elle va réagir.

Ses paupières s'ouvrent lentement. Elle cligne des yeux, tente de se concentrer sur ce qu'elle voit, et je vois le moment où elle me reconnaît. Son regard se fait immédiatement plus froid, plus calculateur. Elle essaie de bouger, mais je pose doucement ma main sur son épaule pour l'arrêter.

— Reste tranquille, On a encore besoin de parler, toi et moi.

Elle me dévisage, une lueur de défi dans les yeux. Elle ne parle pas, mais je sens qu'elle cherche déjà une échappatoire, une faiblesse chez moi, dans cette chambre, quelque part.

— Alvaro je n'ai .. rien rien .. fait.

Elle ressemble plus à une proie qui vient de comprendre qu'elle est prise au piège.

— Je n'ai vraiment rien fait, ma vie, ma mère, mon métier, la femme banale que je suis me manque.

Je plisse les yeux, essayant de déceler une trace de mensonge, une petite étincelle de duplicité dans son regard. Mais je ne vois rien. Rien que cette innocence troublante. Elle me rappelle un oiseau pris dans une cage, battant des ailes, ne comprenant pas pourquoi le monde l'a enfermé.

C'est trop dangereux. Trop risqué. Je me penche un peu plus vers elle, cherchant à percer ce mystère.

FLASH-BACK :

L'Irlande. Ce bar est niché au fond d'une ruelle pavée, loin des rues animées de Dublin. La pluie fine frappe contre les fenêtres, se mêlant à la fumée de cigarettes et à l'odeur du bois humide. L'atmosphère est étouffante, saturée de chaleur et de musique

Je suis assis à une table dans un coin, mon verre de whisky à la main. En face de moi, il est là, cet homme que je connais bien, mais dont le nom n'a jamais besoin d'être prononcé. Ses cheveux bruns tombent négligemment sur son front, et ses yeux bleus, pénétrants, ne quittent pas la piste de danse. Un sourire en coin s'étire sur son visage.

— Regarde là-bas.

Je suis son regard et je vois Adriana se déhancher seule au centre de la piste, ses mouvements fluides et élégants en contraste avec l'agitation autour d'elle. Elle danse avec une aisance presque hypnotique, perdue dans la musique. À une table voisine, la femme aux cheveux noirs et aux yeux dissemblables est assise avec une autre fille, l'air éméché. Elles semblent détachées de l'animation qui les entoure, comme si elles étaient déjà hors du temps.

𝐋'𝐄́𝐓𝐑𝐄𝐈𝐍𝐓𝐄 𝐃𝐔 𝐂𝐀𝐑𝐓𝐄𝐋 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant